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mercredi 12 février 2020

Réflexion sur la psychopathie islamophobe. Comme un air de delirium tremens


Reliques de Al Andalus

Subjugués par la beauté du lieu, les rois catholiques (Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon) en restèrent bouche bée et s'interdirent d'y toucher !






Vous savez quoi ? Plein de gens me tombent dessus depuis peu pour me demander mon avis sur l'affaire M. Et moi de m'étonner : l'affaire quoi ? 

La suite ressemble à peu près à ça:

- Quoi, tu n'es pas au courant de l'affaire Mila ?
- Quel Milla ? Roger Milla ?
- Non, mais tu plaisantes ? On ne parle que de ça partout !
- C'est quoi 'partout' ?
- Ben les réseaux sociaux !
- Tu parles des réseaux dits sociaux, que je visite (en tout cas mon compte Tw...) une fois par semaine, à peu près ! Ben non, j'ai vu passer des choses ici ou là, des gros titres à la télévision, mais en général, je zappe. Alors c'est quoi cette fameuse affaire Milla ?

Bien évidemment, comme je ne veux pas mourir idiot, je suis allé jeter un œil. Mais, avant de revenir sur l'affaire du siècle (pauvre France !), permettez-moi de vous signaler quelques pépites aperçues tantôt à la télévision (que je regarde, bien évidemment !), mais certainement pas celle qu'une certaine "intelligentsia" française regarde.

C'est ainsi que je suis tombé, l'autre jour (Mezzo, Mezzo HD, Stingray...), sur un opéra mis en musique par Puccini : Manon Lescaut, dans une somptueuse production du Liceu de Barcelone, qui nous avait déjà livré un prodigieux Roméo et Juliette sur une musique de... Gounod.

Et  moi de tancer mon inculture : Gounod a composé un Roméo et Juliette, et c'est seulement maintenant que tu l'apprends, pauvre illettré ! pauvre  analphabète ! Cerise sur le gâteau : une sublime Juliette répondant - ça ne s'invente pas ! - au prénom d'Aïda (A. Garifulina) !  

Mais j'ai aussi découvert une étonnante Rodelinda de Haendel, avec dans le rôle-titre une cantatrice noire aussi puissante (mais plus mince !) qu'une Jessye Norman et absolument inconnue au bataillon. 

Et que dire du ballet ? Ces dernières semaines, on a eu du ballet russe, en veux-tu, en voilà : Kirov (il paraît qu'il faut dire maintenant 'Marinsky' ; moi j'ai toujours dit "Kirov" !), Bolchoï, un ballet du Tatarstan, un autre ballet australien..., sans oublier l'info, notamment la toute dernière apparition télévisée de Edward Snowden sur RT (anglais), interrogé par Rafael Correa...

Et à cela s'ajoutent les dix heures quotidiennes passées devant mes ordinateurs. C'est vous dire si j'ai du temps à perdre avec la volaille qui fait l'opinion !

Mais bon, j'ai quand même survolé les media (cf. un medium, des media) et les sites sur Internet pour en savoir plus sur l'affaire du siècle ! Résultat des courses : parmi la bouillie de déclarations en tous genres intervenues sur les divers media, s'il ne fallait retenir qu'une intervention, ce sera celle de Ségolène Royal, la seule à avoir mis le doigt sur l'essentiel, là où les autres, tous les autres ou à peu près, en sont réduits au blablabli-blablabla habituel.

Vous savez quoi ? J'ai consacré naguère quelques articles à Ségolène Royal, tantôt pour lui taper dessus (cf. Royal vs. Falorni), mais aussi pour la soutenir face à la meute des aboyeurs et aboyeuses de tous bords (cf. La fascinante trajectoire d'une femelle Alpha).

Vous savez ce qu'est un(e) Alpha chez les animaux ? C'est le dominant, plus souvent, la dominante, à l'instar des loups, des éléphants, des baleines...

