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mardi 27 mars 2018

Affaire Skripal : retour sur une bien étrange pantalonnade


Nouvelle mise à jour du 17.05.2018


Le BND (Bundesnachrichtendienst, office central chargé de la sécurité du pays à l'instar d'organismes du type CIA/KGB...) s'est procuré des échantillons du Novitchok dès les années 90. (Source)
Dans les années 90, un transfuge des services secrets soviétiques a rapporté en Allemagne un échantillon de Novitchok, l'épisode plongeant le gouvernement Kohl dans le plus grand embarras. (Source)


Texte daté du 27.03.2018, mis à jour le 06.04.2018 (voir en fin d'article)

Vous connaissez la nouvelle ? Les Etats-Unis vont procéder à la plus importante expulsion de diplomates russes de l'histoire, soit plus de diplomates russes expulsés d'un seul coup que de diplomates soviétiques au temps de ladite "guerre froide", et ce, alors même que les faits incriminés ne concernent en rien les Etats-Unis ! Et voilà les comparses (surtout de l'OTAN !) qui se mettent au garde-à-vous... Et là, quiconque a un peu, voire beaucoup plus de trente ans, donc est né avant l'effondrement du Pacte de Varsovie, ne peut que s'écrier : "Ma parole, ils sont devenus fous !".

Y compris Angela Merkel, la seule, parmi les dirigeants occidentaux, qui jouisse d'une forte culture scientifique ! Car Merkel est une physicienne - qui ne vit, par parenthèse, qu'avec des scientifiques de haut rang : son ex, M. Merkel, est physicien ou chimiste ; son actuel conjoint, M. J. Sauer, est chimiste ou physicien.

Donc, cette dame connaît la chanson ! Cela dit, depuis qu'elle fait de la politique, s'éloignant ainsi de ses laboratoires, je me demande si la mère Merkel a encore le temps de consulter des travaux et autres thèses scientifiques voire si elle serait encore capable de résoudre un petit exercice de physique ou de chimie de niveau BAC (en Allemand : Matura ou Abitur.) !

Tiens, par parenthèse, avez-vous entendu (radio-télé) ou lu une seule interview d'un expert (docteur ès Sciences, ingénieur chimiste...) concernant cette affaire Skripal ? Et ne trouvez-vous pas étrange le silence radio des gens qui savent ? Je veux parler, pour la France, du CNRS, de l'Ecole Supérieure de Chimie, qui hébergea longtemps feu le professeur et prix Nobel Pierre-Gilles de Gennes, de l'Ecole Normale Supérieure... pour n'évoquer que ces instutitions-là.

Des tombereaux de commentaires dans la presse, écrite, audiovisuelle, et pas le moindre expert venant expliquer ce qui a pu se produire.

Vous voulez savoir pourquoi notre grande presse zappe les experts ?

Parce que, dans leur écrasante majorité, les experts savent que la probabilité que les Russes  - des espions bien maladroits et incompétents - aient empoisonné Skripal et sa fille est à peu près nulle. Disons extrêmement faible ou, pour adopter un ton plus neutre, que n'importe quel pays disposant d'importants laboratoires de recherche aurait pu faire le coup.

Et voilà comment, fort de ma petite culture scientifique (quelques années passées à l'ULP, Université Louis Pasteur, à Strasbourg), j'ai eu comme une envie de me livrer à une petite revue de presse (en ligne ! je ne lis plus les journaux du commerce depuis la boucherie de l'Otan en Libye.).

Cela dit, n'importe quel élève à partir de la Seconde n'ayant pas séché ses cours de chimie au lycée sait ce que c'est que la synthèse chimique.

Prenez un sirop au goût de fraise, ou un yaourt aromatisé à la framboise. On parie combien qu'ils ne contiennent pas une molécule de vraie fraise ni de vraie framboise, mais simplement une sorte de succédané de la substance naturelle, que l'on s'est contenté de synthétiser en laboratoire ?

C'est sur le même principe que l'industrie chimique produit de l'acrylique imitant la laine, ou du skaï imitant le cuir...

