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vendredi 28 juillet 2023

Tomates rouge-sang (Un bidonville africain dans les Pouilles/Italie)

Le génie de l'Internet 2.0 ? Une multitude d'informations et d'archives à la portée du plus grand nombre. Voilà que je tombe tantôt sur cet excellent papier d'une journaliste italienne sur la question des "esclaves du pomodoro" (la formule est de moi) en Italie. Et je ne pouvais que le traduire en français, et comme Blogspot dispose d'un traducteur fort versatile, la chose pourra être lue dans plein d'autres langues. 

Relecture en cours.

 

L'expérience de Matteo Fraschini Koffi dans le ghetto de Rignano est aussi devenue un livre. Il y dénonce les conditions inhumaines dans lesquelles des milliers de personnes, pour la plupart des migrants (1), sont obligées de travailler à la collecte de tomates dans les Pouilles.

Il y a pensé pendant près de deux ans, a dû traverser l'Afrique pour retourner en Italie et décider qu'il pouvait le faire. C'est l'histoire, devenue un livre, de Matteo Fraschini Koffi, né au Togo, adopté très jeune et élevé en Italie, puis revenu en Afrique à la recherche de ses origines, mais aussi, surtout en qualité de journaliste. Par la suite, à son retour dans notre pays, il s'est mêlé aux milliers d'Africains qui sont contraints d'accepter chaque année des conditions de vie et de travail inhumaines dans les champs de récolte de tomates des Pouilles.

 
L'été dernier, Matteo s'est infiltré dans le ghetto de Rignano, une petite Afrique miniature. En effet, le pire de l'Afrique et de l'Italie réunies, lieu d'illégalité, de trafic et d'exploitation à la limite de l'esclavage.

Il l'a raconté dans divers reportages, ce qui lui a valu le prestigieux prix journalistique « Il Premiolino ». Et maintenant, cette expérience est devenue un livre en collaboration avec le photographe et cinéaste Antonio Fortarezza : Campi d'oro rosso (Camps d'or rouge, Ed. Gruppo Solidarietà Africa, Seregno).
 
"Le projet originel vient d'Antonio, dit Matteo. Originaire de Foggia, mais résidant à Milan, Antonio retournait régulièrement dans les Pouilles pour enquêter sur les embauches illégales, notamment liées au ghetto de Rignano. Il y a deux ans, il m'a raconté ce qu'il y faisait. J'y ai longuement réfléchi et ai finalement décidé d'essayer de vivre cette expérience."
 
Après une nouvelle parenthèse en Afrique, où il vit depuis 2006, l'été dernier, Matteo s'est senti vraiment prêt. "Les années passées sur le continent africain m'ont certainement aidé à « flairer » la situation du ghetto, où les mêmes dynamiques que j'avais retrouvées dans les bidonvilles de Nairobi se reproduisent de bien des manières plutôt qu'à Agades, au Niger, où il y a une cinquantaine de ghettos, par lesquels transitent des milliers de migrants en transit vers l'Afrique du Nord".
 
Débarqué dans les Pouilles, Matteo prend un certain temps pour se familiariser avec la réalité du travail saisonnier dans divers lieux de la région. Il fait alors une première « incursion » dans le ghetto de Rignano : juste quelques minutes, accompagné d'un ancien habitant, le temps de comprendre comment ce lieu est organisé et comment il fonctionne, sans trop attirer l'attention, pour ne pas être reconnu.
 
"J'ai attendu encore une semaine – dit-il – le temps de faire pousser ma barbe et mes cheveux. Puis je suis entré. J'étais très déterminé. Mais si je n'avais pas vécu dix ans en Afrique, je n'y serais pas arrivé. Les expériences que j'ai vécues sur ce continent (africain) m'ont rendu tout à fait sûr de ce que je voulais faire".
 
Matteo a passé deux semaines dans le ghetto de Rignano, où environ 1 500 personnes se rassemblent pendant les mois d'été. Un bidonville totalement illégal au "service" de l'embauche clandestine qui gère la récolte de tomates. 
 
Dans les Pouilles, deuxième producteur italien de tomates après la Sicile, plus de 40 % des ouvriers des exploitations inspectées sont irréguliers. En effet, bon nombre des quelque 27 000 entrepreneurs agricoles des Pouilles comptent sur l'embauche illégale pour recruter de la main-d'œuvre bon marché. Et ce ne sont pas seulement les travailleurs subsahariens et nord-africains, mais aussi de nombreux travailleurs européens et italiens. Même beaucoup de femmes. En fait, environ 40 000 travailleurs des Pouilles seraient victimes de l'embauche illégale. Tout ce monde reçoit des salaires très bas, notamment parce que le prix auquel les grandes entreprises de transformation et de distribution achètent leurs produits aux enchères est, lui-même, très bas.
 
"À l'intérieur du ghetto, il y a un peu de tout : un peu de mafia et un peu de drogue, beaucoup de prostitution et beaucoup d'exploitation. Des histoires souvent très similaires de jeunes immigrés, qui pour certains se sont retrouvés malgré eux en Italie, après la chute de Kadhafi en Libye, et qui ne peuvent plus repartir faute d'argent. J'ai été très surpris par la complexité des dynamiques que j'y ai trouvées et qui sont le miroir d'un pays comme l'Italie, qui tolère de telles zones d'ombre, mais qui sont aussi le résultat de politiques internationales myopes et incompétentes. Le ghetto n'est que le symptôme d'un système plus complexe et d'une chaîne d'approvisionnement qui va jusqu'au supermarché – en passant par des politiques nationales et internationales quelque peu discutables".
 
Et il ajoute : "Il est inutile de dire : « Fermons le ghetto ». Le ghetto n'est pas le problème. Ce sont les intérêts qui sont à l'intérieur et autour de nous".
 
À Rignano, Matteo a également rencontré un missionnaire (2), le Père Arcangelo Maira, un Scalabrinien qui, après une longue expérience en Afrique, a trouvé un morceau de ce continent sur sa terre. "Père l'Archange – nous rappelle Matteo – est celui qui n'a pas eu peur. Et qui avait un rôle important au sein du ghetto. Je pense qu'il a reçu des menaces et c'est peut-être aussi pour ça qu'il ne sera plus là cette année".
 
Le Père Maira a donné vie au projet "Je suis là parmi les immigrés", impliquant environ 250 jeunes volontaires qui travaillent parmi les saisonniers, avec lesquels ils partagent d'abord leur temps, leur enthousiasme, le désir de se confronter d'égal à égal et de les traiter comme des personnes humaines et non comme de simples machines à ramasser des tomates. 
 
"Toutes les organisations ne sont pas dans le ghetto avec cet esprit - conclut Matteo - : cela me fait mal de voir des groupes qui devraient être du même côté et se battre ensemble pour les droits de ceux qui y vivent et y travaillent, se contenter de faire avancer leurs propres intérêts spécifiques, qui ne coïncident pas forcément avec les intérêts des migrants. Et ainsi - conclut Matteo avec amertume - chaque année, le même mécanisme d'injustice et d'exploitation se répète".


Source :

 

Notes

(1) Les populations qui traversent la Méditerranée ou proviennent des Balkans, de Turquie ou de Grèce ne sont pas de simples "migrants", raison pour laquelle je récuse ce terme. Ce sont des clandestins amenés là par des mafias 2.0, en somme des évolutions parfaitement hi-tech du trafic d'esclaves.

(2) Ah, l'inévitable missionnaire ! Il se trouve que je suis fils de pasteur, et que je connais bien la dynamique mentale qui fait venir une Sœur Emmanuelle auprès des fouilleurs d'ordures du Caire, une Mère Tereza près des mourants de Calcutta, un Père Pedro dans des bidonvilles de Madagascar, pour ne citer que ces cas emblématiques. Le fait est que les missionnaires adorent les pauvres, qu'il ne s'agit pas de sortir de la pauvreté, mais d'engluer dans de fausses espérances, la première étant la volonté d'en convertir un grand nombre au christianisme. On parie combien que, dans ce bidonville des Pouilles, sans eau courante ni sanitaires, notre bon Père avait aménagé une chapelle catholique ?


jeudi 2 décembre 2021

Rama Yade au pays des neuneus 1/4

Chapitre 1/4. Radioscopie d'un naufrage. Avec mention spéciale au Figaro et à Valeurs Actuelles

(Ce texte comporte 4812 mots / 29027 signes)

Pour votre information, depuis son lancement, cette série reçoit plusieurs centaines de connections quotidiennes, ce qui est d'autant plus épatant que je ne bénéficie d'aucun relais médiatique mais du seul soutien d'un moteur de recherche bien connu, dont le présent éditeur de blogs est une émanation. 
 