Et là, dans l'affaire "Mila", j'avoue que Royal m'a encore épaté. C'est simple : elle parle, et les autres se contentent de commenter ce que Royal a dit !

Pauvre Laurence Rossignol !

Du coup, je me suis fendu d'un nouveau tweet de félicitation à Ségolène Royal, pour la pertinence de son analyse.

Histoire de clouer le bec à tous les aboyeurs et aboyeuses du Landerneau politico-médiatique, reprenons les propos ultra-vulgaires et ultra-grossiers de l'autre poufiasse de 15 ou 16 ans, que j'ai entendue dans un extrait d'interview télévisée déclarer : "J'ai juste voulu blasphémer.".

Je suppose que quelqu'un l'a appelée, peu avant cette interview télévisée, pour lui glisser dans l'oreille : "Surtout, n'oublie pas de dire que tu voulais juste blasphémer". (1)
« L'islam est une religion de haine. Le Coran c'est de la merde […] Votre religion c'est de la merde, votre Dieu je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci au revoir. » 
Parce que l'autre poufiasse juvénile sait ce que c'est qu'un blasphème ?

Je poursuis mon raisonnement : reprenons les déclarations de cette gamine écervelée et très mal élevée, et retouchons-les un tantinet, dans le genre :

- ... mon doigt dans le c... du Président de la République !

Je vous laisse imaginer les aboiements dans le Landerneau... !

Tandis que là, avec le prophète des musulmans, il n'y aurait pas de problème. Voilà qui m'incite à avoir une petite pensée pour ces Gilets Jaunes traduits devant les tribunaux (pénaux) pour avoir osé investir telle mairie pour y décrocher l'un ou l'autre portrait du président de la République !

Tandis qu'avec le prophète des musulmans !

Alors, bien évidemment, on nous bassine avec les menaces de mort, et patati et patata. Parce que l'autre idiote ne savait pas où elle mettait les pieds ? Parce qu'elle n'a jamais entendu parler du Bataclan, de Charlie Hebdo ? Remarquez, compte tenu du temps qu'elle doit consacrer à se photographier le nombril et à poster les images sur Insta-machin et Face-chose, je conçois qu'elle n'ait pas été informée d'un certain nombre de déflagrations survenues ici et là.

Et puis, comme dirait un certain Thierry Ardisson, elle a connu son quart d'heure warholien. Je suppose que c'était le but de la manip. La voilà célèbre pour une petite dizaine de jours. Quant à la suite de ses études, étant donnés ses seize ans, soit la borne imposée pour l'instruction obligatoire et fort de ma petite expérience (20 ans et plus) auprès de cancres de tous acabits, je vais m'avancer un peu en pronostiquant que notre youtubeuse aura du mal à tenir jusqu'au BAC ! (2)

Mais j'étais parti pour parler de Ségolène Royal. Et qu'a-t-elle dit, qui a pu susciter l'ire des pharisiens et des pharisiennes du Landerneau politico-médiatique ?

L'évidence !

« Critiquer une religion, ça n’empêche pas d’avoir du respect. Ça n’empêche pas d’avoir de l’éducation, de la connaissance, d’être intelligent par rapport à ce qu’on dit... Une adolescente, qui est peut-être encore en crise d’adolescence, si elle avait dit la même chose sur son enseignant, sur ses parents, sur sa voisine, sur sa copine, qu’est-ce qu’on aurait dit ? On aurait tout simplement dit : “Un peu de respect” ».
 
Royal parle. Les autres en sont réduit(e)s à commenter ce que Royal a dit.

C'est précisément ce qui distingue les (mâles) femelles Alpha des autres individus.

Incorrigible Ségolène Royal !


