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vendredi 28 juillet 2023

Tomates rouge-sang (Un bidonville africain dans les Pouilles/Italie)

Le génie de l'Internet 2.0 ? Une multitude d'informations et d'archives à la portée du plus grand nombre. Voilà que je tombe tantôt sur cet excellent papier d'une journaliste italienne sur la question des "esclaves du pomodoro" (la formule est de moi) en Italie. Et je ne pouvais que le traduire en français, et comme Blogspot dispose d'un traducteur fort versatile, la chose pourra être lue dans plein d'autres langues. 

Relecture en cours.

 

L'expérience de Matteo Fraschini Koffi dans le ghetto de Rignano est aussi devenue un livre. Il y dénonce les conditions inhumaines dans lesquelles des milliers de personnes, pour la plupart des migrants (1), sont obligées de travailler à la collecte de tomates dans les Pouilles.

Il y a pensé pendant près de deux ans, a dû traverser l'Afrique pour retourner en Italie et décider qu'il pouvait le faire. C'est l'histoire, devenue un livre, de Matteo Fraschini Koffi, né au Togo, adopté très jeune et élevé en Italie, puis revenu en Afrique à la recherche de ses origines, mais aussi, surtout en qualité de journaliste. Par la suite, à son retour dans notre pays, il s'est mêlé aux milliers d'Africains qui sont contraints d'accepter chaque année des conditions de vie et de travail inhumaines dans les champs de récolte de tomates des Pouilles.

 
L'été dernier, Matteo s'est infiltré dans le ghetto de Rignano, une petite Afrique miniature. En effet, le pire de l'Afrique et de l'Italie réunies, lieu d'illégalité, de trafic et d'exploitation à la limite de l'esclavage.

Il l'a raconté dans divers reportages, ce qui lui a valu le prestigieux prix journalistique « Il Premiolino ». Et maintenant, cette expérience est devenue un livre en collaboration avec le photographe et cinéaste Antonio Fortarezza : Campi d'oro rosso (Camps d'or rouge, Ed. Gruppo Solidarietà Africa, Seregno).
 
"Le projet originel vient d'Antonio, dit Matteo. Originaire de Foggia, mais résidant à Milan, Antonio retournait régulièrement dans les Pouilles pour enquêter sur les embauches illégales, notamment liées au ghetto de Rignano. Il y a deux ans, il m'a raconté ce qu'il y faisait. J'y ai longuement réfléchi et ai finalement décidé d'essayer de vivre cette expérience."
 
Après une nouvelle parenthèse en Afrique, où il vit depuis 2006, l'été dernier, Matteo s'est senti vraiment prêt. "Les années passées sur le continent africain m'ont certainement aidé à « flairer » la situation du ghetto, où les mêmes dynamiques que j'avais retrouvées dans les bidonvilles de Nairobi se reproduisent de bien des manières plutôt qu'à Agades, au Niger, où il y a une cinquantaine de ghettos, par lesquels transitent des milliers de migrants en transit vers l'Afrique du Nord".
 
Débarqué dans les Pouilles, Matteo prend un certain temps pour se familiariser avec la réalité du travail saisonnier dans divers lieux de la région. Il fait alors une première « incursion » dans le ghetto de Rignano : juste quelques minutes, accompagné d'un ancien habitant, le temps de comprendre comment ce lieu est organisé et comment il fonctionne, sans trop attirer l'attention, pour ne pas être reconnu.
 
"J'ai attendu encore une semaine – dit-il – le temps de faire pousser ma barbe et mes cheveux. Puis je suis entré. J'étais très déterminé. Mais si je n'avais pas vécu dix ans en Afrique, je n'y serais pas arrivé. Les expériences que j'ai vécues sur ce continent (africain) m'ont rendu tout à fait sûr de ce que je voulais faire".
 
Matteo a passé deux semaines dans le ghetto de Rignano, où environ 1 500 personnes se rassemblent pendant les mois d'été. Un bidonville totalement illégal au "service" de l'embauche clandestine qui gère la récolte de tomates. 
 
Dans les Pouilles, deuxième producteur italien de tomates après la Sicile, plus de 40 % des ouvriers des exploitations inspectées sont irréguliers. En effet, bon nombre des quelque 27 000 entrepreneurs agricoles des Pouilles comptent sur l'embauche illégale pour recruter de la main-d'œuvre bon marché. Et ce ne sont pas seulement les travailleurs subsahariens et nord-africains, mais aussi de nombreux travailleurs européens et italiens. Même beaucoup de femmes. En fait, environ 40 000 travailleurs des Pouilles seraient victimes de l'embauche illégale. Tout ce monde reçoit des salaires très bas, notamment parce que le prix auquel les grandes entreprises de transformation et de distribution achètent leurs produits aux enchères est, lui-même, très bas.
 
"À l'intérieur du ghetto, il y a un peu de tout : un peu de mafia et un peu de drogue, beaucoup de prostitution et beaucoup d'exploitation. Des histoires souvent très similaires de jeunes immigrés, qui pour certains se sont retrouvés malgré eux en Italie, après la chute de Kadhafi en Libye, et qui ne peuvent plus repartir faute d'argent. J'ai été très surpris par la complexité des dynamiques que j'y ai trouvées et qui sont le miroir d'un pays comme l'Italie, qui tolère de telles zones d'ombre, mais qui sont aussi le résultat de politiques internationales myopes et incompétentes. Le ghetto n'est que le symptôme d'un système plus complexe et d'une chaîne d'approvisionnement qui va jusqu'au supermarché – en passant par des politiques nationales et internationales quelque peu discutables".
 
Et il ajoute : "Il est inutile de dire : « Fermons le ghetto ». Le ghetto n'est pas le problème. Ce sont les intérêts qui sont à l'intérieur et autour de nous".
 