Deux, trois petites semaines de visites via un célèbre moteur de recherche, à partir des indispensables mots-clés, les derniers articles étant toujours les plus visités.
 

De surcroît, 'Gogol' a eu la bonne idée de gratifier le programme d'un traducteur automatique qui, s'il n'est pas parfait, permet néanmoins à tout un chacun de se faire une idée du contenu des articles, et ce, partout dans le monde. Et pour être moi-même traducteur par nécessité, je puis attester de la qualité plus qu'acceptable du travail des algorithmes. Moralité : l'Internet 2.0 est en train de jouer le même rôle que l'imprimerie lors de la vague protestante induite par Luther, laquelle n'était pas une simple réforme mais bien une révolution ! C'est ainsi que, grâce à Johannes Gutenberg et à Martin Luther, l'Allemagne s'est dotée de la toute première paysannerie lettrée de l'Histoire (années 1525 ss. !). Vous comprenez maintenant d'où ce pays tient sa supériorité intellectuelle sur tant d'autres pays !

Précision utile : j'ai longtemps pris Rama Yade, ainsi que sa consœur Rachida Dati, respectivement secrétaire d'État et ministre de Fillon et Sarkozy, pour des potiches qu'on avait mises là juste pour le décorum, donc pas forcément pour de bonnes raisons. Cela ne veut pas dire qu'elles aient failli dans l'exercice de leurs fonctions. Ce qui est certain c'est que leur promotion a dû faire des envieux au sein même de leur propre camp. Yade le reconnaît elle-même à demi-mot. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy m'a toujours inspiré une profonde répulsion, et ce, bien avant qu'il n'entre à l'Élysée. Circonstance aggravante : le désastre libyen de 2011, dont les protagonistes sont à peu près entièrement identifiés. J'ai abondamment écrit là-dessus. Que ceux et celles que la chose intéresse jettent un œil dans les archives de ce blog.

Quand on vous dit que ce pays, le pays de Voltaire, de Blaise Pascal, de Victor Hugo, d'Aimé Césaire, de Marguerite Yourcenar... manque cruellement d'intellectuels !

27 vs. 3800 mots, 169 vs. 23100 signes, voilà qui pourrait résumer la dernière flambée médiatique, notamment sur lesdits réseaux sociaux (Twitter), suscitée par la dernière interview de Rama Yade pour l'Express.

Des tombereaux de commentaires, tous plus ineptes les uns que les autres, et ce, pour une simple raison : aucun des commentateurs ne s'est donné la peine de lire les déclarations de Rama Yade in extenso, pas même les représentants de la presse dite "mainstream". Ben, à vrai dire, peu de représentants de ladite presse se sont hasardés à émettre un avis sur l'interview en question. Pour preuve : ces deux fleurons de la presse de droite que sont Valeurs Actuelles et Le Figaro n'ont pas été en mesure de solliciter un seul de leurs éditorialistes-maison, se contentant de recourir à des hôtes de passage, autant dire à des intermittents du spectacle.

C'est ainsi que, dans Valeurs Actuelles, on découvre une critique de Rama Yade provenant d'une officine baptisée  "Les profs avec Zemmour", le préposé à la rédaction se présentant comme professeur certifié (CAPES) d'Histoire-Géographie.

Et voilà notre prof certifié se lançant dans une diatribe qui se voudrait tonitruante, sauf que le concert est bourré de couacs car à côté de la plaque, pour parler familièrement. Le fait est que toute cette piteuse diatribe cible des mots que Rama Yade n'a pas prononcés !

Quant au Figaro, il a fait appel à deux chroniqueuses épisodiques : les dénommées Lydia Guirous et Céline Pina, lesquelles, pas plus que les quidams de Valeurs Actuelles, ne se sont donné la peine de simplement lire les déclarations de Rama Yade, ce qui ne les a nullement empêchées d'en broder des couches, histoire d’appâter les gogos, vous savez ?, ces neuneus semi-illettrés qu'on appelle des "followers" !

Dans la section qui suit, j'ai mis en exergue des passages du texte de Valeurs Actuelles en les affublant de numéros, ce qui me permettra de les commenter par la suite. Dans les deux sections suivantes, les "analyses" (en noir ou bleu) de Lydia Guirous et Céline Pina sont directement affublées de mes propres commentaires (en rouge).

Honoré Daumier, fervent et énergique dénonciateur de l'esclavage

 I. Valeurs Actuelles : des profs répondent à Rama Yade (sans l'avoir lue) !

[Tribune] Colbert et le Code noir : les Profs avec Zemmour répondent à Rama Yade

Dans ses dernières déclarations, Rama Yade épouse de façon opportuniste les théories woke et décolonialistes (1) pour s’en prendre à une des figures les plus importantes de l’histoire de France et à ses statues : Jean-Baptiste Colbert, principal ministre de Louis XIV. Arnaud Chaussignand, professeur certifié d’histoire et de géographie, et membre des « Profs avec Zemmour » lui répond. (...)

« Passer à Paris devant la figure de [Jean-Baptiste] Colbert, ce grand ennemi de la liberté, dont la statue est devant l’Assemblée nationale, est une micro-agression. » (2) Ainsi s’est exprimée l’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy, Rama Yade, lors d’un entretien accordé à la revue l’Express, publié le 19 novembre dernier. Brûlant ce qu’elle a adoré, désireuse de déboulonner les statues à la façon des militants de Black Lives Matter (3), Rama Yade a donc épousé les théories woke et décolonialistes (4) venues d’outre-Atlantique, pour s’en prendre à une des figures historiques les plus importantes de notre pays, dont elle défendait pourtant, il y a peu, les valeurs patriotiques. Façon opportuniste de se faire bien voir de son nouvel employeur, le très démocrate think tank américain Atlantic Council ? Petite vengeance personnelle à l’égard du pays qui a boudé sa candidature aux présidentielles de 2017 ? En effet, celle qui se rêvait en Barack Obama française n’avait pu, à l’époque, récolter ses 500 parrainages pour pouvoir se présenter. Micro-agressions symboliques pour Rama Yade, mais vraies agressions toujours plus nombreuses et plus violentes pour les citoyens français ordinaires ; cette déconnexion de la réalité explique sans doute le peu de succès électoral de Rama Yade dans le pays de Colbert. (5)

Revenons à ce dernier, justement, et voyons ce que Rama Yade lui reproche (6), outre, peut-être, le fait de lui renvoyer dans la figure sa propre médiocrité politique, lui qui fut assurément l’un des plus grands hommes d’État que la France ait connu. Pour Rama Yade, Colbert se résume ainsi (6) : il est l’auteur du Code noir (6), un texte abominable qui consacrerait l’esclavage comme pratique légale dans les colonies françaises d’Amérique, légaliserait les châtiments corporels à l’encontre des esclaves, et réduirait ces derniers au rang d’animaux ou d’objets. Mais qu’en est-il vraiment, une fois qu’on se débarrasse de tout biais politicien, pour se pencher sur les faits historiques ? (6) 

Apprenons à Rama Yade que, contrairement à l’idée reçue qu’elle se plaît à reprendre (7), l’édit de mars 1685 sur la police des Îles françaises d’Amérique et de Louisiane, appelé couramment « Code noir », n’a pas été rédigé par Colbert (7), même s’il en fut le commanditaire. Ce sont les missives adressées à ce dernier par le gouverneur général et l’intendant des Antilles qui servirent de base à la rédaction du Code noir par Seignelay, le fils de Colbert (7), qui en signa la première version en 1685. Jean-Baptiste Colbert était déjà mort depuis deux ans.