(1) Il va bien falloir que, dans la série que je consacre à la Sémantique de la désinformation, je revienne incessamment sur ce concept de blasphème, auquel un paquet de gens ne comprennent visiblement pas grand chose ! Sachez, d'ores et déjà, que le "blasphème" n'a rien à faire dans la loi (d'un État laïc !!!), s'agissant d'un concept exclusivement religieux et à géométrie variable ! Par exemple : ce qui peut être blasphématoire chez les Catholiques (ex. contester la virginité structurelle de Marie) ne l'est pas forcément chez les Protestants (lesquels n'affublent jamais la mère de Jésus de l'épithète 'vierge').

(2) Et si je pouvais apporter à l'autre poufiasse juvénile quelque soutien scolaire, je commencerais par lui faire lire quelques articles sur l'histoire des Juifs d'Espagne, alors sous domination... Arabe.


الْحَمْرَاء - Al-Hamra, La Rouge


Petit supplément illustré

En souvenir du grand ramdam suscité par Ségolène Royal, vantant quelques-unes des réussites obtenues par la Révolution castriste à Cuba, là où la volaille qui prétend faire l'opinion ne voyait que violations des droits de l'Homme et atteintes aux libertés fondamentales, il se trouve que j'avais déjà évoqué, alors, le récit de ce cubain émigré aux Etats-Unis et recruté par la CIA pour répandre des fake-news sur son ex-pays, récit ayant donné lieu à la rédaction de mémoires (l'homme était vieux et malade). Dans le même ordre d'idées, on continue de découvrir des documents validant la thèse selon laquelle la mauvaise réputation de la "dictature" castriste aurait été largement basée sur de fausses informations entièrement fabriquées par la CIA.

Voyez l'ouvrage affiché ci-dessous, reprenant l'essentiel de documents "secret défense", désormais déclassifiés.


Texte de présentation par l'éditeur
Newly declassified CIA and U.S. Government documents are reproduced here for the first time, exposing a 40-year campaign by Washington to use psychological warfare and propaganda to destabilize Cuba and undermine its revolution.

The Cuban people have been the target for one of the largest psychological warfare campaigns ever waged by one country against another. This book details the U.S. psywar efforts, overt and covert, which have included rumor campaigns, posters, newspapers, books, comics, newsreels, leaflet drops, and radio and TV broadcasts from airplanes, blimps, boats, submarines, secluded islands and the U.S. mainland.

As a comprehensive record of the political, legal and strategic aspects of this four-decade long, multi-million dollar propaganda barrage, the book will serve as a valuable case study and reference for teachers and students of political science, Cold War history, media studies and international communication.

Hundreds of pages of previously secret documents are included in this unique and stunning contribution to the literature on U.S. foreign policy and anti-Castro covert operations.

“An excellent overview of the whole sad story of U.S. efforts to use radio broadcasting and now TV against the Castro government — efforts which are simply part of a deceitful and utterly counterproductive policy,” Wayne S. Smith, former US diplomat in Havana. 

Traduction

De nouveaux documents déclassifiés émanant de la CIA et du gouvernement des Etats-Unis sont reproduits ici pour la première fois, exposant une campagne de 40 ans menée par Washington aux fins de guerre psychologique et de propagande pour déstabiliser Cuba et saper sa révolution.

Le peuple cubain a été la cible d’une des plus grandes campagnes de guerre psychologique jamais menées par un pays contre un autre. Ce livre détaille les efforts américains en  matière de manipulation (psywar), ouverte et secrète, qui ont mis en oeuvre des campagnes de rumeurs (infondées), de l'affichage, des journaux, livres, bandes dessinées, bulletins d'informations, tracts, émissions de radio et de télévision à partir d’avions, de dirigeables, de bateaux, de sous-marins, d'îles isolées, voire du territoire etats-unien lui-même.


Se présentant comme un dossier complet concernant les aspects politiques, juridiques et stratégiques de ce barrage de propagande de plusieurs millions de dollars, durant quatre décennies, l'ouvrage constituera une précieuse étude de cas et de référence pour les enseignants et les étudiants en sciences politiques, en histoire de la guerre froide, et en étude des médias ainsi qu'en communication internationale.

