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mercredi 3 février 2016

RÉFLEXION SUR LA CONTREFAÇON MÉDIATIQUE


Vous connaissez la nouvelle ? Il paraît que les Français continuent de prendre l'information provenant de professionnels avec des pincettes, en tout cas, à en croire les sondages récurrents réalisés notamment par le quotidien français La Croix
Selon le sondage de La Croix, les Français s'informent toujours en majorité par la télévision (54%), devant les sites internet (20%), la radio (18%) et la presse papier (7%). Comme lors des années précédentes, la radio reste le média le plus crédible pour 55% des Français (en baisse de 8% par rapport à 2015), devant la presse papier (51%, en baisse de 7%) et la télévision (50%, - 7% également).

En revanche, les Français se méfient toujours d'internet. Seulement 31% (- 8% par rapport à 2015) des personnes interrogées pensent que les choses "se sont passées vraiment comme internet les montre". Par ailleurs, 71% affirment ne pas avoir confiance dans les informations qui circulent sur les réseaux sociaux. (Source)

Ça tombe bien, je ne lis plus la presse écrite depuis belle lurette, de même que je n'accorde que 10 % de crédibilité à l'information audiovisuelle.

Mais j'en entends qui vont me dire : "Mais cher monsieur, vous voyez bien que l'Internet aussi est en baisse ?".

Je vois bien que l'Internet aussi est en baisse, en tout cas à en croire le sondage, à ceci près que l'Internet, ce sont d'abord des amateurs postant des millions de blogs et de sites plus ou moins participatifs permettant à tout un chacun (ce n'est pas le cas sur mon blog, je vous l'accorde) de confronter ses opinions. Que des sites élaborés à 90 % par des amateurs convainquent plus d'un tiers de leurs visiteurs, je trouve ça plutôt réconfortant. Je dirais même plus : il serait si facile au public qui surfe sur le net de rendre cet outil proche de la perfection. Pour ma part, je le trouve presque parfait, et à cela, il y a une raison très simple : il se trouve simplement que, sur Internet, je peux, en une fraction de seconde, lancer une recherche afin de vérifier une information, croiser une nouvelle avec une autre, une image et une autre, ce qu'aucun des médias du siècle dernier (presse écrite et audiovisuelle) ne permet de faire. Et ça, ça constitue une différence essentielle. De là ma nette préférence pour les informations en ligne. Le fait est que chaque fois que j'ai eu à vérifier une information, dans 99 % des cas, c'est à partir d'une recherche en ligne (éventuellement sur des documents matériels postés sur Internet - car ce dernier n'est qu'une médiathèque ; il ne faut jamais l'oublier !) que la chose a été possible.

Et en guise de démonstration de mon propos, j'ai déniché tantôt une couverture de magazine consacrée à Marine Le Pen (pour mes lecteurs qui ne vivent pas en France, la présidente d'un parti nationaliste qui a le vent en poupe en ce moment, à en croire les dernières élections locales.).

Et quand je dis UNE (1) couverture de magazine, en fait, il y en a deux, dont l'une au moins est une contrefaçon.

Pour vous permettre de comprendre le making of, j'ai intercalé une image intermédiaire, celle que j'ai réalisée en premier et à partir de laquelle j'ai créé le "fake", petit exercice à la portée de tout élève de Sixième sachant se servir d'une souris d'ordinateur, à ceci près que je ne me suis pas servi de l'illustre "Photochouette" (je m'en sers pour des choses plus sophistiquées) mais me suis contenté du très performant Photofiltre (lequel a l'immense avantage d'être gratuit). La seule difficulté dans cet exercice a été la police de caractères (retrouver exactement la même aurait pris trop de temps !).
  
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J'imagine qu'il ne doit pas être très difficile de deviner laquelle des deux "couv" ci-dessus est la bonne ; et c'est là que vous allez pouvoir vérifier très rapidement la supériorité de l'Internet sur tous les autres moyens d'information !

C.Q.F.D.