Rentrons maintenant dans le détail du texte du Code noir (8) et ce que nous en disent les historiens spécialistes de la question, pour savoir si Rama Yade a raison de vouer aux gémonies un de nos grands hommes et le texte dont elle se plaît à lui attribuer la paternité. (…)

Il faut tout d’abord rappeler que la promulgation du Code noir n’est en aucun cas un événement déterminant dans l’apparition de l’esclavage (8). Quand le Code noir fut rédigé, non seulement l’esclavage existait depuis très longtemps (8), mais il était pratiqué un peu partout dans le monde et faisait des victimes parmi toutes les populations, comme nous l’apprennent Hérodote, Marco Polo, Ibn Batutta et Ibn Khaldun (8), pour ne citer que ces quatre célèbres voyageurs de l’Antiquité et du Moyen Âge.

On pourrait toutefois se demander si le Code noir fut du moins responsable de la légalisation de l’esclavage dans les colonies françaises. Mais, là encore, selon l’historien et spécialiste des questions d’esclavage sous l’Ancien régime Frédéric Régent, c’est en 1635 que l’esclavage fut officiellement autorisé, peu après la conquête de la plupart des îles des Antilles françaises, soit cinquante ans avant la rédaction du Code noir. Quant à la traite négrière, c’est encore sous le règne de Louis XIII qu’elle fut autorisée dans les colonies françaises, en 1642. Colbert était alors un jeune homme, bien loin de la politique. (…)

Rama Yade, soit par opportunisme politique, soit par ignorance, soit les deux, oublie son engagement de droite, épouse l’idéologie woke et jette l’opprobre sur un homme et un texte dont elle ne connaît manifestement pas la portée réelle (9). En effet, c’est la reconnaissance de ce statut d’être humain, même jugé inférieur, qui représenta la première étape vers la pleine et entière reconnaissance des droits civils aux individus noirs vivant en territoire français par la Convention en 1793. Le cadre juridique de la libération des esclaves au XVIIIe siècle et, juste avant cela, les combats abolitionnistes des abbés Grégoire et de Raynal, tout cela n’aurait probablement pas eu lieu s’il n’y avait pas eu ce préalable juridique du Code noir (10) qui, en plus de donner les premiers droits aux esclaves, imposait un cadre stricte aux maîtres qui ne pouvaient désormais plus faire ce qu’ils voulaient. (Source)

Bon. Vous voulez que je vous dise ? Je ne sais pas pourquoi j'ai inséré tous ces numéros dans le texte de notre prof d'histoire-géo (Arnaud Chassignand), dès lors que j'aurais pu commenter sa logorrhée en deux mots : "Hors sujet !". Il semble que  notre prof certifié ait entendu des voix, à moins qu'il n'ait été sujet à des hallucinations. Toujours est-il qu'à aucun moment, Rama Yade n'a évoqué le fameux Code Noir ! C'est quand même dingue, non !? Mais puisque j'ai mis des passages en exergue, reprenons-les dans l'ordre.

1. Rama Yade épouse de façon opportuniste les théories woke et décolonialistes...

Rama Yade dixit : "Le wokisme a été brandi de manière abusive comme un outil de censure. En réalité, c'est juste le refus des discriminations. Ce n'est quand même pas honteux de combattre les inégalités !".

Le fait est que, contrairement à ceux qui brandissent des slogans, souvent sur le ton de la litanie, comme ici (théories woke et décolonialistes..., il ne manque que cancel culture, indigéniste, racialiste...), en se gardant bien d'en donner la définition - technique si courante chez les cuistres -, Yade fait l'effort de mettre du contenu dans le terme "wokisme". Et là, on attend que quelqu'un lui rétorque qu'"il serait honteux de combattre les inégalités" !

2. « Passer à Paris devant la figure de [Jean-Baptiste] Colbert, ce grand ennemi de la liberté, dont la statue est devant l’Assemblée nationale, est une micro-agression. »

Ça c'est le chapeau de l'article, tel que présenté par l'Express, avec le succès tonitruant que l'on sait. Et c'est visiblement ce court extrait de 27 mots et 169 signes qui a déclenché ce tonnere d'imprécations du côté de la neuneusphère ! Rendez-vous compte : même un professeur patenté d'histoire-géographie est tombé dans le panneau du panurgisme le plus idiot !

3. ... désireuse de déboulonner les statues à la façon des militants de Black Lives Matter

Quelle misère ! Rien de tel dans les déclarations de Rama Yade ! Sinon, notre prof d'histoire-géo aurait quand même pu faire l'effort (tu parles !) de jeter un oeil sur le compte Twitter officiel de Black Lives Matter, pour constater, de visu, qu'il n'y figurait pas ne serait-ce que l'ombre d'une statue déboulonnée ! Je sais, la formule est osée, mais j'assume !

4. Rama Yade a donc épousé les théories woke et décolonialistes venues d’outre-Atlantique

Et voilà ! Contraint de broder sur une interview qu'il n'a pas lue, notre prof en est réduit à se répéter, en se gardant toujours de définir les fameuses théories en question !

5. En effet, celle qui se rêvait en Barack Obama française (...) cette déconnexion de la réalité explique sans doute le peu de succès électoral de Rama Yade dans le pays de Colbert.

"Barack Obama à la française" ? "Peu de succès électoral" ? On cherche le lien avec le sujet traité. Et l'on ne peut s'empêcher de penser à la chanson de Souchon : "Rame, rame, rameurs, ramez...!". Ça devient poussif et besogneux. 

6. ... voyons ce que Rama Yade lui reproche (...).  Pour Rama Yade, Colbert se résume ainsi : il est l’auteur du Code noir, un texte abominable qui consacrerait l’esclavage comme pratique légale dans les colonies françaises d’Amérique, légaliserait les châtiments corporels à l’encontre des esclaves, et réduirait ces derniers au rang d’animaux ou d’objets. Mais qu’en est-il vraiment, une fois qu’on se débarrasse de tout biais politicien, pour se pencher sur les faits historiques ?

Quand on vous dit que notre prof devait entendre des voix ou être sujet à des hallucinations ! Il se trouve que rien de ce qui est mentionné plus haut ne figure dans le papier de l'Express ! Mais où diable notre prof certifié est-il allé chercher cette chose sur "un texte abominable qui consacrerait l'esclavage comme pratique légale..." ?

Pour tout vous dire, j'en suis resté bouche bée ! 

7. Apprenons à Rama Yade que, contrairement à l’idée reçue qu’elle se plaît à reprendre, l’édit de mars 1685 sur la police des Îles françaises d’Amérique et de Louisiane, appelé couramment « Code noir », n’a pas été rédigé par Colbert, même s’il en fut le commanditaire.

... idée reçue qu'elle se plaît à reprendre ! Et là, on s'arrête un instant, en se tenant les côtes sous l'effet d'un fou rire ! "Dis, m'sieur, on dirait que le prof, il entend des voix !".

Quant à l'argumentation, archi-poussive, selon laquelle Colbert ne serait pas l'auteur du Code Noir, tout en en ayant été le commanditaire, et tout en l'ayant fait élaborer à partir de ses propres missives, autant dire de ses propres directives pour, in fine, le voir rédigé par... un de ses fils, euh, comment dire ? Tout ça pourrait prêter à sourire, non ?     

8. détail du texte du Code noir... le texte dont elle se plaît à lui attribuer la paternité. (…) Il faut tout d’abord rappeler que la promulgation du Code noir n’est en aucun cas un événement déterminant dans l’apparition de l’esclavage..., l’esclavage existait depuis très longtemps, mais il était pratiqué un peu partout dans le monde et faisait des victimes parmi toutes les populations...

Même topo qu'au paragraphe précédent et nouveau fou rire ! Sinon, vous avez compris le sens du "mais" (l'esclavage existait depuis très longtemps, mais il était pratiqué un peu partout dans le monde...) ? Il me semble que notre prof certifié aurait voulu écrire : "l'esclavage existait depuis très longtemps et il était pratiqué un peu partout...". Mais je lui laisse volontiers la responsabilité de sa faible syntaxe !

9. Rama Yade, soit par opportunisme politique, soit par ignorance, soit les deux, oublie son engagement de droite, épouse l’idéologie woke et jette l’opprobre sur un homme et un texte dont elle ne connaît manifestement pas la portée réelle.

Et voilà qu'il nous ressort du "woke" ! Rubrique : Poussif un jour, poussif toujours !