Des centaines de pages de documents jusqu'alors tenus secrets sont inclus dans cette contribution unique et stupéfiante à la littérature sur la politique étrangère des États-Unis et ses opérations secrètes anti-castristes.

« Un excellent aperçu de toute la triste histoire des efforts des États-Unis pour utiliser la radio, et maintenant la télévision contre le gouvernement Castro — des efforts qui font simplement partie d’une politique dévoyée et tout à fait contre-productive », Wayne S. Smith, ancien diplomate américain à La Havane.


Editeur : Ocean Press (2002) - ISBN-10 : 1876175095 - ISBN-13 : 978-1876175092
 


Liens : 01 - 02  - 03 - 04 - 05 - 06 - 07 - 09

dimanche 2 février 2020

Sémantique de la désinformation #25


Épisode §25. Où il est question de la sémillante Marlène S.

Cette fois (encore), ça va être très court (Ça c'est vite dit !).

Entendu, l'autre jour, à la télévision (française) : 
Le président de la République a été élu sur ce projet de réforme des retraites. Marlène Schiappa (secrétaire d'État à l'égalité des sexes ou quelque chose comme ça) dixit (BFMTV, le 20 janvier 2020).
Sur la même chaîne d'informations, autre jour, autre son de cloche :
Le recul de l'âge de la retraite n'était pas dans le programme d'Emmanuel Macron. Ségolène Royal dixit (BFMTV, 26 janvier 2020).
Alors, il y a forcément une des deux qui dit vrai, et l'autre qui ment.

Et comme vous êtes des familiers de ce blog, vous savez forcément laquelle des deux ment.

La preuve en images (ces deux archives ont déjà été affichées ailleurs sur ce blog) :


Vous savez quoi ?

Le problème, ce n'est même pas qu'une responsable politique, en l'occurrence Marlène Schiappa, mente avec aplomb devant des journalistes, face caméra, mais que ces mêmes "journalistes" fassent semblant de ne pas savoir, à ce moment-même, qu'elle ment, et s'abstiennent de lui dire, preuve à l'appui : "Madame Schiappa, vous mentez !".

Mais bon. Heureusement que nous avons désormais l'Internet.

Et après, il s'étonneront (journalistes et autres journaleux et journaleuses) de voir leur corporation perdre tout crédit auprès du grand public !

lundi 20 mars 2017

Ségolène Royal ou la fascinante trajectoire d'une "femelle Alpha". Episode 7



Me voilà de nouveau devant la classe. Brusquement, il me vient comme une envie, que je leur confie aussitôt.

- Je vais commencer par vous raconter une petite histoire toute personnelle. J'ai autour de vingt ans et, en plein hiver - on devait être autour des fêtes de fin d'année -, je décide de plaquer la FAC pour voir du pays. Je pars me balader du côté de la Gare de l'Est (Paris, pour les lecteurs/trices de ce blog qui ne connaissent pas la France...), et là, je repère un nom : "Salzburg". Je me dis que je vais m'offrir dans les deux-trois semaines de vacances. En fait, les vacances vont durer près de six ans.

- Ouah ! fut le commentaire majoritaire sortant de toutes les bouches qui me faisaient face.

- En fait, ce n'est pas ça l'histoire. J'avais toujours une petite radio avec moi et, dès mon arrivée en Autriche, j'avais pris l'habitude d'écouter les émissions locales. Et je dois avouer que j'ai fait des progrès rapides dans la pratique de la langue, langue allemande que je n'avais étudiée ni au collège, ni au lycée !

- Re-ouah ! Mais comment avez-vous fait ?