À Rignano, Matteo a également rencontré un missionnaire (2), le Père Arcangelo Maira, un Scalabrinien qui, après une longue expérience en Afrique, a trouvé un morceau de ce continent sur sa terre. "Père l'Archange – nous rappelle Matteo – est celui qui n'a pas eu peur. Et qui avait un rôle important au sein du ghetto. Je pense qu'il a reçu des menaces et c'est peut-être aussi pour ça qu'il ne sera plus là cette année".
 
Le Père Maira a donné vie au projet "Je suis là parmi les immigrés", impliquant environ 250 jeunes volontaires qui travaillent parmi les saisonniers, avec lesquels ils partagent d'abord leur temps, leur enthousiasme, le désir de se confronter d'égal à égal et de les traiter comme des personnes humaines et non comme de simples machines à ramasser des tomates. 
 
"Toutes les organisations ne sont pas dans le ghetto avec cet esprit - conclut Matteo - : cela me fait mal de voir des groupes qui devraient être du même côté et se battre ensemble pour les droits de ceux qui y vivent et y travaillent, se contenter de faire avancer leurs propres intérêts spécifiques, qui ne coïncident pas forcément avec les intérêts des migrants. Et ainsi - conclut Matteo avec amertume - chaque année, le même mécanisme d'injustice et d'exploitation se répète".


Source :

 

Notes

(1) Les populations qui traversent la Méditerranée ou proviennent des Balkans, de Turquie ou de Grèce ne sont pas de simples "migrants", raison pour laquelle je récuse ce terme. Ce sont des clandestins amenés là par des mafias 2.0, en somme des évolutions parfaitement hi-tech du trafic d'esclaves.

(2) Ah, l'inévitable missionnaire ! Il se trouve que je suis fils de pasteur, et que je connais bien la dynamique mentale qui fait venir une Sœur Emmanuelle auprès des fouilleurs d'ordures du Caire, une Mère Tereza près des mourants de Calcutta, un Père Pedro dans des bidonvilles de Madagascar, pour ne citer que ces cas emblématiques. Le fait est que les missionnaires adorent les pauvres, qu'il ne s'agit pas de sortir de la pauvreté, mais d'engluer dans de fausses espérances, la première étant la volonté d'en convertir un grand nombre au christianisme. On parie combien que, dans ce bidonville des Pouilles, sans eau courante ni sanitaires, notre bon Père avait aménagé une chapelle catholique ?


mercredi 11 mars 2020

Gangs urbains et délinquance en culottes courtes : un cancer africain #4.2


Épisode §4.2. Monoparentalité pathologique

Petit retour en arrière. On les appelle des "familles monoparentales" ; autant dire que, dans l'immense majorité des cas, le chef de famille est une femme. C'est ce qui explique que les reportages ne vous présenteront jamais le moindre père de famille !


 











 

Ce que l'on observe également c'est que ces mères sont rarement, autant dire jamais, des médecins, enseignantes, aide-soignantes, infirmières, secrétaires, fleuristes, guides touristiques..., bref, détentrices d'un diplôme et en état d'exercer un métier, voire une activité artisanale ou commerciale ; ne parlons même pas de l'absence de maîtrise de la langue du pays d'accueil. Comme on peut le voir plus haut, dans le cadre d'un reportage télévisé, il faut souvent sous-titrer leur discours.

Reprenons l'exemple des mères somaliennes de la banlieue de Londres tel que rapporté par le Guardian.

Question : comment expliquer que l'on retrouve à Londres autant de mères seules originaires d'un pays aussi pauvre que la Somalie ?

Rappel :
Sadia Ali, trésorière du Forum somalien d'Islington et fondatrice de 'Minority Matters' a déclaré que « Des centaines de jeunes ont été envoyés en Somalie, au Somaliland et au Kenya ; certains jeunes se sont installés dans des zones rurales. Les parents sentent qu'ils n'ont pas le choix s'ils veulent que leurs enfants soient en sécurité. »

Ali, une mère de sept enfants, a envoyé son fils de 15 ans en Somalie pour le protéger des gangs et a déclaré que beaucoup de ses amis ont maintenant des enfants sur deux continents. Un autre fils de 15 ans a récemment été envoyé en Somalie après que son ami a été poignardé à mort à Islington, lui-même s'étant entendu dire : "tu es le prochain sur la liste !".
Pour mémoire, Londres est une des villes les plus chères d'Europe, voire du monde. Dans ces conditions, comment expliquer l'arrivée massive, dans une ville aussi chère, de familles monoparentales somaliennes peu instruites, ne maîtrisant pas la langue anglaise, et forcément pauvres ?

"Mère de sept enfants" signifie qu'ils sont au moins huit dans le logement. Et quand on sait que plus un appartement est vaste, plus le loyer en est élevé, et on est à Londres ! Du coup, on s'interroge : comment ces femmes illettrées, voire analphabètes, s'y prennent-elles pour régler leur loyer et faire vivre leur famille ? 

Questions subsidiaires : mère de sept enfants, et avec combien de pères (différents) ? Y a-t-il un seul sociologue qui ignore le sort de la majorité de ces familles dirigées par des mères sans diplôme qui s'avèrent presque toujours incapables d'assumer les obligations d'un chef de famille ?

Ebony est le magazine de référence de la bourgeoisie noire des États-Unis. J'y découvre, un jour, un édifiant reportage, dans le genre "déjà vu mille fois !", concernant une épidémie de rixes meurtrières frappant des ressortissants du Cap-Vert basés à... Boston, dans le Massachusetts.

Par parenthèse, le Cap-Vert est un archipel anciennement colonisé par le Portugal. On n'y parle donc pas l'anglais, mais le portugais.

"Weeping for their sons..." (elles pleurent leurs enfants disparus) décrit la descente aux enfers de mères célibataires cap-verdiennes ayant perdu un voire plusieurs de leurs rejetons mâles dans le cadre de règlements de comptes entre bandes rivales provenant de l'ancienne colonie portugaise.