10. En effet, c’est la reconnaissance de ce statut d’être humain, même jugé inférieur, qui représenta la première étape vers la pleine et entière reconnaissance des droits civils aux individus noirs vivant en territoire français par la Convention en 1793...

Sans blague ! Voilà qui nous avait échappé ! Le Code Noir, un projet humaniste ! Là, je crois que le fou-rire est un peu trop intense et qu'il va falloir que j'observe une pause !

 

II. Le Figaro. Lydia Guirous égale à elle-même : hystérique

Rama Yade se fait-elle la porte-parole d'un soft power américain qui ne cesse de dénigrer la République et notamment la laïcité ? (Qu'est-ce que la laïcité vient faire là-dedans ?)

Lydia Guirous

L'interview de Rama Yade donnée à L'Express a fait grand bruit et c'était le but qu'elle recherchait (attitude propre aux hystériques : se projeter dans la tête de l'autre et lui attribuer sa propre névrose ; il semble plutôt que ce soit Guirous qui coure après une reconnaissance médiatique) après des années dans le désert médiatique (euh, quelqu'un lui a dit que Rama Yade vivait à l'étranger ?).

Sa conversion de la dernière heure au wokisme est une forme de chant du cygne d'une enfant gâtée qui se voyait Présidente de la République. N'oublions pas que cette fonctionnaire du Sénat (cf. Yade a commencé par passer quelques concours, Sc. Po, etc.) a vu les prétendues élites lui dérouler plus d'une fois le tapis rouge de la République (formule creuse et vide où l'on décèle toute la rancoeur que Guirous ressent envers Yade). Aujourd'hui la voilà qui n'hésite pas, fidèle à son comportement d'enfant gâtée de la politique, à cracher dans la soupe, car celle-ci n'est plus assez bonne. (...)

Rappelons qu'elle a été ministre mais a également eu l'immense privilège d'être nommée ambassadeur de France à l'Unesco... poste dont elle démissionnera à cause du devoir de réserve qu'il imposait et du destin national qu'elle s'imaginait. La mode était alors à Barack Obama. Comment respecter la fonction et la réserve qui lui incombe quand on pense que la nation vous attend ? (...)

Il est bon de rappeler ces éléments de contexte pour comprendre l'ambition et aujourd'hui la frustration qui conduisent Mme Yade à cracher sur la République et la France (rien que ça !). Elle pensait être l'incarnation dont la Nation avait besoin et finalement elle atterrit dans un think tank américain en s'improvisant (!!!) chercheur en discrimination et en wokisme… Serait-elle tellement biberonnée à cette sauce woke qu'elle en oublierait ses fondamentaux républicains (Colbert érigé en symbole républicain !!!) et une loyauté vis-à-vis du pays qui lui a tant donné ? (...)

Si ses propos (que la pauvre Guirous commente sans les avoir lus !!!) sont le fruit d'une frustration, cela ne doit provoquer chez nous qu'une compassion bienveillante. Mais prenons garde, car sur le fond ces déclarations sont dangereuses et sèment les germes de la division. Rama Yade, en reprenant les thèses (cf. question n°4) de ceux qui haïssent la France au point de vouloir «canceler» «supprimer» ou «réécrire» son histoire, souffle sur les braises du séparatisme (Alors là ! Il ne manque plus qu'"indigéniste" ! Quand on vous dit que Guirous souffre d'une hystérie sévère)  voire de l'émergence d'une possible lutte des «races» (Ah la la ! Ça ne s'arrange pas !).

Nous savons bien que tous les apôtres du wokisme jouent sur la culpabilité coloniale de la civilisation occidentale pour promouvoir la discrimination positive en censurant tout ce qui n'est pas conforme à leurs intérêts. La culpabilité et la repentance (??? petit numéro de masturbation neuronale et de griserie verbale sans queue ni tête !!!) deviennent ainsi des leviers de mobilité sociale et de revanche, sur fond de concurrence des minorités ethniques. Nous sommes là, loin, très loin de la République et de son universalisme. (...)

Je m'étonne toujours quand des Français font l'éloge du modèle américain. (Et dire qu'il suffisait de lire l'interview pour se convaincre qu'il n'en est rien !) Rama Yade se fait-elle la porte-parole d'un soft power américain qui ne cesse de dénigrer la République et notamment la laïcité ? (Ah la la ! Il vaut mieux poser la question, dès lors que l'on n'est pas sûre de ce que dit Rama Yade "actually" dans son interview !) Un soft power qui s'installe aussi dans les banlieues et soutient des mouvements indigénistes et intersectionnels ? (Et là, on se dit : "Ben voyons ! Il fallait bien que cette philosophe de supermarché réussisse à caser ces deux poncifs mis à toutes les sauces que sont "indigénistes" et "intersectionnalité" !). Quelle est la prochaine étape pour Rama Yade qui reprend les expressions de «violences policières» et de «contrôle au faciès» ? Une manifestation bras dessus bras dessous avec Assa Traoré ?

Où l'on voit que la pauvre Guirous ne travaille pas beaucoup intellectuellement, sinon, elle serait au fait d'un certain nombre de décisions de justice condamnant sans ambiguïté des atteintes à divers droits fondamentaux. (Source01 - Source 02 - Source 03 - Source 04 - Source05)

Finalement le problème de Rama Yade n'est pas tant sa pensée woke de convertie de la dernière heure, mais plutôt le problème plus large d'une génération (laquelle ?) qui pense pouvoir accéder aux plus hautes fonctions sans travail et sans construction méthodique d'une carrière (venant de quelqu'un de manifestement moins diplômé que Rama Yade, la formule a de quoi surprendre !), juste sur la base de ce qu'ils prétendent incarner physiquement ou socialement. Les réseaux sociaux leur apportant malheureusement une forme d'ivresse pathologique du pouvoir. (Où l'on voit que Guirous sait de quoi elle parle ! Sinon, elle a dit "ivresse pathologique"? Moi je dis "hystérie", mais la sienne propre ; et contrairement à elle, moi j'ai fait la Fac de Psycho !) Quelle tristesse, au fond : il y a tellement de choses à construire par le travail dans notre pays. (Source)

Ceux et celles des téléspectateurs qui ont un peu de mémoire se souviennent peut-être de cet échange télévisé entre Rokhaya Diallo et Lydia Guirous, la seconde évitant de répondre à une question pourtant simple de son interlocutrice sur le thème de l'"assimilation" et se contentant de lui jeter à la figure la litanie des poncifs à la mode : woke, indigéniste, racialiste, intersectionnel, comme signe d'une aptitude à la controverse assez limitée (Source).   

"Culpabilité coloniale de la civilisation occidentale...". Faut-il rappeler à cette pauvre Guirous que l'expansion coloniale n'est pas inhérente à LA civilisation occidentale mais seulement à quelques-uns de ses représentants, essentiellement quelques monarchies et régimes totalitaires, les milieux d'affaires et les congrégations de missionnaires chrétiens ? Guirous sait-elle, par exemple, qu'à la Chambre des Députés, on a vu un Jules Ferry vanter les mérites de la colonisation au nom de la mission civilisatrice de l'Occident, tandis qu'à l'inverse, Clémenceau affirmait le contraire ? Sinon, Guirous sait-elle seulement que ce qu'on appelle pudiquement "L'Occupation" (de la France), entre 1940 et 1944, s'inscrivait dans le cadre d'un vaste plan de colonisation d'une grande partie de l'Europe par l'Allemagne nazie ? (Source01 - Source02 - Source03)

 

III. Le Figaro. Après l'hystérique Guirous, la névrosée Pina

Céline Pina: « Le parcours de Rama Yade prouve que le “privilège blanc” n'existe pas en France »

FIGAROVOX/TRIBUNE - Dans un entretien à L'Express, Rama Yade a défini le wokisme comme «un noble combat» et dénoncé le «privilège blanc». De par son parcours, l'ancienne secrétaire d'État est pourtant la preuve que les privilèges sociaux, et non raciaux, déterminent les trajectoires, analyse Céline Pina.

Ah la la ! Pauvre Céline Pina : comment passer du singulier, autant dire du conjoncturel (son parcours), au pluriel, autant dire au structurel (les privilèges... déterminent LES trajectoires) ?