- J'avais une méthode Assimil, pleine de phrases du style : der Tee ist gut [le thé est bon]; ich bin groß (prononcer grôss) und stark (chtark) [je suis grand et fort], etc. Et je passais des heures, chaque jour, à potasser les déclinaisons. Mais il a bien fallu prendre quelques cours, ce que j'ai fait dans un institut privé très bon marché, ainsi qu'à la Volkshochschule (université populaire publique, presque gratuite). Et puis, un soir, j'écoute une émission sur la première chaîne de l'Ö.R.F.  (Österreichischer Rundfunk) qui m'intrigue fortement. Il y est question d'un jeune Russe du nom de..., en fait, je ne retiens que le prénom, répété plusieurs fois : Jascha (prononcer 'Yacha'). Il s'agissait d'un jeune violoniste quittant sa Russie natale pour la grande Amérique et débarquant à Ellis Island - tout le monde sait ce que c'est ? 


- Oui, la Statue de la Liberté, au large de New York, répondent la plupart des élèves.

- Parfait. Donc, Ellis Island, pour ceux qui ne sont pas au courant, c'était la porte d'entrée des migrants débarquant - par bateau, naturellement - aux Etats-Unis en provenance de l'Europe. Et là, autour de 1917, il y a ce petit violoniste russe, qui arrive sur le site de sélection des migrants - parce qu'il fallait passer par un véritable sas administratif pour être accepté sur le territoire des Etats-Unis - avec, pour tout bagage, son violon. J'ai fini par découvrir, des années plus tard, le patronyme de ce Jascha, toujours sur la radio autrichienne, où l'on diffusait énormément de musique classique : Jascha Heifetz.

Ceux d'entre vous qui s'intéressent à la musique classique savent certainement que Heifetz a été l'un des plus grands violonistes classiques du 20ème siècle, à côté de gens comme David Oïstrakh, Jehudi Menuhin (lui aussi avait une histoire peu banale !), Isaac Stern... 


Vous vous demandez certainement pourquoi je vous parle maintenant de ce Heifetz ?

- Ben, on a une petite idée, étant donnée la consonance des noms, répond quelqu'un.

- Ben, vous lisez dans mes pensées, dites donc ! Le fait est qu'Heifetz était juif, à l'instar de Stern, de Menuhin, et de plein d'autres, des pianistes comme Vladimir Horowitz, Arthur Rubinstein, Vladimir Ashkenazy et j'en passe.

Où je veux en venir ? Ben c'est très simple : quand on est un métèque, et qu'on arrive dans un pays comme émigrant, et qu'on a un talent, il arrive que vous y fassiez de grandes choses, comme artiste, inventeur, chef d'entreprise, intellectuel ou même sportif. Voyez tous ces footballeurs africains qui cartonnent en France, voire en Europe. Ces gens ont un talent qu'ils arrivent à faire fructifier, au point de forcer l'admiration de tout le monde. Mais il arrive aussi que des métèques - et j'emploie ce mot à dessein, pensant à toutes les ségrégations que devaient subir certains immigrés - débarquant dans un pays dont ils ne possèdent pas la langue, et qui, de surcroît, n'ont quasiment pas fait d'études, n'aient pas d'autre échappatoire que les trafics, le mic-mac voire la criminalité.

Meyer Lansky était russe et juif, comme Jascha Heifetz. Leurs destinées ont divergé parce que, d'un côté, on avait un jeune surdoué du violon, de l'autre, un tocard semi-illettré qui s'est retrouvé facilement embarqué dans la délinquance et la grande criminalité.

De même qu'il est faux, voire stupide, de penser que "juif" égale millionnaire ou rupin plein aux as, de même il est idiot de penser que, parce qu'il y a eu dans l'histoire des criminels juifs - et pourquoi n'y aurait-il pas aussi des criminels juifs ? -, tous les Juifs seraient des trafiquants de drogue et je ne sais quoi encore.

J'imagine comment réagiraient des Noirs, des Arabes, si on leur jetait à la figure des choses du type : "Arabe égale terroriste", ou "Noir égale escroc, dealer de drogue", etc. 

Fin de la parenthèse. 