Deux de ses fils et trois de ses neveux sont morts, victimes de compatriotes originaires du Cap-Vert. 

"Je n'ai pas fait de longues études ; je me suis mariée à dix-sept ans et ai rapidement eu mon premier enfant. Deux de mes fils ont été tués. Maintenant, je retourne à l'école chaque jour...".

Dix-sept ans, pas d'études, mariage, premier enfant, nombreuse marmaille..., et là, on se dit : "Ben voyons !"

La Cap-verdienne qui parle a une soeur, elle aussi installée à Boston, elle aussi ayant perdu plusieurs de ses enfants à la suite de règlements de comptes.

Le reportage d'Ebony ne nous dit pas comment s'est constituée cette colonie cap-verdienne dans le lointain Massachusetts, ni où sont passés les pères de tous ces adolescents tués.

La sagesse populaire nous dit que les mêmes causes génèrent les mêmes effets. D'où l'impression de déjà vu en matière de délinquance, voire de criminalité de bandes issues de l'immigration (1), à dire vrai, de bandes de jeunes issus de familles monoparentales dirigées par des paysannes peu instruites, dont on se demande toujours comment elles ont atterri à cet endroit.

Quand on sait que Paris se dépeuple chaque année, des familles relevant desdites "classes moyennes" trouvant la vie parisienne de plus en plus chère, on se demande par quel sortilège des femmes seules, venues du Tiers-monde, notamment d'Afrique, se voient installées dans les logements abandonnés par les populations évoquées plus haut.

Il se trouve que l'exode rural est un phénomène parfaitement documenté du côté des sociologues et des démographes. Tout ce petit monde sait pertinemment que ça ne marche pas, que c'est parmi les rejetons de ces populations paysannes quittant leurs villages pour s'entasser dans des bidonvilles, puis les bidonvilles du Tiers-monde pour les grandes villes des pays industrialisés, que l'on retrouve les plus forts taux d'échec scolaire et de délinquance, le tout conduisant à la ghettoïsation des quartiers dans lesquels ces populations sont entassées.

On sait que ça ne marche pas, et pourtant, on continue de faire comme si de rien n'était !

Du coup, on imagine sans mal l'avenir des rejetons de la cohorte de ceux qu'on appelle pudiquement des "migrants", qu'il faudrait nommer des clandestins amenés vers l'Europe par des maffias spécialisées dans le trafic de chair humaine, et qui débarquent maintenant par pirogues entières ou sur des boudins gonflables via l'Espagne, l'Italie ou la Grèce.

Imaginons un peu le sort, dans une petite vingtaine d'années, des enfants que ces "migrants" amenés en Europe par des trafiquants d'esclaves ne vont pas manquer de générer, étant entendu que les chiens ne font pas de chats, et que les élèves ont toujours vocation à dépasser leurs maîtres ! 

Vous avez dit "gouverner c'est prévoir ?".






Liens : 01 - 02 (cf. article à partir de la page 124)


(1) Immigration est un terme qui devrait être banni du discours de tout sociologue qui se respecte, dans la mesure où il ne veut pas dire grand chose, agrémentant systématiquement le discours euphémistique de quelques démagogues au lexique bien pauvre (cf. Marine Le Pen). Par parenthèse, dans toutes les universités françaises, au CNRS, à l'Éducation Nationale, dans le domaine hospitalier, chez Microsoft, à la NASA... on croise moult sujets "issus de l'immigration", titulaires de diplômes de l'Enseignement supérieur, et qui ne présentent aucun problème d'intégration. (N.B.: 12000 étudiants et chercheurs de 140 nationalités différentes, soit la plus grosse concentration de nationalités dans le monde, hormis l'ONU ! Source)


mardi 26 juin 2018

Un salut à tous nos amis italiens... Un saluto a tutti i nostri amici italiani...


Texte mis à jour le 20 août 2018 (voir infra)

Le petit blogueur que je suis apprécie tous les jours l'efficacité des moteurs de recherche, moi qui ne produis aucun effort pour faire connaître ce blog, dès lors que je ne possède aucun compte Facemachin, Tweetchose ou Instatruc ni aucun relais auprès de la presse écrite et audiovisuelle !

Ce qui veut dire que tous les visiteurs de ce site le font soit via le bouche à oreille, soit plus généralement après avoir entré une requête et des mots-clés sur un moteur de recherche.

Et si les moteurs de recherche m'amènent autant de visiteurs, c'est tout particulièrement à cause des images, qui sont, toutes, équipées de 'tags'. La chose n'est pas du tout visible sur les pages, sinon sur la version 'codée' de la page, à laquelle les connaisseurs peuvent facilement accéder. En clair, on agrémente les images d'une balise du type 'alt', dans laquelle on insère des mots-clés, ce qui vous permet de consulter des myriades d'images en accédant à l'onglet 'images' de votre moteur de recherche.

Et comme vous êtes observateurs, vous avez forcément constaté que mes articles étaient systématiquement agrémentés d'au moins une image ! Le fait est que ce blog n'est qu'un échantillon parmi plein d'autres contributions de votre serviteur au réseau mondial. 

Tiens, by the way, offrons-nous un petit quiz : essayez donc de deviner l'endroit où j'ai capté cette image de la louve allaitant Romulus et Rémus (image en relief anaglyphique. Voir plus bas.) !



Cette petite introduction me permet de saluer une catégorie importante de visiteurs de ce site : les Italiens, gli Italiani !