P S.01. Puisque la désinformation est à l'image d'un torrent continu et sans cesse renouvelé, voilà qu'on nous fait en ce moment le coup des habitants d'Alep (Syrie), martyrisés par "l'armée de l'infâme Bachar el Assad", avec l'appui de la "non moins infâme" aviation de l'"ogre ex-soviétique Vladimir Poutine". Et les désinformateurs patentés de nous expliquer à longueur de reportages tronqués que l'armée d'Assad veut reprendre cette ville rebelle. Le problème est que ceux qui connaissent un peu la Syrie savent qu'Alep n'a jamais été "rebelle" au régime d'Assad, Alep étant une localité à majorité chrétienne, les chrétiens de Syrie sachant mieux que personne ce qu'il risque d'advenir d'eux si d'aventure le régime d'Assad tombait. Sur ce plan, nous avons déjà eu l'occasion de lire moult prises de positions venant d'insiders, je pense notamment à des religieux et religieuses installés sur place et interpellant les autorités et l'opinion publique, en France notamment. Par conséquent, en la matière, le mensonge médiatique aura du mal à passer. Mais bon, nos boni-menteurs doivent se dire que cela vaut toujours la peine d'essayer...

La bonne explication sur ce qui se passe actuellement à Alep peut se résumer ainsi : il y fort à parier que les mercenaires étrangers sponsorisés les monarchies du Golfe et leurs alliés occidentaux dirigés par la CIA ont réussi à s'installer dans de nombreux quartiers d'Alep après en avoir évincé les habitants (majoritairement chrétiens), et que ce sont ces imposteurs qui refluent en désordre actuellement vers la Turquie, d'où ils étaient venus ! Gageons que, quand Alep sera entièrement libérée, ses véritables habitants reprendront très vite possession des lieux dont ils ont été provisoirement évincés.

Lire aussi sur le réseau Voltaire : 1  -  2  -  3

P S.02. Aucun rapport avec ce qui précède, juste une envie de faire plaisir à quelques amateurs de beau son : une vidéo qui me donne toujours la chair de poule à chaque visionnage : la dernière apparition du maestro Karajan à Salzburg (Autriche) à côté d'une immense dame : "Mild und leise wie er lächelt, wie das Auge hold er öffnet..." 

mardi 1 mai 2012

Nicolas S.: une certaine idée de la décadence française


L'hebdomadaire Marianne, en son numéro 784 du 28 avril 2012, offrait à ses lecteurs cette Une :


La honte de la  Vème République ? Je ne suis pas d'accord ! Présenter cet homme comme étant la honte de la Vème République relève, selon moi, d'une vision à courte focale. On peut ne pas aimer l'encore président de la République française, on ne peut pas considérer qu'il soit la quintessence de l'immoralité en politique. Ce serait là une approche purement conjoncturocratique, pour oser un barbarisme.

Je m'explique : depuis 2007, combien y a-t-il eu d'opposants politiques étrangers réfugiés en France et ayant disparu mystérieusement sans laisser de traces ? Combien d'attentats fomentés dans un pays ami, contre une organisation pacifiste, avec mort d'homme à la clé ? Combien d'écoutes téléphoniques extra-judiciaires organisées par et pilotées depuis l'Elysée ? Combien de dignitaires du régime retrouvés morts dans les circonstances les plus scabreuses ? Combien de familles morganatiques (extra-conjugales) vivant aux frais de la République avec la bénédiction de l'Elysée ? Etc. La liste n'est pas exhaustive.

Mehdi Ben Barka était un syndicaliste marocain réfractaire au régime d'Hassan II, et qui disparut mystérieusement en plein Paris, sans qu'on le revoie depuis. L'association pacifiste et écologiste Greenpeace a été l'objet d'un attentat meurtrier visant son navire amiral, le Rainbow Warrior, dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Les barbouzes responsables de l'attentat, qui a coûté la vie à un photographe, étaient françaises. Des écoutes téléphoniques ordonnées par et pilotées depuis l'Elysée ont bel et bien eu lieu, dans le but de protéger un secret sévèrement gardé, concernant l'existence d'une famille morganatique et d'une fille adultérine dont le père n'était autre qu'un président en exercice. Des dignitaires du régime morts de façon bien mystérieuse ? On pourrait citer  les ministres ou ex-ministres Joseph Fontanet et Robert Boulin, sans oublier François de Grossouvre, mort en plein palais de l'Elysée, ni le premier ministre en exercice, Pierre Bérégovoy, mort par suicide (?) un premier mai.

Tout ça s'est produit avant le mois de mai 2007. Et le moins qu'on puisse dire est que la France en a collectionnées, des barbouzadirses, depuis l'instauration de cette république, dite Cinquième, qui la fait tellement ressembler à ces républiques bananières, sucrières, cuivrières et militaires  sudaméricaines qui lui ont servi de modèle.