- Le fait est qu'on n'en a pas fini avec Ségolène Royal. Il était aussi question de synchronie, de diachronie... 

Des mains se lèvent...

- Justement, on n'a pas bien compris le rapport avec la polémique autour de Ségolène Royal (ceci pour résumer l'opinion générale des élèves.).

- Commençons par bien nous entendre sur le sens des mots : tout le monde a compris qu'il s'agissait de deux antonymes ?

- Oui. La synchronie concerne la situation d'une chose à un moment donné, la diachronie s'intéresse plus à l'évolution des choses dans le temps.

- Bien. Citez-moi deux ou trois disciplines diachroniques :

- L'histoire.

- Forcément. Mais encore ?

- La paléontologie.

- Excellent. On peut aussi citer l'étymologie, la géologie, etc. Il faut dire que beaucoup de disciplines scientifiques peuvent être à la fois synchroniques et diachroniques, par exemple la géographie, la linguistique, la zoologie. Je résume : la synchronie suppose qu'on étudie un phénomène à un moment donné, exemple, en géographie, l'état des forêts primaires tel que révélé par une photo prise par satellite. Mais si je collecte des photos-satellites d'un même site, prises à diverses époques, alors je peux voir l'évolution de la forêt amazonienne, par exemple, au cours des vingt ou trente dernières années, et là, on étudie l'objet considéré d'un point de vue diachronique. Même chose en linguistique (voyez comment des mots entrent dans le, ou sortent du dictionnaire) ; même chose avec le climat : on peut étudier le temps qu'il fait en ce moment au Pôle Nord ou Sud, et là, on est dans la synchronie, ou étudier le climat du Pôle Nord ou Sud, ou de toute autre partie du globe, depuis que l'on fait des relevés météorologiques, et là, on aura une approche diachronique des phénomènes.

Pour en revenir à Ségolène Royal à Cuba, si vous avez fait une recherche sur l'Internet, à partir de la liste : "synchronie, diachronie, Ségolène Royal, Cuba", vous n'avez pas dû trouver grand chose d'intéressant. Mais maintenant que vous savez ce que c'est que la synchronie et la diachronie, vous allez pouvoir étudier les déclarations de la ministre sur la base d'une grille de lecture, je dirais, scientifique.

Des mains se lèvent... Les plus courageux se lancent, je me contente de résumer leurs propos.

- Si on a bien compris : Ségolène Royal parle de Cuba depuis la période coloniale, ensuite, il y a la dictature, Batista, la mafia, et elle arrive à la révolution, jusqu'à maintenant. Et là, elle dit : regardez comment les choses ont évolué jusqu'à maintenant, avant de dire que tout va mal à Cuba ; par exemple sur le tourisme : il y a de plus en plus de visiteurs étrangers.

- Donc, Ségolène Royal examine les choses d'un point de vue...?

- Diachronique.

- Bien. Et ses contradicteurs lui répondent sur un plan...?

- Ben, ils disent juste qu'il y a des prisonniers politiques !

- Des prisonniers politiques depuis toujours ou juste sous Castro ?

- Ben, des prisonniers politiques maintenant. Donc, c'est de la synchronie.

- Et voilà ! C'est tout ce qu'il fallait comprendre, et ça, ça n'a rien à voir avec l'opinion que l'on pourrait avoir sur les déclarations de la ministre ! N'importe quel observateur objectif peut constater que le point de vue diachronique de la ministre a été réduit, j'allais dire "aplati", pour nous ramener à la simple question des prisonniers politiques, qui ne constitue qu'un aspect de la problématique soulevée par Ségolène Royal. Et là, on mesure tout à fait objectivement qui est honnête et qui est de mauvaise foi !

Je rappelle, en passant, que Ségolène Royal parle même de "nuance" ; et là, on est toujours dans la diachronie, la nuance étant la description de plusieurs états successifs d'un objet : par exemple, on parle de nuances d'une couleur ; vous voyez bien que le gris ou le rouge, ou le noir... peut se traduire par une infinité de tons et de variantes.