D'où mon message de salutations à tous nos amis transalpins, comme on dit ici, ce pays en forme de botte qui compte des filles parmi les plus sexy du monde ! Mais pas que... Je pense à cette année de FAC (il y a quelque temps maintenant !), que j'ai quasiment séchée en totalité pour aller voir des festivals de cinéma italien (la salle d'art et d'essai se trouvait à Paris, Rue du Dragon ; elle était très étroite, et très allongée). Et là, j'ai découvert Felllini, Visconti, De Sica, Antonioni, Bertolucci, Pasolini et j'en passe. Finalement, à force de voir tous ces films en version originale, j'ai fait de réels progrès dans la compréhension de la langue parlée. Et comme, de surcroît, j'ai une appétence particulière pour la musique, je dois dire que les films qui m'ont laissé la plus forte impression furent, comme par hasard, ceux dont la musique était la plus prégnante. Comment oublier cet adagietto de Mahler dans "Mort à Venise", ou encore les sublimes partitions de Nino Rota pour Fellini, ou encore celles du maestro Ennio Morricone ?

Du coup, pour moi, l'Italie, ce sont d'abord les arts, le cinéma, certes, mais venant après la peinture, la sculpture, la musique, l'opéra.

Victor Emmanuel Roi D'Italie... Tout un programme !

Mais je n'oublie pas le reste. Et comme je vis en France, je ne vous apprends rien, chers amis italiens, sur cette prétention française de détenir la plus reluisante cuisine du monde, les plus grands vins du monde, les meilleurs créateurs de mode du monde, et tutti quanti.

Parlons cuisine : Boccuse, Trois-Gros et tous les autres ont assis le prestige de la gastronomie française dans le monde : la gastronomie, pour clients fortunés. Mais en attendant, qu'on me cite une spécialité culinaire ou alimentaire (populaire) française aussi connue dans le monde que les cannelloni, farfalle, fusilli, gnocchi, lasagne, macaroni, mascarpone, mozzarella, osso buco, parmigiano, pizza, ravioli, risotto, spaghetti, tagliatelle, tiramisu, tortellini... 

Voilà, donc, un pays, l'Italie, qui a, plus que la France, puissamment contribué à la culture populaire à travers le monde. Car où que vous alliez dans le monde, vous donnez le nom en italien, et le serveur du restaurant ou de la buvette (cf. espresso, cappuccino...)  vous comprend instantanément. D'autres spécialités existent ici ou là : on citera le couscous, les sushis, nems, hamburgers, kebabs, le caviar, la paella, la sangria, la tequila, le whisky, la vodka..., mais aucune spécialité française, enfin si, une seule : le champagne ! (À propos...)

Il faut dire qu'en France, depuis les souverains de l'Ancien Régime, la "culture" a toujours été la chasse gardée d'une élite, et ce, malgré tous les efforts déployés par les institutions et autorités culturelles locales et nationales. Ailleurs, et tout particulièrement en Italie, ce n'est pas du tout le cas, ce qui explique que, dans ce pays, des gens comme Pavarotti ou Bocelli aient pu chanter des airs d'opéras dans d'immenses stades, chose inimaginable en France.

Il me revient une petite anecdote : je fais du camping sur un site autrichien, près de Salzburg, lorsqu'un matin, un jeune couple italien m'invite à prendre le petit déjeuner avec eux. Je suis un peu surpris et ne comprends pas très bien les raisons de leur sollicitude, lorsqu'ils m'expliquent qu'ils sont italiens et qu'ils ont été fort intrigués lorsque, la veille, ils m'ont vu aller à la douche tout en sifflotant l'air de "La campanella" de Paganini. Alors, ils se sont dit : "Tiens donc, un garçon noir qui sifflote du Paganini sur un camping autrichien ! Comme c'est drôle ! Il faut qu'on fasse connaissance.".

A l'attention de ceux qui ne connaissent pas Salzburg : on y mange du Mozart à toutes les sauces, notamment des opéras, dont une grande partie - les plus fameux ?! - ont été écrits (pour le livret) par l'Italien Da Ponte. (1)

Vous avez compris que j'avais une tendresse particulière pour l'Italie, dont je parle la langue beaucoup moins bien que l'Allemand, mais je me soigne : tous les jours, notamment sur l'Internet, je travaille mon accent et révise verbes et règles de grammaire. Car je compte bien visiter le pays tantôt, mais pas avant d'être aussi "fluent" que possible dans cette belle langue, la langue, avec l'allemand, des plus grands opéras du répertoire !

Pour l'heure, j'aimerais juste dire à nos amis italiens combien l'Africain que je suis ressent de la honte (vergogna) en assistant à ce spectacle immonde que de prétendus "migrants" nous infligent quotidiennement au Sud de l'Italie, mais je n'oublie pas l'Espagne, la Grèce...

Question : vous souvenez-vous de Michael Jackson et de ses amis  dans le fameux clip "We are the world, we are the children..." ? Nous étions dans les années 1980... Il y avait (déjà) de la sécheresse en Ethiopie, où les enfants tombaient comme des mouches.

Suite de la question : vous souvenez-vous avoir vu, à l'époque, une seule pirogue de "migrants" traversant la Méditerranée ?

Fin de l'interrogation : compte tenu de ce que nous savons de l'évolution du monde, comment expliquer toutes ces traversées sauvages vers l'Europe, maintenant, et qu'il n'y en ait pas eu une seule au cours de toutes ces années de guerres coloniales (années 60), de guerres civiles et de famines (années 70 et 80) ?

Le fait est que j'ai consacré moult articles aux conséquences prévisibles de l'agression de l'OTAN en Libye au printemps 2011. Ces textes sont facilement accessibles sur les archives de ce blog. 

Je constate simplement que l'adage "gouverner c'est prévoir" n'a été observé par aucun des criminels responsables de la tragédie libyenne, et dont la plupart rasent les murs actuellement, dont je me contenterai de rappeler quelques noms : Nicolas Sarkozy, Bernard-Henri Lévy, Alain Juppé, David Cameron, Barack Obama, Jose-Luís Zapatero, Silvio Berlusconi...