Question : comment les Britanniques ont-ils cru pouvoir pointer le doigt sur les Russes sans connaître la nature du produit toxique incriminé ?

Affirmer : "c'est tel produit", suppose que l'on dispose du produit dans une base de données, non ? Ou alors, je n'ai pas bien suivi les cours de chimie à la FAC !

Petit quiz à l'attention de nos élèves de Seconde : tout bon lycéen connaît le groupe méthyle : CH3 (un atome de carbone et trois atomes d'hydrogène) ; il y a aussi le fameux groupe hydroxyle : OH ;  et on peut faire beaucoup plus compliqué, comme ci-dessous, par exemple, pour produire de l'aspirine :



Vous avez compris que quiconque connaît la formule de l'aspirine est théoriquement en mesure de la synthétiser ?

D'où une nouvelle question : comment les Britanniques ont-ils pu identifier une substance toxique - et être si péremptoires sur son origine russe - qui n'était pas connue d'eux ?

Réponse : pour dire la vérité, les Britanniques connaissaient parfaitement la substance en question, et pour cause !!!!

Et pour répondre à la question : "Mais quelle est l'opinion des experts sur l'affaire Skripal ?", je me suis, donc, livré à une petite revue de presse sur le réseau mondial. Pour être honnête, on ne trouve quasiment rien de consistant, hormis les vasouillardises de la presse "standard". Or, moi, je cherchais du consistant, provenant de scientifiques patentés.

N-2-diethyl-amino-methyl-aceto-amido-methyl-phosphoro-fluoridate ; ça se lit (la formule chimique) comme l'hébreu ou l'arabe, de droite à gauche ; ce serait la dénomination du fameux produit ayant servi à l'attentat contre Skripal et sa fille. Un produit hyper-sophistiqué, à la formule étrangement simple ! Où l'on retrouve le fameux groupe méthyl (deux fois), mais pas le groupe hydroxyle, lequel sert souvent à assurer les liaisons entre atomes ou entre molécules, comme ci-dessous, avec la formation d'un dipeptide à partir de deux acides aminés.



Extrait d'une des rares interviewes intéressantes disponibles en ligne :

"Les Britanniques ont pu empoisonner Skripal » Interview de RIA Novosti avec le professeur Léonid Rink."