Dans une interview accordée à L'Express, Rama Yade explique vivre «comme une micro-agression» le fait qu'il y ait une statue de Colbert à Paris. (Et voilà ! À l'instar des cuistres de son espèce, Pina n'a pas lu l'interview. Cette foutue manie de contrefaire une déclaration ! Pathétique ! Se faisant l'égérie du mouvement «woke», elle explique qu'en France le racisme est partout (Ah bon !?!? Rien de tel dans l'interview de Rama Yade !!!), dénonce le « privilège blanc » et explique qu'à cause de sa couleur de peau,  «certaines portes (lui) sont fermées». Le problème est que son parcours témoigne exactement du contraire et rend sa complainte victimaire d'autant plus inaudible que celle qui tire à boulet rouge sur la France et voudrait déboulonner la statue de Colbert [Rama Yade dixit : " Le problème n'est pas de supprimer ces statues, il faut arrêter de les célébrer dans les rues, le métro et les palais de la République, et mieux les connaître ! "], ne voit aucun problème à vivre dans une ville qui porte le nom de Georges Washington, lequel posséda nombre d'esclaves. (Où Pina joue à la diseuse de bonne aventure ! Rama Yade n'a pas eu à répondre à une question qui ne lui a pas été posée !) (…)

Mais la victimisation ne s'embarrasse jamais de cohérence puisque l'essentiel n'est pas le rapport à la vérité et à l'histoire, mais la détermination à faire le procès des peuples et Nations que l'on choisit de cibler. Rama Yade déroule donc son catéchisme «woke» sans même se rendre compte qu'elle est l'exemple même du fait que les privilèges sociaux et non raciaux sont prépondérants dans les trajectoires. Elle en est l'illustration mais refuse de l'assumer et pour satisfaire son ego victimaire oublie même qu'au lieu d'alimenter la haine raciale, elle pourrait être au contraire l'exemple même d'une France où la couleur de peau n'est pas un obstacle aux ambitions individuelles. (…)

Car Rama Yade aurait pu être un modèle. Certes pas d'ascension sociale, elle est issue d'un milieu privilégié et a fait un parcours tout à fait représentatif de sa classe sociale. Fille de diplomate, elle a intégré Sciences Po puis réussit le concours prestigieux des administrateurs du Sénat. (On tourne en rond !!!) Elle est devenue ministre alors qu'elle était à peine trentenaire, puis a été nommée ambassadrice à l'Unesco avant de partir aux États-Unis, dans un de ces postes dorés où se recasent les privilégiés du pouvoir (Quels postes ???). Entre-temps elle aura même ambitionné de se présenter à la présidence de la République après avoir créé son propre parti. Bref un parcours marqué par la faveur et les avantages où on a peine à distinguer une quelconque violence raciale (n.b.: les mots "race", "racial" n'apparaissent à aucun moment dans les réponses de Rama Yade.). (…)

Sauf qu'elle n'a pas choisi l'exemplarité mais la complaisance. Il n'est donc pas étonnant, à ce titre, que cette sortie outrancière et ridicule lui ait valu une volée de bois vert (Volée de bois vert de la part de qui ? Des neuneus planqués derrière un pseudo ! Ou quand Twitter devient l'alpha et l'oméga de la pensée de nos philosophes de supermarché !). Il ne s'agit pas de nier qu'il existe des discriminations, en France comme ailleurs (qu'est-ce que "ailleurs" vient faire là-dedans ?). Mais le fait d'avoir bâti notre Nation sur un idéal égalitaire et universel fait que nous les combattons mieux ici qu'ailleurs (Ah la la ! Cette suffisance teintée d'outrecuidance ! Cf. Droit de vote des femmes : Tchécoslovaquie, Arménie, Hongrie, Royaume-Uni, Pologne, Roumanie, Géorgie, Azerbaïdjan, Autriche, Allemagne : 1918 ; France, 1944). La France n'a pas un passé ségrégationniste comme les États-Unis (elle a juste exterminé les aborigènes des îles de la Caraïbe en une petite quarantaine d'années et réalisé un Grand Remplacement des Kanaks sur leur propre sol, les voyant passer de 100% en 1850 à moins de 40% de nos jours !), car elle a pensé très tôt l'égalité en droit au-delà du sexe, de la différence de couleur de peau, de la différence sociale ou religieuse. Elle a fait très tôt de l'esclavage un crime contre l'humanité (Sans blague ! Très tôt, ça veut dire quoi exactement, sachant que le concept de crime contre l'Humanité est une création de Nuremberg/1946 ?). C'est ce qu'a rappelé d'ailleurs dans L'Express Sarah El Haïry, la secrétaire d'État chargée de la jeunesse, qui est toujours impeccable de fermeté et de courage sur ces questions-là et dont l'interview est remarquable : «Mais qui trahit la République et finalement tout ce qui a été reçu ? C'est elle ! Les républicains (Colbert, un républicain ?) ce sont ceux qui se refusent à tomber dans cette culture du relativisme, qui se refusent fondamentalement à opposer les gens selon leur couleur de peau, leur nom de famille, leur lieu de naissance». On ne saurait mieux dire. (Source01 - Source02 - Source03)

Citation : "Céline Pina: «Le parcours de Rama Yade prouve que le “privilège blanc” n'existe pas en France»."

Ou comment faire passer une donnée conjoncturelle (le cas particulier d'un individu) pour un fait structurel s'appliquant à un ensemble d'individus, le tout au doigt mouillé, comme on dit vulgairement, en s'asseyant sur les statistiques ainsi que sur les annales judiciaires ! (Source). 

Pas un(e) étudiant(e) en première année de Sociologie ou de Droit ne commettrait un tel impair. Juste pour rire, enfin, je me comprends : Obama, président des États-Unis, a-t-il jamais opéré une révolution totale du traitement des noirs par des policiers majoritairement blancs ?

Nous avons ci-dessus trois extraits de ce qu'on croirait être des analyses de l'interview de Rama Yade à l'Express. Il n'en est rien, personne n'ayant pris la peine de lire le papier en question, pas même notre présumé professeur certifié d'Histoire-Géo. Après ça, étonnez-vous du niveau plus que minable de la culture générale dans nos écoles, collèges et lycées.

Ce qui va nous donner rien de plus que de la diarrhée verbale autour de rien, le but étant de s'adresser à une populace trop paresseuse pour aller consulter un article en ligne. Le résultat en est que le petit peuple se fait littéralement gaver, à la manière des oies, par de pseudo-intellectuels, assistés par une presse qu'on croyait "mainstream". Valeurs Actuelles et Le Figaro en sont donc réduits à sous-traiter leurs analyses à des intermittents du spectacle incompétents ; et pourtant, il y en a, des intermittents doués !

Tenez, que dire de ces deux intermittentes que sont Lydia Guirous et Céline Pina ?, sinon que ce sont deux politicardes de bas étage, pérorant sur un texte qu'elles n'ont pas pris la peine de lire - et elles ne sont pas les seules ! -, pour s'en aller ensuite jeter cette mauvaise bouillie prédigérée à leurs milliers de "followers" sur les réseaux sociaux, chaque gogo y allant de son commentaire sur une interview dont il a juste entendu parler ! 

Voyons quelques spécimens de la chose :

    Et voilà comment l'Express a lancé son "teasing", modifiant quelque peu la déclaration originelle.                             



Pour mémoire, toute cette diarrhée verbale et autre masturbation neuronale a consisté à en dire/écrire des tonnes (d'inepties) sur une interview s'étendant sur 3800 mots et 23100 signes, pour n'en retenir - et encore, en la contrefaisant - qu'une phrase de 43 mots et 256 signes : 

Passer à Paris devant la figure de Colbert, ce grand ennemi de la liberté, dont la statue est devant l'Assemblée nationale, est une de ces micro-agressions dont je parlais. Pas seulement vis-à-vis de moi mais aussi vis-à-vis de la France et de l'humanité.

 

Prochain chapitre : Mais j'étais une licorne !

 

mardi 3 novembre 2020

Islamisme, terrorisme, séparatisme islamiste. Retour sur une escroquerie

Voilà trois ans et demi que les Français ont élu leur dernier président de la République, lequel a très vite affiché une incroyable propension à livrer des discours pompeux et particulièrement médiocres, ainsi que j'ai pu le relever ailleurs.