Il faut dire que c'est une technique répandue dans le domaine de la propagande, consistant à déformer les propos d'un adversaire de manière à ne pas répondre véritablement aux questions posées. Et là, nous en avons eu un excellent exemple avec cette soi-disant affaire Ségolène Royal !

Maintenant, quand vous serez confrontés à une soi-disant "polémique", vous saurez très vite "lire entre les lignes" et mieux décrypter le vrai du faux.


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(1) (Cf. Wikipedia1907 fut l'année la plus active à Ellis Island avec l'arrivée de 1 004 756 immigrants. Le 17 avril de cette année-là vit l'arrivée de 11 747 immigrants.
Ceux qui présentaient des signes de maladies étaient renvoyés dans leur pays (cas extrême) ou mis en quarantaine sur l'île pour une très longue période. Par la suite, les immigrants se voyaient poser une série de 29 questions incluant leur nom, leur métier et la quantité d'argent qu'ils avaient sur eux. Généralement, ces immigrants étaient acceptés immédiatement et ne passaient que 3 à 5 heures sur l'île. Cependant, plus de 3 000 immigrants moururent à l'hôpital. Certaines personnes furent également refoulées, car on considérait qu'elles risquaient de rester chômeurs. Environ 2 % des arrivants virent ainsi leur admission aux États-Unis rejetée et furent renvoyés dans leur pays d'origine pour diverses raisons telles que leur santé ou leur passé criminel. Ellis Island était souvent surnommée The Island of Tears (l'île des pleurs) ou Heartbreak Island (l'île des cœurs brisés) à cause de ces 2 % qui n'étaient pas admis après leur long voyage.


vendredi 10 mars 2017

Ségolène Royal ou la fascinante trajectoire d'une femmelle Alpha - Episode 6


Ai-je besoin de préciser que les retrouvailles, après les vacances dites de Noël, furent agitées ?

Je résume quelques-unes des interrogations ou observations les plus pertinentes émanant des élèves :

- Mais, monsieur, comment se fait-il qu'on n'ait pas été au courant plus tôt ? 

- Et dire qu'on croit être au courant de pas mal de choses, mais même les journalistes, censés nous informer, ne savent quasiment rien !

- Ou alors, ils savent des choses, mais choisissent délibérément de ne pas tout dire.

- Quand même, toute cette polémique, et pas une analyse, une explication ! 

- Finalement, il faut toujours chercher à s'informer par ses propres moyens, puisqu'on ne peut plus faire confiance...

Et là, j'interviens :

- Faire confiance en qui ?

- Ben, aux journalistes !

- Ah oui ? Et Jack Lang, François Bayrou..., ce sont aussi des journalistes ?

- Non, mais en attendant, ils, enfin, les journalistes auraient pu les interroger pour qu'ils s'expliquent un peu plus.

- Je vois que vous n'avez pas chômé sur l'Internet, à propos de Cuba ! Mais, au fait, qu'avez-vous découvert ?

Les réponses arrivent dans le désordre. Certains élèves, mieux organisés, ont réalisé de véritables fiches de lecture. Il y est question de la colonisation espagnole, de l'ingérence des États-Unis dans les affaires coloniales de l'Espagne, de l'arrivée des mêmes Etats-Unis sur la pointe orientale de l'île, précisément à Guantánamo, du départ des Espagnols..., de Fulgencio Batista et de ses accointances avec la Mafia, devenue, de facto, co-gestionnaire de l'Île, transformée en laboratoire du crime organisé avec les salles de jeux, les bordels, l'alcool, etc., le tout sous le regard bienveillant du gouvernement états-unien, de la révolution castriste et de la fuite de Batista ainsi que de la volonté farouche de la Mafia, puissamment appuyée par le gouvernement états-unien, de renverser Castro et son gouvernement (Baie des Cochons, attentas divers et variés).