— Les médias occidentaux désignent le chimiste Vil Marzayanov, qui a immigré aux États-Unis, comme le concepteur de cette arme. A-t-il participé à sa mise au point ?— Non, et, d’ailleurs, lui même l’écrit en toute honnêteté. Il était juste chromatographiste (chimiste qui s’occupe de la séparation et de l’analyse de différents mélanges – NDLR). Il n’avait même rien à voir avec les travaux analytiques dans ce domaine. Mais il dirigeait le service de lutte contre les services de renseignements techniques étrangers, il protégeait nos études, et c’est pour cela qu’il avait tous les accès. Il ne participait pas aux discussions sur les systèmes en projet, et n’avait rien à voir avec leur conception. Malgré tout, dans la mesure où les scientifiques parlent de tout entre eux, il était au courant.
Mirzayanov était le directeur scientifique de certains de nos chromatographistes à Chikhany, c’est pourquoi il venait parfois chez nous à la maison, nous faisions du ski ensemble et nous nous sommes liés d’amitié. Qu’on l’ait laissé sortir du pays et qu’il ait alors commencé à divulguer les secrets qu’il connaissait, c’est la faute de ceux qui l’ont laissé partir.
— Le gouvernement britannique accuse la Russie…— La Russie n’a aucun mobile, c’est évident. D’une part, monsieur Skripal a été littéralement “essoré” par les deux parties, c’est-à-dire qu’il a livré aux Russes tous ses contacts anglais, et aux Anglais tout ce qu’il savait en URSS. Il ne présentait aucun intérêt pour Moscou. D’autre part, c’est un moment vraiment très malvenu pour la Russie. À quelques jours des élections, et peu avant le Championnat du monde de football.
De plus, étant donné que tous les acteurs de cet incident sont encore en vie, il est difficile de croire que les Russes sont impliqués : une telle incompétence de la part des prétendus agents est tout simplement risible et inacceptable. Et, le plus important, même le plus incompétent des agents russes n’ira pas utiliser le seul poison d’origine russe avec un nom russe, de surcroit. Il y a plein d’autres produits bien plus adaptés pour ça. Tirer sur un homme inutile avec une fusée surpuissante, et en plus le rater, c’est le summum de la bêtise. (...) 
— Est-il possible d’identifier de quel produit il s’agit ?— Bien sûr, tout peut être identifié. Et il est absolument certain que ce genre de spécialistes existe en Grande-Bretagne. Ce sont justement eux, selon moi, qui auraient pu traiter les affaires de Skripal et de sa fille. 
Ou bien certaines choses au cimetière. Naturellement, on devait savoir là-bas que ces jours-ci Skripal irait au cimetière. Cela aurait facilement pu être fait par les Britanniques eux-mêmes. 
— Ont-ils accès à cette technologie ?— Évidemment. Elle est facilement accessible à des professionnels ! Pour n’importe quel pays qui possède des armes de destruction massive, pour la Grande-Bretagne, les États-Unis, la Chine et tous les pays développés qui ont un minimum de “chimie”, créer une telle arme ne pose aucun problème ! Pourquoi les Britanniques ne donnent-ils pas un échantillon à Moscou ? Parce que malgré tous les efforts des spécialistes, la technologie sera toujours un peu différente. C’est une sorte de “signature”. On verra tout de suite qu’il ne s’agit pas de technologie russe. Certes, les taux de concentration des composants peuvent être extrêmement faibles et les composants légers, qui sont nombreux, se sont probablement déjà volatilisés. Ils ne pouvaient pas connaître toutes les finesses du système, la teneur de nombreux composants. 
Cela même Vil Mirzayanov ne pouvait pas le savoir. C’est pour cela qu’un échantillon de Salisbury – c’est comme une empreinte digitale pour un criminaliste. On peut tout de suite dire que ça n’a pas été “cuisiné” en Russie. 
— Pourquoi les Britanniques ne donnent-ils pas un échantillon à Moscou ? Parce que malgré tous les efforts des spécialistes, la technologie sera toujours un peu différente. 
Pour le moment, tout le monde est en vie. Cela veut dire que soit ce n’est pas notre système, soit il a été mal préparé ou sa mise en application bâclée. Ou alors, les Anglais ont utilisé un antidote juste après l’empoisonnement, mais pour cela, il fallait savoir exactement avec quoi on empoisonne. (...)
— Si cette technologie est maintenant publique, pourquoi Londres a-t-il eu besoin d’affirmer publiquement qu’il s’agit précisément du “Novitchok” ?Parce qu’à lui seul, ce nom mène à la Russie, plus exactement à l’URSS. Pour un spécialiste, l’implication de Moscou sur cette base est absurde, mais cela peut avoir un impact sur l’habitant occidental moyen, et c’est le but. (Source)

Mise à jour au 06.04.2018

Lecture 01 (notamment pour le courrier des lecteurs, plutôt gratiné : Skripal détenait des animaux de compagnie, que les enquêteurs n'ont pas vus!!!!!!)
"Cats have amazing recovery and bounce back abilities, and if it is breathing it has a chance to live. Ask any vet experienced in treating cats.The first vet I took my cat to would not even treat it, said there ws no hope. The second vet I took it to, liked cats, treated it and saved its life and the cat is still strong and healthy today.The UK authorities had no right to euthanise a pet cat . This Scripal case is becoming more and more odious by the day."
Lecture 02 (de quoi inciter bien des dirigeants occidentaux à se faire hara-kiri, de honte... Wait and see!!!)

Lecture 03

Lecture 04

Lecture 05




jeudi 8 mars 2018

A complotiste complotiste et demi : l'exemple de l'ex-espion russe et de sa fille empoisonnés en Grande-Bretagne


Vous connaissez la nouvelle ?