Et un de ces discours, je veux dire un des plus mauvais, avait pour thème le "séparatisme islamiste".

Les Mureaux, près de Paris, 2 octobre 2020 (discours de 9800 mots, 60800 signes).

Extraits (avec mises en exergue suivies de commentaires).

 (...)  

Ce à quoi nous devons nous attaquer, c'est le séparatisme islamiste (1). C'est un projet conscient, théorisé, politico-religieux (2), qui se concrétise par des écarts répétés avec les valeurs de la République (3), qui se traduit souvent par la constitution d'une contre-société et dont les manifestations sont la déscolarisation des enfants (4), le développement de pratiques sportives, culturelles communautarisées (5) qui sont le prétexte pour l'enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la République (6). C'est l'endoctrinement et par celui-ci, la négation de nos principes, l'égalité entre les femmes et les hommes (7), la dignité humaine.

(...)

Et il y a dans cet islamisme radical, puisque c'est le cœur du sujet (1b), abordons-le et nommons-le, une volonté revendiquée, affichée, une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République et créer un ordre parallèle, ériger d'autres valeurs, développer une autre organisation de la société (8), séparatiste dans un premier temps, mais dont le but final est de prendre le contrôle, complet celui-ci (9). Et c'est ce qui fait qu'on en vient ainsi progressivement à rejeter la liberté d'expression, la liberté de conscience (10), le droit au blasphème (11). Qu'insidieusement, on conduit à se radicaliser. Près de 170 personnes, pour ne citer qu'un exemple, sont suivies pour radicalisation violente ici, dans les Yvelines (12). On vient parfois jusqu'à aller faire le djihad (13). Nous savons que nous avons 70 jeunes qui sont partis en Syrie (14), dans le département et qui sont souvent des enfants de la République suivant cette dérive, allant même jusqu'à passer à l'acte en tentant de verser le sang où parfois jusqu'au pire. C'est aussi cette voie dont nous avons encore vu les manifestations vendredi dernier, à proximité des locaux de Charlie Hebdo (15).

 (...)

L'islam est une religion qui vit une crise aujourd'hui (16), partout dans le monde. Nous ne le voyons pas que dans notre pays, c'est une crise profonde qui est liée à des tensions entre des fondamentalismes, des projets justement religieux et politiques qui, on le voit dans toutes les régions du monde, conduisent à un durcissement très fort, y compris dans des pays où l'islam est la religion majoritaire. Regardez notre amie, la Tunisie, pour ne citer que cet exemple. Il y a 30 ans, la situation était radicalement différente dans l'application de cette religion (17), la manière de la vivre et les tensions que nous vivons dans notre société sont présentes dans celle-ci qui est sans doute l'une des plus éduquées, développées de la région. Il y a donc, une crise de l'islam, partout qui est gangrené par ces formes radicales, par ces tentations radicales et par une aspiration à un djihad réinventé, qui est la destruction de l'autre. Le projet de califat territorial contre lequel nous avons lutté au Levant, contre lequel nous luttons au Sahel (18), mais partout, des formes plus ou moins insidieuses, les plus radicales. Cette crise nous touche par définition aussi. (...)

Je me contenterai de commenter les extraits affichés ci-dessus du discours des Mureaux.

(1) séparatisme islamiste. Inclusion, exclusion. Si l'on combat un séparatisme 'islamiste', cela veut-il dire qu'on ne combat que ce prétendu séparatisme-là, et pas les autres ? La France c'est bien le pays qui combat, depuis des décennies, des séparatismes en Bretagne, au pays basque, et surtout en Corse ! Il n'y aurait donc plus de problèmes de séparatisme à la frontière espagnole et en Corse ? En tout cas, ce sont les cagoulards du FLNC - Canal Historique qui ont dû bien rigoler !

(1b) dans cet islamisme radical, puisque c'est le cœur du sujet... Tout le monde comprend que nous sommes là devant un sérieux problème de sémantique ? Parce que si "judaïsme", "christianisme", "shintoïsme", "boudhisme", "taoïsme", "hindouisme", 'maoïsme", "paganisme", "confucianisme", "communisme", "soufisme", "chiisme", "marxisme", "libéralisme", sont recevables en leur qualité de courants de pensées, on ne comprendrait pas très bien en quoi "islamisme" serait entaché de péjoration ! Et ce serait déjà porter gravement atteinte à la liberté de pensée et d'expression que d'ériger l'islamisme au rang de doctrine susceptible de poursuites judiciaires ! 

Mais, du coup, si "islamisme" n'est pas plus péjorativement connoté que "judaïsme", "christianisme", voire "marxisme", pourquoi diable "islamiste" serait-il plus péjorativement connoté que "marxiste", par exemple ?

J'imagine que d'aucuns sont tout à fait conscients de la difficulté du problème, ce qui expliquerait probablement le rajout de l'épithète "radical".

Le problème ne serait, donc, pas lié à l'islamisme en tant que tel, mais à sa version radicale. Mais est-ce seulement le cas ?

D'abord, pourquoi l'épithète "radical", si usitée dans le milieu politique (Parti Radical, Radicaux de Gauche, Parti Radical Valoisien, etc.) deviendrait-elle sulfureuse tout d'un coup, dès lors qu'il s'agit d'islam ou d'islamisme ? 

Quant à l'association islamisme/radical, automatiquement sulfureuse aux yeux de certains, je ne suis pas sûr que tout le monde s'en contente. Je veux dire par-là que tous ceux et toutes celles qui usent si souvent du vocable "islamisme" - y compris sans l'épithète 'radical' - sont-ils absolument "raccord", à savoir pensent-ils, tous, qu'islamisme n'est pas plus péjoratif que judaïsme, par exemple ?

Nous nous promettons de nous livrer à une petite recherche et analyse sémiologique des discours qui ont actuellement cours dans le Landerneau politico-médiatique. (i)

(2) c'est un projet conscient, théorisé, politico-religieux. Ah bon ? L'auteur de ces mots a les noms de ces théoriciens politico-religieux ?

(3) des écarts répétés avec les valeurs de la République. Valeurs de la République ? Mais lesquelles ? Quelle option y aurait-il, à part le retour à la monarchie ? Mais que je sache, on a encore le droit d'être monarchiste en France ! Par ailleurs, la République a longtemps exécuté les criminels condamnés à mort en cour d'assises, avant d'abolir la peine capitale prononcée par des jurys d'assises (1981), tout en perpétuant les exécutions extra-judiciaires de simples suspects depuis (Kouachi et Kouachi, Merah, Coulibaly, etc.) ! Dans ce domaine, ce serait donc  quoi "les valeurs de la République" : on ne condamne plus à mort en cour d'assises, mais on continue d'exécuter des suspects non encore condamnés ? Et ce principe figure dans quel code législatif ? Par ailleurs, en quoi un pays ayant abrogé le principe de la condamnation à mort des criminels par des cours d'assises serait-il plus ou moins "républicain" qu'un autre pays perpétuant cette pratique ?

(4) constitution d'une contre-société et dont les manifestations sont la déscolarisation des enfants. Contre-société ? Parce qu'autrefois, voire maintenant, tout était/est pareil partout ? La France serait-elle une sorte de monolithe politique et social ? Prenons la déscolarisation des enfants : doit-on rappeler au "monarque élu" que c'est l'instruction qui est obligatoire, pas la présence des enfants à l'école ?

(5) pratiques sportives, culturelles communautarisées. Faut-il comprendre que "communauté" serait devenu un gros mot ? Qu'est-ce que c'est que ce participe passé ? Tous les citoyens français pratiqueraient-ils le golf, le polo, le ski, la voile, la chasse à courre ? Tout le monde va-t-il à l'opéra ? Est-ce que certaines activités (golf, polo, opéra, chasse à courre, danse classique...) ne seraient pas réservées à des catégories sociales particulièrement favorisées ? 


Revenons sur ces "pratiques culturelles communautarisées". Le "monarque élu" connaît-il, par exemple, la cérémonie hindouiste du marcher sur des charbons ardents, chère à des communautés d'origine indienne de la Réunion ?