À ce stade de la présentation, je réclame des noms...

- Ben..., Batista, Lucky Luciano, Meyer Lansky, et tous les révolutionnaires, Castro, Che Guevara...

Le travail sur Cuba allait s'étendre sur plusieurs semaines, et j'avoue avoir été épaté de voir des adolescents afficher sur la question des connaissances qui semblaient manquer cruellement à la quasi-totalité de nos "grands" journalistes, politocrates et autres politicards.

Il est un détail, en tout cas, qui n'a pas échappé aux élèves : le fait que les documents sur la fameuse "kosher nostra" aient, presque tous, été rédigés en anglais.

"Et à cela, il y a une bonne raison !", ai-je expliqué, "kosher" étant la version anglaise de "casher". Le fait est qu'en France, personne n'a jamais évoqué une soi-disant "casher nostra". 

Vous imaginez sans doute l'embarras des élèves à l'idée de traiter d'un sujet aussi délicat.

Délicat ? Oui et non ! Pourquoi serait-ce délicat d'admettre que la révolution castriste est venue mettre un terme à une expérience absolument (dans les faits, pas vraiment !) inédite dans l'histoire du colonialisme, à savoir la mise au pas d'un pays tout entier, pour servir les besoins d'une oligarchie corrompue et soutenue par la Mafia nord-américaine, sous la houlette de deux principaux parrains : un sujet italo-sicilo-catholique ainsi qu'un Juif russe ?

Et quand je suggère, plus haut, que l'expérience cubaine n'était pas si inédite que ça, c'est tout simplement en pensant aux fameuses "guerres de l'opium", menées par l'Angleterre, associée à la France, contre la Chine, et dont les principaux protagonistes étaient déjà des narco-trafiquants européens dont l'opium, produit massivement en Inde, était censé inonder l'immense territoire des empereurs chinois. 

Le fait est que des guerres coloniales ont été menées contre l'Empire chinois par des puissances européennes, le tout dans le but clairement avoué d'imposer à la Chine la libre circulation et le libre commerce de l'opium ! Les faits sont connus de ceux qui savent où chercher l'information, même si les représentants de la "grande" presse sont plutôt discrets sur la question.

Et là, je n'ai pas pu m'empêcher d'inviter les élèves à rechercher sur l'Internet le célèbre pamphlet à travers lequel un des plus grands écrivains français vilipendait deux brigands, coupables d'avoir détruit un véritable joyau...
ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s'appelait le Palais d'été. L'art a deux principes, l'Idée qui produit l'art européen, et la Chimère qui produit l'art oriental. Le Palais d'été était à l'art chimérique ce que le Parthénon est à l'art idéal. Tout ce que peut enfanter l'imagination d'un peuple presque extra-humain était là. Ce n'était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c'était une sorte d'énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle... (Source)
Par parenthèse, il est une expression que les milieux nationalistes chinois utilisent volontiers pour identifier ces fameuses guerres dites "de l'opium" : ils parlent de jewish opium wars. Faut-il y voir de l'anti...isme (par parenthèse, les Arabes sont des sémites !) ou simplement la description de faits avérés et incontestables ?

Ce qui est certain c'est que lorsqu'on veut aborder une question d'un point de vue scientifique, on se doit d'examiner les faits, et eux seuls, le tout de la manière la plus objective possible. Le fait est que David Sassoon, le grand narco-trafiquant à l'origine des guerres de l'opium en Chine, ainsi que Meyer Lansky, "proconsul" de Cuba aux côtés du dictateur Batista, avaient tous les deux des origines juives parfaitement assumées. 

- Au fait, monsieur, on n'a pas trouvé grand chose à propos de la synchronie et de la diachronie ; enfin, on n'a pas vraiment trouvé le lien avec Ségolène Royal et Cuba !

Ah bon ! Pourtant, la chose me semblait limpide comme de l'eau de roche ! On en reparle la prochaine fois ?