Vladimir Poutine est un demeuré !

Non ? Vous n'êtes pas convaincus ? Mais enfin ! Il faut être demeuré pour piloter un attentat contre un ex-espion russe et sa fille à moins de trois semaines d'une élection présidentielle que tout le monde juge courue d'avance. Et le tout pour quel intérêt, je vous le demande ! 

Non mais, quand je vous dis que le père Poutine n'est pas très intelligent ! Et voilà une campagne présidentielle pourrie !

Je vois que vous n'êtes pas très convaincus par ma petite diatribe. Alors voyez ce qu'a dit cette charmante présentatrice d'un journal télévisé sur la chaîne française France3 :

"L'ombre du Kremlin pèse sur le double attentat..." (Carole Gaessler, 8 mars 2018, 19h46).

L'ombre du Kremlin ! Parce que la journaliste sait qui est derrière l'attentat ?

Bien évidemment, madame Gaessler n'est pas ce que d'aucuns appellent une "complotiste", ce néologisme inventé par des crétins, dès lors qu'il est évident qu'il a bien fallu une préparation minutieuse pour organiser cet attentat, en commençant par la mise en oeuvre de moyens techniques (arme chimique sophistiquée) dont seuls des experts présents dans un très petit nombre de pays peuvent disposer. 

Voyez cet avis paru dans Le Monde

Bientôt la présidentielle

Le ton est récemment monté entre les deux pays en raison des accusations de manipulation des réseaux sociaux par les Russes au moment du référendum sur le Brexit. En janvier, le ministre de la défensebritannique, Gavin Williamson, a fait scandale en affirmant que Moscou pouvait provoquer « des milliers et des milliers » de morts au Royaume-Uni au moyen de cyberattaques visant les infrastructures énergétiques du pays.
A l’approche de l’élection présidentielle russe du 18 mars, l’hypothèse d’une implication de Moscou dans l’attentat de Salisbury alimente les spéculations sur la stratégie de Vladimir Poutine. Contredisant la thèse selon laquelle la période électorale serait peu propice à ce genre de coup d’éclat, Alexandre Goldfarb, un dissident russe réfugié aux Etats-Unis et proche de M. Litvinenko, a estimé mardi qu’une telle action pourrait« renforcer l’image de Vladimir Poutine comme solide leader nationaliste » et satisfaire « la majorité des Russes ».


Vous avez compris que ce monsieur Goldfarb, opposant réfugié aux... Etats-Unis, était tout sauf un "complotiste", pas plus que ceux qui voient la main de Moscou derrière moult manipulations et tentatives d'influencer telle ou telle élection ou de produire telle ou telle "fake news", tant il est vrai que les accusateurs de Moscou n'ont jamais tenté de manipuler qui que ce soit, étant trop vertueux pour ça !

Ce monsieur Goldfarb ne pousse-t-il pas la sophistication de sa pensée au point de soutenir que le plus probable, dans cette affaire, c'est précisément ce qui semble le moins évident, à savoir la volonté présumée de Poutine d'aller à contre-courant, contredisant délibérément la thèse selon laquelle la période électorale serait peu propice à ce genre de coup d'éclat.

Admirable monsieur Goldfarb ! Le problème est qu'en face, plein de gens, à commencer par moi-même - et contrairement à l'introduction de ce papier - se demandent quel intérêt Vladimir Poutine trouverait à éliminer un espion éventé et à la retraite, rangé des bagnoles et ne menaçant en rien le leadership du maître du Kremlin.

Du coup, en poussant la réflexion, nombreux sont ceux qui, comme moi, posent une question toute simple : "À qui profite le crime ?", sachant que ce ne peut être Poutine.

Et voilà qu'on se met à penser à des gens, voire des pays, qui auraient aimé savonner la planche de Poutine en vue de ces élections, histoire de ternir un peu, et même beaucoup, l'image de quelqu'un qui semble être devenu leur bête noire.