Pour ma part, j'ai là un petit stock d'archives déjà ancien, à l'instar de l'image qui suit, représentant un abruti fraîchement débarqué de la pirogue l'ayant amené du Maroc ou de la Mauritanie sur une des Îles Canaries, le tout après une dizaine de jours de mer ! Voyez dans quel état il se trouve, ne pouvant même plus tenir debout, tandis qu'à quelques mètres de là, des touristes bronzent tranquillement, sans même sembler s'étonner du spectacle qui se déroule sous leurs yeux. L'image suivante provient d'un magazine espagnol et date approximativement de la même période. Ceux-là ont échappé à la noyade.

Dans la rubrique "Morituri te salutant!"...



Autre chose ? Allez voir sur le moteur 'Gogol'...


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Mais, à vrai dire, je n'avais pas prévu de consacrer, maintenant, un article à tous ces abrutis qui déshonorent le continent africain et font monter le racisme partout où ils passent. J'y reviendrai, donc, plus tard.

Pour l'heure, mon intention était d'adresser un salut amical à ce peuple italien dont je sais pertinemment qu'il n'est pas raciste, mais qu'il pourrait finir par manifester des crises d'urticaire devant ce déferlement qui ne semble pas vouloir s'arrêter.

Et ce salut, j'aimerais l'illustrer de quelques images de mon cru, tout au moins pour leur aspect final : le fait est qu'elles sont visibles en relief, pour peu que vous possédiez de petites lunettes bicolores (rouge-cyan).






Des pays-monuments dans le monde, il n'y en a pas tant que ça : Grèce, Italie, Inde, Chine, Egypte, Méso-Amérique... Des monuments. Et pour veiller à la conservation des monuments du monde, on a créé l'Unesco !

Vous avez compris ? Oui ? Non ? Alors laissez-moi vous expliquer pourquoi, en raison de son statut de seul pays-musée d'Europe, avec la Grèce, j'estime qu'il serait tragique que l'Italie devienne un dépotoir à clandestins amenés là par une des pires mafias qui soient : une mafia d'Africains s'enrichissant sur une nouvelle mouture du trafic d'esclaves, le tout avec la complicité active de soi-disant organisations "humanitaires". (2)

Citation des artistes maliens Amadou et Mariam : "Avec tout l'argent qu'ils (les clandestins) donnent aux passeurs, ils pourraient créer des entreprises chez eux !". (Lien 01) (Lien 02)





(1) Ci-dessus, j'ai mis un lien vers la seule ouverture de Don Giovanni, avec James Levine. Je suppose que nous sommes au Met (Levine ayant souvent enregistré cette oeuvre et étant coutumier des grands festivals/cf. Salzburg). Mais le plus intéressant est ailleurs, à savoir l'enregistrement intégral de l'oeuvre au Met, précisément, dans une fabuleuse production que nous devons à Franco Zeffirelli, disponible sur DVD chez Deutsche Grammophon.  

(2) En attendant d'émettre un avis plus circonstancié sur la question dite "migratoire", je découvre ça et là des avis divers et variés, qui contribuent à alimenter ma propre réflexion, à l'instar de ce papier de Manlio Dinucci sur le Réseau Voltaire.

(3) Les amateurs d'images en 3D devraient se régaler en visitant, par exemple, ce  site... 

Réponse au quiz : tous les parisiens sont censés savoir où se trouve la Sorbonne... Mais combien d'étudiants de ladite Sorbonne ont jamais eu la curiosité de fureter (à pied) à travers le quartier ? Il se trouve que, Rue des Ecoles, juste en face de la Sorbonne, il y a un petit bosquet (à Paris on appelle ça un "square", minuscule îlot de verdure au milieu du béton...), et il faut entrer dans ledit square pour découvrir cette statue, invisible de la rue.

Cerise sur le gâteau...

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Citation : dans la rubrique "Forza Italia!: With Italy’s football team, the Azzurri (the Blues), having failed to qualify for this summer’s World Cup in Russia, Italians have found a new national team to celebrate. This time they are all women. Italy's 4x400 women’s relay team – Maria Benedicta Chigbolu, Ayomide Folorunso, Raphaela Lukudo and Libania Grenot – took the gold at the Mediterranean Games on Sunday. But what has really kicked up a social media storm is the fact that they are all black. (Source)


20 août 2018

Que dire devant les images de ce pont autoroutier effondré à Gênes ? En français, on a deux expressions voulant dire à peu près la même chose : "Les bras m'en tombent !" ou "Ça me laisse sans voix !".

Ça tombe bien, ou mal : l'auteur de ce blog n'est pas du genre bavard. Le fait est que je n'ai de compte ni sur Facemachin, ni sur Tweetchose et encore moins sur Instatruc ! Voilà qui va me dispenser de rejoindre la cohorte de tous ces "hauts-parleurs", capables de blablater sur tout et n'importe quoi, histoire d'avoir un avis sur tout, autant dire sur rien  !

Savoir se taire, quand les mots ne servent à rien !


vendredi 20 mai 2011

African immigrants targeting Europe. Les harragas à l'assaut de l'Europe

Avertissement - Warning


Il existe une nouvelle version de ce texte... A new version of this text is available... here  - ici - hier - aquí...


Summary: why do so many young Africans prefer to leave their beautiful continent and come to Europe to get drowned in the sea or -  when they survive - to be humiliated as slaves?

Chers amis de Tunisie, du Maroc et d'Algérie, je sais que vous êtes nombreux à consulter ce blog, surtout depuis quelques semaines, où les choses se sont vraiment accélérées. Je mettrai cela sur le compte du bouche à oreille. Le phénomène est tellement étonnant que, l'autre jour, en jetant un coup d'oeil sur les statistiques, j'ai vu, par exemple, que la Tunisie se classait première, avant la France et les Etats-Unis ! Vous vous rendez compte ? La semaine dernière, j'ai eu plus de visiteurs tunisiens que français ou américains !