Veut-t-il faire interdire la corrida, les combats de coq aux Antilles, les manifestations folkloriques, forcément communautarisées, qui fourmillent aux quatre coins de la France, ainsi que les dialectes et patois pratiqués et compris par les seuls indigènes ? Va-t-on, bientôt, devoir interdire aux Alsaciens, Bretons, Réunionnais, Corses, Antillais... de parler leur langue régionale en public, comme ce fut longtemps le cas ? Mais peut-être va-t-on aussi interdire les célébrations maçonniques, avec ces accoutrements et ces rites un peu bizarres !

(6) enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la République. On a eu, plus haut, les "valeurs de la République". Là, ce sont les "lois de la République". Ça veut dire quoi exactement ? Que ces principes sont illégaux ? Lesquels ? Et relevant de la seule sphère islamiste ? Et si c'était le cas, qu'attend la puissance publique pour y mettre fin ?

(7) négation de nos principes, l'égalité entre les femmes et les hommes. Ah bon ? Ça fait partie de "nos" principes ? Cela voudrait-il dire, par exemple, qu'il y a autant de femmes que d'hommes dans les assemblées françaises ? Que les grandes entreprises françaises compteraient autant de PDG hommes que femmes ? Que les salaires des femmes seraient absolument identiques à ceux des hommes pour un même statut ? Serait-on en train de réclamer des présumés "séparatistes islamistes" un code de bonne conduite en matière d'égalité des sexes inexistant dans le reste de la société, à commencer par les partis politiques eux-mêmes ?

(8) créer un ordre parallèle, ériger d'autres valeurs, développer une autre organisation de la société. Ah bon ? Sauf que, là, on a l'impression que l'orateur tourne en rond !

(9) séparatiste dans un premier temps, mais dont le but final est de prendre le contrôle, complet celui-ci. Ça c'est nouveau ! Avec la furieuse impression d'une contradiction, voire d'une incohérence. Au fond, ce serait quoi, le problème ? Du séparatisme ou son inverse ? Et lesdits séparatistes, qui ne le seraient plus, voudraient prendre le contrôle, mais de quoi ?

(10) c'est ce qui fait qu'on en vient ainsi progressivement à rejeter la liberté d'expression, la liberté de conscience. Ah bon ? Et ce serait qui ce "on" ? Par ailleurs, n'aurait-il pas mieux valu inverser les propositions, la (liberté de) conscience venant avant (la liberté de) l'expression de cette dernière ?

(11) le droit au blasphème. Blasphème ? Un terme d'essence religieuse ? Mais que vient-il faire dans la bouche d'un président de la République ? Le terme "blasphemia" relevant d'une traduction grecque de la Bible hébraïque, comment une république prétendue laïque, donc n'ayant aucune connexion avec les religions, peut-elle reprendre à son compte un terme qui n'a de sens qu'au sein de la sphère religieuse, à l'instar d'autres concepts comme "ange", "diable", "péché" ou "miracle" ?

(12) près de 170 personnes, pour ne citer qu'un exemple, sont suivies pour radicalisation violente ici, dans les Yvelines. Cent soixante-dix ? C'est tout ? Et ces personnes ont été condamnées ? Dans la négative, comment un président de la République peut-il formuler de telles allégations, par ailleurs attentatoires à la présomption d'innocence ?

(13) on vient parfois jusqu'à aller faire le djihad. Ah bon ? "Djihad", terme tiré de l'arabe, et dont l'intéressé s'est bien gardé de livrer la signification précise ! Quant à la syntaxe "on vient... jusqu'à aller...", on nous permettra de la trouver plus qu'alambiquée, étrange, suspecte !

(14) nous savons que nous avons 70 jeunes qui sont partis en Syrie. Soixante-dix jeunes partis en Syrie ? Là où François Hollande et Le Drian, son ministre de la guerre, ont envoyé des armes de guerre destinées à soutenir des rebelles dits modérés ? (source)

(15) manifestations vendredi dernier, à proximité des locaux de Charlie Hebdo. Il nous avait semblé que les "manifestations" à proximité des locaux de Charlie Hebdo étaient en fait une tentative d'y mettre le feu de la part d'un ressortissant pakistanais.

(16) l'islam est une religion qui vit une crise aujourd'hui. Ah bon ? L'Islam et seulement l'Islam ? Sinon, l'auteur de ce discours a-t-il jamais entendu parler de l'Hégire ? Ou de la scission qui a conduit à l'émergence du chiisme, pour n'évoquer que ces deux crises de l'Islam ? 

Par parenthèse, les deux principales obédiences de l'Islam sont le Sunnisme et le Chiisme. Bizarrement, il n'est jamais question que de l'ISLAM, comme si TOUS les musulmans étaient concernés par le désordre ambiant, alors que les problèmes, s'ils existent, émanent à 99,99%, de SUNNITES !

Et dire qu'il suffirait de remplacer "islamiste" par "sunnite" !

(17) notre amie, la Tunisie, pour ne citer que cet exemple. Il y a 30 ans, la situation était radicalement différente dans l'application de cette religion. Il est vrai que la Tunisie a connu quelques attentats violents et meurtriers. Il nous avait semblé que les problèmes récents de la Tunisie étaient liés à une transition démocratique laborieuse consécutive à la fin de la dictature de Ben Ali !

(18) le projet de califat territorial contre lequel nous avons lutté au Levant, contre lequel nous luttons au Sahel. "Nous avons lutté ?" Faut-il en déduire que "nous ne luttons  plus" ? Quant au Sahel, l'auteur de ces paroles veut-il nous faire ignorer le coup de pouce apporté par l'OTAN à AQMI en Afrique du Nord durant l'agression perpétrée contre la Libye en 2011 ?

Source 
En bon français : "comment les armes fournies aux marionnettes libyennes baptisées "révolutionnaires" par la coalition criminelle formée autour de l'Otan et de pétromonarchies arabes ont afflué en Syrie.".

Se servir de soi-disant "djihadistes" comme de marionnettes, façon cheval de Troie, pour interférer durablement dans les affaires du Proche-Moyen-Orient, telle était la stratégie des États-Unis et de leurs laquais regroupés dans le cadre de l'OTAN, stratégie que plus grand monde ne conteste !

Voyez les déclarations du candidat républicain lors de la campagne présidentielle de 2016 : Obama et Clinton ont une responsabilité dans la création de l'État dit islamique.

Source

Voyez les déclarations de la députée Tulsi-Gabbard, de la Chambre américaine des Représentants :
Source
"We have spent trillions of dollars on regime change wars in the Middle East while communities like Hawaiʻi face a severe lack of affordable housing, aging infrastructure, the need to invest in education, health care, and so much more." 
"Nous avons dépensé des milliards de dollars dans des guerres visant à des changements de régime au Moyen-Orient, alors que des communautés comme Hawaiʻi sont confrontées à une grave pénurie de logements abordables, à des infrastructures vieillissantes, à la nécessité d'investir dans l'éducation, les soins médicaux et bien d'autres choses encore". 

Et que dire de cette déclaration tonitruante de Julian Assange (Clinton et Daesh financés par l'Arabie Saoudite et le Qatar) ?

Source
Source
 

Le financement du terrorisme et les Clinton. Il faut croire que cette dernière savait ce que d'autres savaient, puisqu'en 2016, en marge de la campagne électorale, elle a publié des mémoires dans lesquelles, à titre préventif, elle fait une déclaration commençant par ces mots : "We have funded ..." ; "nous (Occidentaux) avons financé des gens que, plus tard, nous avons dû combattre dès lors qu'ils étaient devenus nos pires ennemis."

Technique classique de l'impérialisme moderne : se fabriquer des ennemis, en les sponsorisant dans un premier temps (cf. les missiles Stinger fournis aux Taliban dans leur lutte contre les Soviétiques en Afghanistan), pour ensuite leur faire la guerre, le tout au plus grand profit du lobby militaro-industriel, lequel s'est copieusement enrichi durant les guerres de Corée, du Vietnam, puis en Afghanistan, Irak, Libye...