Et c'est là qu'on se rappelle un autre fait divers : l'assassinat d'un opposant présumé de Poutine, un certain Boris Nemtsov, quasiment sous les fenêtres du Kremlin.

23h15 vendredi soir, sur le Grand pont de pierre, à quelques pas du Kremlin à Moscou. Boris Nemtsov, l'un des opposants les plus farouches à la politique menée par Vladimir Poutine, se promène à pied avec une jeune femme. Une voiture s'approche de lui. Une personne sort une arme et tire des coups de feu. Quatre balles atteignent le dos de Boris Nemtsov, le tuant sur le coup. 

Et, déjà à l'époque, on se disait qu'il y avait anguille sous roche, tant la probabilité que Poutine fasse éliminer un opposant si près du Kremlin paraissait extravagante et sentait l'implication de services secrets étrangers, en tout cas hostiles à Poutine.

Et voilà qu'on se prend à imaginer des provocations de puissances étrangères à la Russie !

- Mais monsieur, que racontez-vous là ?, va-t-on sûrement me rétorquer. Voilà que vous donnez dans le complotisme !

Parce que accuser Moscou de tous les maux ne relève nullement du "complotisme", tandis que de supposer que des agents étrangers malveillants à l'égard de Poutine (bien entendu, l'autre Goldfarb réfugié aux Etats-Unis n'est manipulé par personne !), fait automatiquement de vous un dangereux tenant de la "théorie du complot".

Vous savez quoi ? Il faut vraiment que les adversaires de Vladimir Poutine à travers le monde se sentent dans une merde noire pour en arriver à échafauder des plans aussi foireux, allant jusqu'à tuer de sang froid, et avec le plus parfait cynisme, le tout sans la moindre chance de convaincre le grand public, tant ces opérations paraissent cousues de fil blanc.

En ce qui me concerne, contrairement à M. Goldfarb, je suis persuadé que Poutine, dont tout le monde voit bien qu'il jouit d'une popularité interne que bien des collègues dirigeants peuvent lui envier, est à des années-lumière des misérables stratagèmes imaginés à son propos par de pauvres esprits hystériques, à l'instar du ci-devant ministre britannique des affaires étrangères. 

Il semble, en tout cas, que les autorités russes gardent la tête froide, habituées qu'elles sont aux coups fourrés et foireux de leurs adversaires ici ou là ; voyez la déclaration de la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères :

« Cette histoire a dès le début commencé à être utilisée pour doper la campagne antirusse dans les médias », a répliqué, mercredi la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, Maria Zakharova, lors d’une conférence de presse. Dénonçant des « accusations sans fondement », Mme Zakharova a déclaré : « Cette histoire va finir comme d’habitude : d’abord, des accusations sans fondement, puis ils garderont leurs secrets, et ni les journalistes, ni la population, ni les politiques ne sauront ce qui s’est réellement passé. »

Tiens, by the way, les télévisions nous ont montré un certain nombre d'images provenant de caméras de vidéo-surveillance et montrant l'ex-espion tantôt seul dans un magasin, tantôt en compagnie de sa fille. Il se trouve simplement que l'attentat a eu lieu en plein jour ou presque, et dans l'espace public, les villes britanniques regorgeant de systèmes de vidéo-surveillance. Du coup, on parie combien que les images fournies par les caméras vont permettre aux enquêteurs de repérer quelques individus louches ?

Et si aucun ressortissant russe n'apparaît sur les images, alors...


Lecture (mise à jour du 14.03.2018)

mercredi 31 mai 2017

Réflexions sur la soi-disant 'théorie du complot' §1

Vous savez quoi ?

À en croire la rumeur, ce serait le terrible dictateur nord-coréen, Kim Jong-Un, qui aurait trucidé son demi-frère, Nam, en Malaisie, en le faisant empoisonner dans un aéroport par deux femmes armées d'un poison aux effets dévastateurs.