Du coup, cela va m'inciter à m'intéresser d'un peu plus près à ce qui se passe au Sud de la Méditerranée, même si, pour ma part, je me sens citoyen du monde, autant intéressé par ce qui se passe en Afrique qu'en Iran, à Cuba, en Chine, en Amérique du Sud et partout ailleurs.

Je m'en vais, donc, enfourcher de nouveau un dada : si nous nous devons de féliciter notamment la Tunisie et l'Egypte (on croise les doigts pour que certains fous furieux se calment et arrêtent de s'en prendre aux Coptes !) pour le formidable travail accompli dans ce début de printemps arabe, nous nous devons, par ailleurs, de mettre en garde les jeunes Africains contre cette mode de l'émigration sauvage à travers la Méditerranée ou l'Atlantique, avec les noyades qu'on imagine, et les humiliations pour les rescapés ! Car, contrairement aux boniments que l'on entend ici ou là, cette mode n'est en rien suscitée par la pauvreté - les pauvres n'ayant pas les moyens de payer les passeurs - mais plutôt par l'engouement pour tout ce qui brille en Occident, notamment par le biais des programmes de télévision par câble ou par satellite.

Pour ma part, j'entends bien insister sur le fait que ces arrivées massives d'Africains à Lampedusa, à Gibraltar ou sur les Îles Canaries ou ailleurs sont humiliantes pour tout le continent, quand on voit les millions d'étrangers qui se pâment d'aise sur les plages africaines ou à travers les pistes des savanes ou des forêts d'un continent qui compte plus d'animaux sauvages que  tous les autres continents réunis !





Un rapport de l’ONU rendu public en août révèle qu’il y a dans le monde 214 millions d’immigrants dont 49% sont des femmes. 6 sur 10 de ces immigrants résident dans des nations développées. La plupart d’entre eux viennent des pays pauvres et arriérés.

Le principal flux humain de la planète a comme point de départ l’Amérique Latine et les Caraïbes. Les États-Unis sont la destination finale. Le second provient de l’Afrique et vise l’Europe. Dans tous les cas, la tentative pour échapper à la misère et à l’exclusion de leurs pays d’origine est une motivation commune.


Malgré la crise économique globale, la tendance est à la hausse. Le cas du Mexique est un paradigme. Il s’agit non seulement du pays de la région ayant le plus grand nombre de personnes qui tentent de traverser la frontière. Il est aussi une sorte de pont que d’autres immigrants utilisent pour essayer de regagner coûte que coûte les États-Unis.

Conduire des gens de l’autre coté de la frontière est devenu une affaire juteuse qui génère- comme l’a fait savoir l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime organisé, 7 milliards de dollars par an, un chiffre bien supérieur aux revenus de la vente de marihuana ou de cocaïne en territoire étasunien.


La plupart de ceux qui tentent d’émigrer aux États-Unis, payent un trafiquant qui est appelé “pollero”. Les sommes apportées par cette affaire sont si importantes que le crime organisé s’est impliqué dans cette traite de personnes.

Cela augmente les risques pour les immigrants qui sont déjà dans une situation trop vulnérable, compte tenu du fait que ce voyage est hasardeux et qu’ils peuvent être victimes d’abus de la part des autorités corrompues. Les immigrants doivent affronter maintenant des enlèvements, des extorsions et au pire, la mort.


Dans le patio numéro 2 du cimetière de Tarifa une corde tendue à la hâte sépare, à la gauche du visiteur, un lieu de sépulture pour les morts sans nom du reste du cimetière. Cette corde n’a d’autre rôle que d’éviter aux visiteurs de piétiner ces sépultures qui ne portent aucun signe distinctif. Un modeste signe de respect pour les morts, dont la dernière demeure ne porte ni pierre tombale ni épitaphe et auxquels personne ne vient porter de fleurs. 

Ceux qui sont enterrés ici ont été à un doigt de leur but final. C’est la dernière étape d’un périple de milliers de kilomètres qui se révèle fatale. La majorité d’entre eux vient du de l’Afrique du Nord-Ouest et du Maghreb. Plusieurs d’entre eux traversent le Sahara à pied: Ce sont des Africains noirs du Nigeria, du Ghana, de Sierra Leone, des pays où la guerre fait rage ou dont la situation intérieure n’évolue pas. D’autres viennent même d’Irak ou d’Afghanistan. D’une manière ou d’une autre, entassés dans des camions, des cargos rouillés ou confortablement installés dans un avion de ligne, ils réussissent à débarquer à Tanger. Cette ville pittoresque, qui fut la capitale culturelle du Maroc, s’est transformée en plaque tournante pour les migrants qui font tout pour rejoindre l’espace Schengen.

Plusieurs habitants de l’Espagne du Sud appellent l’Estrecho la plus "grande fosse commune de l’Europe". Le détroit de Gibraltar est l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde. Du haut des ponts des supertankers et des porte-conteneurs les zodiacs sont totalement invisibles. En quelques minutes, la mer peut passer d’un calme plat à des vagues de quatre ou cinq mètres de hauteur. Les moteurs des zodiacs peuvent tomber en panne, quelques-uns sont si vieux que le caoutchouc qui les revêt est devenu poreux.



Ce jour-là un jeune du nom d’Abdelfagour est mort à l’hôpital de Ceuta, l’autre enclave espagnole. Le jeune homme, âgé de 14 ans, était originaire de la ville marocaine de Tétouan, il avait réussi à traverser la frontière de l’enclave. Comme d’autres jeunes, il traînassait sur le port, en attendant une occasion de tenter sa chance. Cette chance s’est offerte à lui après une fiesta. Abdelfagour a dû se cacher dans un camion qui ramenait des cabines de spectacle vers Algésiras. Il a été trouvé à demi-mort sur la plage de Chorillo sur la face sud de  Ceuta. Quelqu’un l’a transporté à l’hôpital où il a lutté contre la mort pendant douze jours encore.