Un demi-siècle de barbouzardises en tous genres, couvertes voire initiées par le pouvoir. Et je n'ai même pas évoqué la Françafrique, avec tous ces dictateurs installés et protégés par la France, et ce, bien avant les indépendances, quand on pense, par exemple, à l'éradication de quasiment toute la génération des démocrates camerounais, vers la fin des années cinquante, de manière à assurer au futur dictateur Ahidjo et à son successeur un véritable boulevard (deux dirigeants en une soixantaine d'années !), le tout moyennant la destruction d'une partie de la forêt camerounaise à coups de bombes au napalm - expérimentées au Cameroun bien avant leur usage massif par les Américains au Vietnam !

Alors, quelle que soit mon aversion pour l'encore président de la République française, et n'en déplaise à l'hebdomadaire Marianne, moi j'aurais opté pour le titre : "La Vème République de la honte", en clair, pour une approche plutôt structurelle, ou structuraliste voire structuralisante (structure plutôt que conjoncture) du problème. En d'autres termes, j'aimerais que l'on cesse de toujours prendre les cas particuliers pour de la généralité au lieu de faire l'inverse : aller du général pour comprendre le particulier.

Il se trouve simplement que la France est le pays européen totalisant probablement le plus de condamnations émanant des juridictions communautaires, et vraissemblablement autant de condamnations que tous les autres pays de l'Union Européenne réunis. 

Et cela s'explique aisément, et c'est en cela que des analyses comme celle évoquée plus haut s'avèrent assez ineptes : la France étant le seul régime bonapartiste de toute l'Europe communautaire, un pseudo-alliage entre présidentialisme et parlementarisme, alors qu'il n'est ni l'un, ni l'autre ! De fait, dans un régime bâti sur le pouvoir d'un seul, qui n'a autour de lui que des comparses et des larbins, qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'un pouvoir qui sent qu'il n'a pas de limites aille toujours plus loin dans l'outrance ? Ce qui fait qu'un jour, on annonce, sans que personne dans votre entourage ne vous invite à la prudence, que l'on va supprimer le juge d'instruction. Cela ne s'est pas fait mais c'était bien dans les plans. Et puis, une autre fois, on annonce, sans que personne dans votre entourage ne vous mette en garde contre ce retour en arrière plutôt mal venu, que le président de la République allait de nouveau nommer qui il voudrait à la tête de l'audiovisuel public. Une autre fois, parce qu'on l'a décidé, on va entreprendre de démantibuler la carte judiciaire sans la moindre concertation, et puis l'on va fermer des casernes militaires, au grand dam des municipalités brusquement privées de précieux revenus, et puis l'on va décider de pratiquer des coupes sombres dans les effectifs de l'Education nationale, de la gendarmerie, de la police, etc., le tout avec l'assentiment béat de toute une clique de larbins qu'on appelle des députés. Je passe sur la quasi-nomination du fils du "roi de France" à la tête d'un important organisme public, alors même qu'il y avait plus qualifié que lui pour le poste. Et seul le tohu-bohu médiatique contribuera à mettre fin à la pantalonnade. 

Et puis, un jour, on décide d'embarquer la France dans une campagne d'agression militaire, une de plus, en Afrique.

Et là, on se dit qu'il va se trouver quelqu'un pour dire : "Halte là ; on est encore impliqué dans le bourbier afghan ; ce n'est pas le moment d'en rajouter !". Même pas ! "Et la Gauche !", va-t-on me demander. La Gauche ? Quelle Gauche ?


Parce que, le problème de cette république barbouzarde, sortie du cerveau embrumé d'un général de brigade né au XIXème siècle, grand admirateur de Franco et de Juán Perón, c'est que la Gauche a fait mine de s'y opposer, juste pour la forme (cf. François Mitterrand, Le Coup d'État permanent), mais qu'au fond, elle l'a toujours cautionnée, et ça fait plus d'un demi-siècle qu'elle la cautionne. 

Et l'on a vu Mitterrand, le socialiste, auteur du Coup d'État permanent, se vautrer à son tour dans l'autocratie et  s'embourber dans la Françafrique, allant jusqu'à s'acoquiner avec les futurs génocidaires rwandais. Et c'est lui qui était aux commandes lors de l'affaire Greenpeace. C'est encore lui qui fit vivre clandestinement sa seconde famille aux frais du contribuable, allant jusqu'à faire installer un système d'écoutes sauvages en plein palais de l'Elysée, ce palais qui sera le théâtre du suicide de l'ami de toujours, François de Grossouvre...

Alors, quand on entend un apparatchik socialiste promis aux plus hautes fonctions claironner : "Le changement, c'est maintenant !", on a envie de lui demander : "Ah bon ? Seulement maintenant ? D'accord, et puis après ?".