Vous savez aussi ce qu'on raconte partout, je veux dire dans les milieux bien sous tous rapports ? La Russie aurait fait espionner Hillary Clinton, dans le but de peser sur les élections américaines, de même qu'elle interviendrait copieusement dans les affaires intérieures d'autres Etats, via des hackers très bien organisés.

Ce qu'il y a d'amusant avec de nombreuses rumeurs, c'est que leurs auteurs et exploitants sont les premiers à récuser tout un tas d'autres "rumeurs", rapidement vilipendées et dégradées sous le terme collectif de "complotisme" ou sous le label "théorie du complot", laissant sous-entendre que leurs auteurs [les auteurs des dernières rumeurs, pas les premiers !] ne seraient qu'affabulateurs et colporteurs de ragots sans fondement.

Ce qui fait que tous ceux, par exemple qui, comme moi, n'adhèrent pas entièrement à la thèse "officielle" (je veux dire aux thèses, au pluriel !) concernant les événements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis sont forcément des complotistes ; tout le contraire de ceux qui voient la main de Moscou derrière la moindre attaque informatique par des hackers, ainsi que l'observait un auteur du site Russia Today à propos de toute une flopée de complots récemment attribués à la Russie.

Erreur en-deçà, vérité au-delà, ou l'inverse !

Tout le monde sait, par exemple, que les frères Kennedy (John F. K. et Robert) n'ont jamais été assassinés ; pas plus qu'Abraham Lincoln, pas plus que l'on a tiré sur Ronald Reagan et le pape Jean-Paul II, pas plus que le Congo de Lumumba, l'Iran de Mossadegh ou le Chili d'Allende n'ont fait l'objet de la moindre ingérence étrangère, etc., pour n'évoquer que ces quelques élucubrations complotistes. 

De même que Fidel Castro, vous savez ? le fameux dictateur bien imprudemment défendu par Ségolène Royal [cf. la série d'articles que j'ai consacrés à la question sur ce blog], n'a jamais fait l'objet de la moindre tentative d'assassinat par la C.I.A. !

Il se trouve que, justement, une barbouze cubaine autrefois stipendiée par la C.I.A. se met à table, et son récit ne manque pas de sel !



On y apprend, entre autres choses, comment des barbares particulièrement cyniques - quel pléonasme ! - ont délibérément incité de braves familles cubaines à se débarrasser de leurs enfants, le tout dans le seul et unique but de déstabiliser un pays souverain !

Du coup, on se prend à penser que, si ça se trouve, le Nord-coréen Kim Jong-Un, tellement vilipendé par ceux-là mêmes qui se sont acharnés contre Fidel Castro, n'est pas forcément un si mauvais dirigeant pour son pays !

Et j'irai même plus loin : qu'est-ce qui nous dit, après tout, que cet attentat en Malaisie n'a pas été une opération "sous fausse bannière" (en anglais 'false flag'), dûment montée par des gens [disons les dirigeants d'un pays !] mal intentionnées, dans l'unique but de tenter de discréditer un peu plus le dirigeant nord-coréen, à la manière de ce qui fut fait avec Saddam Hussein ou Mouammar El-Khadafi ?

J'ai trouvé cet intéressant texte en ligne et le reproduis in extenso ci-dessous, avant qu'il ne disparaisse du site concerné.

Miami (AFP) - Un ancien espion de la CIA d'origine cubaine a dédié sa vie à tenter d'assassiner Fidel Castro et à déstabiliser le régime communiste, mais Antonio Veciana affirme aujourd'hui que cette vie fut une "histoire d'échecs" même s'il ne regrette rien. 
"J'étais un improbable terroriste", raconte-t-il dans son livre "Trained to Kill" (formé pour tuer) co-écrit avec le journaliste Carlos Harrison. "J'étais maigrichon, asthmatique et rongé par l'incertitude".
L'ancien espion âgé aujourd'hui de 88 ans, assis à côté de son déambulateur dans le salon de sa fille à Miami, s'explique: "Ce que j'ai fait c'est ce que les terroristes font. C'est juste que ce n'était pas appelé comme tel". 
Le livre narre dans le détail comment l'agent de la CIA David Atlee Phillips --connu sous l'alias "Bishop" (évêque)-- l'a recruté en 1959 et l'a formé à La Havane dans le but de tuer Fidel Castro, mort l'an dernier de causes naturelles.
"Bishop m'a invité à déjeuner", se rappelle-t-il. "C'était facile, il n'avait pas besoin de me convaincre des dangers du communisme à Cuba".
 