La machine militaro-industrielle parrainée par l'OTAN a besoin de guerres pour justifier le maintien de ses énormes budgets. Autrefois, il y avait l'Union Soviétique et le Pacte de Varsovie qui servaient d'épouvantails. Sauf que, par la "faute" de Gorbatchev, le bloc soviétique a disparu. L'OTAN aurait dû disparaître elle aussi au début des années 1990. Mais l'OTAN est toujours là, sans la moindre justification. Du coup, il fallait dare-dare s'inventer de nouveaux ennemis. Les "djihadistes" allaient pouvoir combler cette lacune. Voilà qui vous explique pourquoi cette pseudo-croisade contre le terrorisme n'a commencé qu'après la dissolution du bloc communiste.

Il faut vraiment prendre les gens pour des cons pour continuer de nous faire croire que l'on lutte contre je ne sais quel califat au Levant, alors même que ce sont les États-Unis et leur bras armé : l'organisation criminelle baptisée OTAN, composée de laquais au sein desquels la France figure en très bonne place, qui ont installé durablement AQMI en Afrique du Nord en 2011, afin d'y créer un désordre permanent susceptible de justifier des interventions militaires tout aussi permanentes de la part des pompiers-pyromanes évoqués plus haut.

Et comme démonstration spectaculaire de tout ce qui précède, voilà que les missiles gracieusement fournis par les Américains à leurs marionnettes afghanes se retournent contre les envoyeurs, façon boomerang !

Source

En Afghanistan même, les populations semblent ne plus se faire d'illusions sur le rôle nocif des occupants occidentaux (source).
 
On résume ? 

Le soi-disant djihadisme que d'aucuns prétendent combattre, en envahissant plein d'autres pays, y compris moyennant la violation des règles du droit international (voyez les Américains et leurs laquais en Syrie-Irak !) est apparu après l'effondrement du bloc soviétique, lequel effondrement aurait dû se traduire par la dissolution concomitante de l'alter ego occidental : l'OTAN. Or, quoi de mieux que l'invention d'un nouveau péril planétaire pour remplacer l'URSS et justifier la pérennité de cette organisation criminelle qu'est l'OTAN ?

Nos soi-disant "islamistes", "séparatistes", "djihadistes"..., tous sunnites (comme preuve que les sponsors du terrorisme international ne sont pas en Iran !) ne sont que des pions, des faire-valoir, des marionnettes, de la chair à canon. Et comme ils sont stupides et exaltés, ces neuneus ne voient même pas qu'ils sont manipulés à distance. Mais peut-être le savent-ils, en tout cas leurs chefs, qui doivent avoir des comptes en banque bien obèses.

Les soi-disant djihadistes ne sont que les alliés objectifs (= exécuteurs des basses œuvres ; cf. Bin Laden et la CIA)  de la clique impérialiste regroupée au sein de l'OTAN ; il suffit, pour s'en convaincre, de voir quels pays (arabes) sont expressément ciblés par ce pseudo-djihad ! (ii)

Autant dire que la logorrhée autour du péril islamiste n'est que du bla-bla juste bon pour endormir les gogos.

À l'instar de ce que l'on retrouve partout où il y a des richesses à piller (Congo, Soudan, Sahel, Levant...), en République Centrafricaine, c'est le bois qui intéresse les prédateurs... occidentaux, qui financent les milices dans une pseudo-guerre entre chrétiens et musulmans.


(i) Ma conviction est qu'aucune loi ne sera votée par le Parlement français et soumise au Conseil Constitutionnel, ciblant expressément une communauté ou un groupe religieux. Question d'égalité des citoyens devant la loi. Par conséquent, il n'y a aucune chance qu'une formule du type "séparatisme islamique ou islamiste" figure dans quelque loi que ce soit dans ce qui est encore la République française ! Alors, pourquoi ce mauvais discours ? Il faudra penser à poser la question à l'intéressé !

Cela dit, il existe au moins une loi française - et particulièrement scélérate ! - ayant échappé à la sagacité des Sages du Conseil Constitutionnel : la fameuse loi sur les signes de... religieuse de 2004. Pourquoi loi scélérate ? Parce que qu'elle fait des chefs d'établissements scolaires des experts en matière de reconnaissance de signes relevant de religions qui leur sont, en principe, étrangères. En effet, un quidam d'une religion donnée, voire sans religion, ne peut pas s'ériger en expert de signes religieux auxquels il ne connaît rien. Or c'est pourtant ce qu'institue la  fameuse loi de 2004 ! Un joli tour de passe-passe a eu lieu lors du vote de la loi, qui a vu la droite au pouvoir proposer un amendement de dernière minute au parti socialiste en échange de la non-saisine du Conseil Constitutionnel. Une loi scélérate, donc, concoctée par des gredins et votée par des poules mouillées.

(ii) Libye, Syrie, Irak, des États laïcs. Pendant ce temps, des pétro-monarchies ultra-corrompues continuent de se la couler douce, protégées qu'elles sont par une myriade de bases de l'OTAN. On a vu le cimentier français Lafarge amasser du blé en Irak-Syrie avec la complicité des marionnettes de Daesh. On voit aujourd'hui les Américains et leurs laquais de l'OTAN occupés à piller le pétrole syrien, auquel ils ont pu accéder grâce à leurs marionnettes soi-disant djihadistes, le tout en violation flagrante des règles du droit international.

Les Africains ont compris depuis longtemps qu'une petite insurrection régionale comme Boko Haram n'avait pas les moyens (dans quel intérêt ?) d'ouvrir autant de fronts simultanés sur des milliers de kilomètres (Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun...), enlevant des centaines d'écolières dans ce qui a dû être une noria de camions et sans que le moindre satellite espion ne parvienne à les localiser, échappant aux embuscades gouvernementales, dont ils connaissent les positions, qui leur sont communiquées par qui ?

Printemps 2011 à Bamako, quelques semaines avant l'agression de l'OTAN en Libye. Des heures durant, une gigantesque manifestation a traversé la ville, les maliens étant parfaitement conscients de ce qui se tramait. La suite leur a donné raison. Il reste au peuple malien - et à d'autres, en Afrique - à fournir encore un petit effort, en virant de leurs pays les pompiers-pyromanes qui les ont plongés dans la merde actuelle dans le seul et unique but de les maintenir sous domination coloniale perpétuelle.


Lectures :  01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06

 

Nota bene : pour ceux qui lisent l'anglais, voir le lien n°6 ci-dessus. Article rédigé après de récents attentats en France et en Autriche (octobre-novembre 2020). Il y est question d'un effet boomerang, avec des marionnettes de l'OTAN (dont l'Autriche ne fait pourtant pas partie)  se retournant contre leurs anciens manipulateurs, version moderne des aventures du Docteur Frankenstein !

Extrait : 

British Prime Minister Margaret Thatcher started financing the Afghan Mujahedeen and "Islamic resistance" to fight against the USSR in the early 1980s, Vereycken recollects, referring to top secret UK documents declassified in December 2010. The documents demonstrated that London and Washington were actively providing military aid to the Mujahedeen during the USSR's military campaign in Afghanistan. The countries encouraged a continued guerrilla resistance to "make it costly for the Soviet Union" and kept the Islamic world stirred up over the Soviet Afghan operation. 

  

Extrait du forum :

Who are we kidding. These muslim organisations trives on money and weapons coming from Nato countries , Saudi Arabia and it's satellites. Muslim brotherhood moved from Cairo to Ankara where Erdogan is a top figure. Every secret service in the world knows that and yet nothing is done to correct it. When a Yemenite is litteraly bombed to the stone age, who do you think he blames ? only Saudi Arabia ? Nope he blames the countries that supply the bombs and the hardware. When you sow death, you should expect harvesting death. Saudis among other should be held accountable along with NATO alliance. The US should keep it's military might away from war theaters and especially not start a war it's incapable of finishing. 20 years later at the cost of 6 trillion dollars, Afghanistan is still in turmoil. Nothing changed. Assad is still in power after god knows how many trillions spent, not to mention an unlawful presence in Syria. That money could have been spent more wisely in American industry and health care, jobs social security. . Build new roads, repair those in bad shape, build bridges, anticipate catastrophies, like bad weather, pandemics and such. You don't have to be a genious to see it. Once, everybody looked up at the US as being the beacon of hope and of future. Nowadays they look at the US as being warmongers and bullies. It's a shame.