Targeting Schengen!

A UN report released in August shows that there are worldwide 214 million immigrants of whom 49% are women, 6 out of 10 live in developed nations, most of them coming from poor and backward countries.

The main stream of human migration starts in Latin America and in the Westindies. The United States are the (main) final destination. The second stream comes from Africa and targets Europe. In all cases the attempt to escape from poverty and exclusion in the original country is the main motivation.






Despite the global economic crisis, the trend is going upward. Mexico is a good paradigm of it, then it is not only the country of the region with the largest number of people trying to cross the border; it is also a sort of bridge that other immigrants use when trying at all costs to reach the United States.

Leading people to the other side of the border has become a lucrative business that generates – as reported by the United Nations Office against Drugs and Organized Crime – 7 billion US$ per year, that is much more than the sales figures of marijuana or cocaine in the U.S.


Most of those who try to emigrate to the United States pay a smuggler who is called "pollero". The amounts provided by this business are so important that organized crime has got involved in the trafficking, and that increases the risks for immigrants who are already in a too vulnerable position, given the fact that the trip is risky and that immigrants could be abused by corrupt officials. Furthermore, people have also to face kidnappings, extortion or worse: death.

In the patio Nr 2 of the cemetery of Tarifa a rope has been hastily stretched between two sections, in order to separate unnamed dead people from the rest of the cemetery. The only role of that rope is to prevent visitors from trampling graves without any sign distinguishing them. A small mark of respect for the dead, whose final resting place shows no tombstone nor epitaph, nobody coming here to put flowers. 

Those who are buried here were a whisker away from reaching their final goal. The graveyard is the last step in a journey of thousands miles that turned out to be fatal. The majority of them came from North-West and North Africa. Many of them crossed the Sahara on foot: black Africans from Nigeria, Ghana, Sierra Leone, countries where war is raging, or with a no changing miserable domestic situation. Others even come from Iraq or Afghanistan. In one way or another they get crammed into trucks, cargo ships or comfortably installed in airliners; anyway, they manage to land at Tangier, that picturesque town which used to be the cultural capital of Morocco and has been transformed into a hub for migrants who try everything in order to join the Schengen area.


Several inhabitants of southern Spain call the Estrecho the greatest "mass grave of Europe". The Strait of Gibraltar is one of the busiest shipping lanes in the world. From the top decks of supertankers and container ships zodiacs are totally invisible. Within minutes, the sea can pass from dead calm to waves of four or five meters high. The engines of zodiacs sometimes fail; some of the boats are so worn that their rubber skin has become porous. 

That day a boy named Abdelfagour died in Ceuta's hospital, another Spanish enclave. The young man, aged 14, was from the Moroccan city of Tetouan, and had managed to cross the border, like other young people do, standing around the port, waiting for an opportunity. This opportunity came after a fiesta. Abdelfagour had to hide in a truck that brought the show booths back to Algeciras. He was found half dead on the beach of Chorillo, in the south of Ceuta. Someone took him to hospital where he fought against death for twelve more days.



Boat-people

The turmoil over illegal migrants is a consequence of the Arab pro-democracy awakening on the far side of the Mediterranean and, perhaps, of the Western military intervention in Libya. According to UNHCR, more than 20,000 boat people have landed on the Italian island of Lampedusa this year, almost all of them from Tunisia. More than 800 have arrived in Malta, mostly from Libya.

At today's meeting of the European Union's interior ministers in Luxembourg, Italy and Malta called on the EU to activate a 2001 directive to grant temporary protection to migrants in cases of “mass influx” and to share the burden of absorbing the newcomers. But ministers flatly turned down the proposal. The European Commission described the call as “premature”, but said the EU was offering “solidarity” in other ways, including money and additional surveillance teams provided by the EU's Frontex border agency.


Malta would be helped on a voluntary basis in resettling boat people, given its small size and the fact that most of its newcomers are people fleeing war in Libya. Italy is confronted by a bigger wave, but its boat people are mainly economic migrants rather than refugees who have taken to the sea because of the economic crisis in Tunisia after its pro-democracy revolution, and because border controls have become laxer after the downfall of President Zine el-Abidine Ben Ali.


In any case, say fellow ministers, the flow of migrants to Italy is nothing like the influx of refugees into Europe (mainly Germany) during the Balkan wars, in response to which the EU directive was adopted.

L'agitation autour des migrants illégaux est une conséquence du printemps démocratique qui s'est manifesté de l'autre côté de la Méditerranée et, peut-être, de l'intervention militaire occidentale en Libye. Selon le HCR, plus de 20.000 boat people ont débarqué sur l'île italienne de Lampedusa cette année, la quasi-totalité d'entre eux venant de Tunisie. Plus de 800 sont arrivés à Malte, principalement en provenance de Libye.

Lors de la réunion tenue aujourd'hui, à Luxembourg, entre les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne, l'Italie et Malte ont appelé l'UE pour qu'elle active une directive de 2001 visant à  accorder une protection temporaire aux migrants en cas d'"afflux massif", et à partager le fardeau de la prise en charge des nouveaux arrivants. Mais les ministres ont catégoriquement refusé la proposition. La Commission européenne décrit l'appel des deux pays comme "prématuré", mais estime que l'UE était en train de mettre en place "la solidarité" par d'autres moyens, y compris de l'argent et des équipes de surveillance supplémentaires prévues par l'agence Frontex de l'Union européenne en charge des frontières.