- Rumeurs - 
Comptable à la Banque nationale de Cuba, M. Veciana a appris à se rendre invisible, à comploter, à ne plus avoir de scrupules et à se méfier. 
"Au départ l'idée était de déstabiliser" le régime, explique-t-il. "Dans les pays qui sont déstabilisés, les gens croient aux rumeurs". 
"C'était mon boulot: lancer ces rumeurs". 
La première d'entre elles fut un projet de loi qui prévoyait que le gouvernement cubain enlève aux parents la garde légale de leurs enfants. 
Cette fausse information a permis l'envoi, par leurs parents, de quelque 14.000 enfants aux Etats-Unis dans un exode connu sous le nom d'"opération Peter Pan". 
"Beaucoup de parents ont ensuite revu leurs enfants, mais d'autres n'ont pas pu les revoir parce qu'ils sont morts ou parce qu'ils ne pouvaient pas quitter le pays", selon M. Veciana. 
De 1960 à 1962, les parents déposaient leurs enfants dans des locaux de l'Eglise catholique. Ces mineurs non accompagnés étaient ensuite accueillis dans des camps en Floride. 
M. Veciana dit ne pas regretter d'avoir séparé ces enfants de leurs parents. 
"C'était peut-être irresponsable, mais je faisais cela par conviction", explique-t-il. "A l'époque j'étais convaincu que ce que je faisais était bien, donc je le referais". 
- Groupe para-militaire - 
M. Veciana a fui aux Etats-Unis en 1961 après une attaque ratée contre Castro qui aurait facilement mené les autorités cubaines jusqu'à lui. 
Quand il a été contacté par Bishop à Miami, M. Veciana a fondé un groupe para-militaire anti-Castro nommé "Alpha 66" qui, pendant les années 60 et 70, a mené des attaques de type commando contre le régime castriste. 
"Ces attaques nourrissaient l'espoir, et quand la presse en parlait c'était l'euphorie -- les gens avaient encore l'espoir de pouvoir gagner la bataille", raconte M. Veciana. 
Il reconnaît cependant que les succès et l'ampleur des attaques étaient "toujours exagérés". 
Comme beaucoup de Cubano-Américains de son âge, M. Veciana en veut au président John F. Kennedy qu'il accuse d'avoir "trahi" les exilés cubains en retirant l'armée américaine de l'opération anti-castriste de la Baie des cochons à Cuba en 1961, qui fut un échec. 
Il prétend aussi avoir vu Bishop rencontrer Lee Harvey Oswald trois mois avant l'assassinat de JFK au Texas en 1963. Oswald étant considéré comme le meurtrier de l'ex-président. 
- 'Comme un raté' - 
Une dernière tentative de tuer Castro à Santiago du Chili a échoué et M. Veciana a abandonné des années plus tard toute tentative d'attenter à la vie du dirigeant cubain. 
Il a aussi mis fin à ses actions pour discréditer Ernesto "Che" Guevara après sa mort en 1967 en Bolivie. Le révolutionnaire argentin est devenu à l'inverse une icône de la gauche. 
"J'essaie vraiment de ne pas trop y penser, parce mon histoire est une histoire d'échecs", estime M. Veciana. "Quand vous échouez par différentes circonstances vous pensez que vous n'avez pas fait la bonne chose, mais surtout vous vous sentez comme un raté". 
En 1979, après avoir plusieurs fois tenté de se suicider, Veciana a finalement jeté l'éponge de l'espionnage et du métier de tueur à gages. 
"Ma vie secrète est finie" sont les derniers mots de son livre. (Source)