Malte disposerait d'une aide, sur une base volontaire, dans la réinstallation des réfugiés, étant donné sa petite taille et le fait que la plupart des nouveaux arrivants sont des gens qui fuient la guerre en Libye. L'Italie est confrontée à une plus grande vague, mais ses boat people sont principalement des migrants économiques plutôt que des réfugiés, et ils ont pris la mer en raison de la crise économique en Tunisie après la révolution pro-démocratique, et parce que les contrôles aux frontières sont devenus laxistes après la chute du Président Zine el-Abidine Ben Ali.

Dans tous les cas, selon les ministres du reste de l'Europe, le flux de migrants vers l'Italie ne ressemble en rien à l'afflux de réfugiés en Europe (principalement en Allemagne) pendant les guerres des Balkans, en réponse auxquelles la directive européenne a été adoptée.


Mafia, immigration et racisme en Italie

L'exploitation inhumaine d'immigrés souvent clandestins, sous contrôle de la mafia locale, symbolise toute la misère de l'Italie du Sud.

L'ONU dénonce des conditions proches de l'esclavage. Les violences qui ont éclaté à Rosarno rappellent celles du sud de l'Espagne il y a peu, avec un même fond sordide et raciste.

À Rosarno, dans le sud de l'Italie, des immigrés ont incendié des voitures, brisé des vitrines et mis le feu à des poubelles, pour protester contre l'attaque d'ouvriers agricoles africains par une bande de jeunes Calabrais, rapporte la police. Les migrants, qui ont en outre bloqué un axe routier, se sont heurtés aux policiers en tenue anti-émeute. Une quinzaine d'étrangers ont été interpellés. Le nombre de blessés dans leurs rangs s'élève à 20. Certains émeutiers scandaient "Nous ne sommes pas des animaux !" et brandissaient des pancartes affirmant "Les Italiens ici sont racistes !".

Les incidents ont éclaté après que de jeunes Calabrais circulant en voiture eurent tiré à la carabine sur un groupe de migrants africains revenant des champs. Deux de ces étrangers ont été blessés. Des travailleurs agricoles immigrés ont été sauvagement tabassés et blessés par une horde de Rosarniens déchaîné, et armés de barre de fer. Les victimes, toutes des étrangers en Italie, furent pour certaines renversées par des voitures, pour d'autres molestés sans ménagement à l'aide d'outils.

Le bilan de ces violences s'établit à 38 blessés, dont 20 étrangers et 18 policiers, selon l'agence de presse Ansa. Certains étrangers ont été renversés volontairement par des voitures, d'autres essuyant des tirs de fusil.

Pas d'Italiens pour accepter de travailler dans de pareilles conditions.

Des années que cela fonctionne ainsi pourtant, même si tous faisaient semblant de l'ignorer. La révolte a déclenché une dure confrontation, sans pitié, incontrôlable, entre les habitants de Rosarno et les immigrés africains. Bagarres, violences, pillages, guet-apens et coups de feu : au moins 3 immigrés ont été blessés par des coups de fusil tirés par les habitants.

La guerre silencieuse entre les 2 communautés qui durait depuis des mois, voire des années, a éclaté au grand jour. Les Africains étaient relégués aux confins de la ville, dans une vieille usine abandonnée à la périphérie du centre habité. Sans services, sans hygiène, dans la promiscuité et la précarité la plus totale. Dépourvus de structures et de quelque type d'accueil que ce soit, ils se rassemblent en communautés précaires qui finissent inévitablement par entrer en conflit avec la population locale.



Mafia, immigration and racism in Italy

The inhuman exploitation of immigrants, often illegal, under control of the local Mafia, symbolizes the misery of Southern Italy.

UN condemns conditions close to slavery. The violence that erupted in Rosarno remind us those in southern Spain long ago, with the same sordid background of racism.

At Rosarno, in southern Italy, immigrants have burned cars, smashed windows and set fire to garbage cans to protest against the attack of African farm workers by a gang of young Calabrian, police said. The migrants who also blocked a road, clashed with police in riot gear. Fifteen foreigners were arrested. The number of casualties in their ranks is about 20. Some rioters chanting "We're not animals!" and waved placards saying "The Italians here are racist!".

The incident erupted after Young Calabrian had fired at a group of African migrants returning from the fields. Two of those foreigners were wounded. Migrant farm workers were brutally beaten and injured by a horde of excited inhabitants of Rosarno, armed with iron bars. Some of the victims, all foreigners, were knocked down by cars, others beaten mercilessly with tools.

The result of the riot amounts 38 injured, including 20 foreigners and 18 policemen, according to news agency Ansa. Some foreigners have been deliberately toppled by cars, others came under fire.


Not a single Italian would accept to work under such conditions.

The business has been running quite for years, even if most of the people pretended to ignore it. The rebellion triggered a serious battle, ruthless, uncontrollable, between the residents of Rosarno and immigrants from Africa. Fighting, violence, looting, ambushes and shootings: at least three immigrants were injured by gunshots.

The silent war between the two communities that had lasted for months, even for years, has come to light. Africans were relegated to the confines of the city in an old abandoned factory at the outskirts of an inhabited area. Without any services, without sanitation, in the most precarious and complete promiscuity. Without any structures and any type of accomodation they gather in precarious communities which inevitably end in conflict with the local population.



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"Shipwrecked" in the desert



Ils avaient un "chez eux", ils préfèrent risquer leur peau pour venir se faire humilier comme esclaves chez les autres !

They chose to flee their homes and prefer to risk their own lives in order to be humiliated as slaves far away from their country!




Entre nous, comment rester insensible devant une image comme celle-ci : leur barque branlante a chaviré dans la Méditerranée, et fort heureusement, il y avait un filet d'élevage de thons non loin de là. Ceux qui ont réussi à nager jusqu'au filet ont eu la vie sauve. Quant aux autres... !

Look! How can one be insensitive to a picture like this? Their rickety boat capsized in the Mediterranean, and fortunately, there was a trickle of tuna farming nearby. Those who managed to swim till the net could have rescue. As for others ... !