Translate

Affichage des articles dont le libellé est grand. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est grand. Afficher tous les articles

mardi 11 février 2020

Sémantique de la désinformation #26


Épisode §26. Et ils le baptisèrent "grand remplacement"

À l'attention de ceux et celles de mes visiteurs qui ne connaissent pas la France : le "grand remplacement" est une théorie fumeuse, inventée par je ne sais quel crétin, qui n'a jamais mis les pieds dans une quelconque université pour y apprendre ou la sociologie, ou la démographie, ou les statistiques, mais bon..., et qui, par ailleurs, n'a jamais entendu parler de la Nouvelle Calédonie, cette terre canaque sur laquelle un referendum, disons, même pas d'autodétermination (1), a eu lieu en 2018. Pourquoi "même pas d'autodétermination" ? Pour la simple raison que la France nie les droits des autochtones calédoniens, le peuple canaque, seul peuple susceptible de jouir d'une "auto"-détermination, s'étant vu noyé sur son propre sol par des arrivées massives de colons, le tout dans le cadre d'une politique délibérée d'expropriation des autochtones, rendus minoritaires sur leur propre sol.

Vous comprendrez, par conséquent, que les inventeurs de la théorie du Grand Remplacement, qui sont tout sauf des intellectuels rigoureux, se gardent bien d'évoquer le sort des Canaques dans leurs diatribes.

Mais il ne sera pas question de canaques, ici, que j'évoque, par ailleurs, quelque part sur ce blog. Le fait est qu'en inspectant mes archives, je suis tombé sur un texte fort intéressant sur le départ vers leur pays d'origine de travailleurs nord-africains, à la suite de fermetures d'usines du côté de Sochaux (Montbéliard).

Il va s'agir de la citation d'une citation.

Montbéliard : les dégâts du départ des immigrés 

Gérard Mamet 

Extrait d’un article paru dans Les Cahiers de l’AERIP (Association d’Étude des Réalités Institutionnelles et Politiques), n° 3, octobre 1987, sous le titre « Les dégâts économiques et humains du départ des immigrés. L’exemple de la région de Montbéliard ».


La région de Montbéliard est profondément marquée par la mono-industrie. L’usine de Sochaux, qui est la plus grande concentration ouvrière de France est en train de connaître des changements très importants qui ont des graves répercussions sur toute l’économie de la région. Entre 1979 et 1987, les effectifs de la firme Peugeot de Sochaux sont passés de près de 40 000 salariés à 23 500 fin 86. Pendant cette période, le nombre de travailleurs immigrés est passé de 8 500 (avec les intérimaires) à environ 2 700 aujourd’hui. Ce sont donc eux les premières victimes de la crise que traverse actuellement l’industrie automobile.
[...]

Quand survient la baisse de production en 1979 les intérimaires sont renvoyés sur le champ. Ils ont servi de marge de manœuvre.

En juillet 1980, Peugeot lance une première opération « retour des étrangers » au pays d’origine. Ils reçoivent 10 000 F de l’État et 15 000 F de Peugeot. 1 000 travailleurs immigrés partent dans le cadre de cette opération qui se termine en mars 1981.

Mais ce n’est pas suffisant pour Peugeot et en 1984 la direction met au point un dispositif plus alléchant appelé pompeusement « convention de mise en œuvre des aides à la réinsertion des travailleurs immigrés dans leur pays d’origine ». Ce sont les « contrats ONI » qui font partie d’un ensemble plus vaste baptisé « plan social » qui comprend aussi les mises en préretraite FNE [1] et l’incitation au départ volontaire.

Le contrat ONI est présenté comme une « aide conventionnelle à la réinsertion en faveur des travailleurs étrangers ». Il donne droit à une prime qui peut paraître mirifique de 100 000 à 140 000 F suivant la situation familiale et l’ancienneté.

Voici la composition de la fameuse prime :
  • le versement par l’État d’une somme pouvant atteindre 20 000 F
  • une aide au déménagement qui varie selon les pays
  • le billet de retour par avion pour l’intéressé, le conjoint et les enfants mineurs
  • une indemnité correspondant à 66 % des droits aux ASSEDIC
  • l’indemnité de licenciement
  • une prime de 15 000 F de Peugeot.
Mais en contrepartie, le travailleur perd ses droits sociaux acquis en France et n’a plus la possibilité de revenir. Pour ceux qui sont près de la retraite, c’est un véritable marché de dupes.

L’aide au retour ne s’adressait normalement qu’à des travailleurs volontaires. L’article 6 de la convention indiquait : « L’ONI veille à la bonne information du personnel et au strict respect du volontariat des candidats ». Peut-on vraiment parler de volontariat dans une situation de chômage et de racisme larvé ? Beaucoup de travailleurs ont eu peur du lendemain, peur de se retrouver à la porte, sans rien, quelques mois plus tard. Après 15 ou 20 ans de travail à la chaîne, certains étaient las. Ils en avaient assez du bruit, du travail pénible et des vexations de certains petits chefs réceptifs aux idées du Front national.

La première convention a donc rencontré un certain succès : 1561 départs pour la seule usine de Sochaux (478 Turcs, 441 Algériens, 330 Yougoslaves, 166 Portugais, 115 Marocains, 27 Tunisiens et 4 divers). Mais la deuxième convention qui a démarré le 1er février 86 marche beaucoup moins bien. Les explications sont multiples. D’abord il reste beaucoup moins d’immigrés et ceux qui étaient le plus enclins à partir l’on déjà fait. Mais beaucoup d’immigrés hésitent aussi parce qu’ils reçoivent des mauvaises nouvelles de ceux qui sont rentrés : la réinsertion se passe mal. Alors on voit fleurir dans la région des tracts odieux avec le slogan « La valise ou le cercueil » et signés « Comité contre le racisme anti-français » ou des tracts un peu moins grossiers signés « Comité pour l’emploi des Français ». Si on n’a jamais su exactement qui était derrière ces diffusions de tracts anonymes, on a parfaitement compris à qui cela profitait.

Peugeot, de son côté, ne ménage pas sa peine pour persuader les immigrés de tous les avantages de l’« aide à la réinsertion ». […] Il n’y aura malgré tout que 180 travailleurs pour signer la deuxième convention ONI.

Des conséquences désastreuses

Avec les familles, ce sont près de 7 000 immigrés qui ont quitté la région de Montbéliard en 2 ans, soit plus de 5 % de la population. Dans une ville de la région, Bethoncourt, les 1 100 départs représentent 10 % de la population. Dans certains quartiers, les départs correspondent à 15 % du nombre d’habitants. […]

Tout le monde s’aperçoit vite de l’effet désastreux des départs dans de nombreuses activités : l’enseignement, le logement, le commerce et les services, etc.

[...]

– Dans la région de Montbéliard, le nombre de logements vides s’accroît de 979 de mars 85 à mars 86, principalement à cause des départs ONI. On arrive ainsi à 2 810 logements vacants pour les 3 organismes HLM en janvier 1987. Le journal local « Le Pays » du 20 février 87 annonce 16 millions de pertes pour l’habitat social. Les bâtiments vides sont murés, véritable spectacle de désolation. On voit même fleurir des inscriptions comme « dead city », ville morte, sur des bâtiments fantômes.

Certes le départ des immigrés n’est pas la seule cause de cette situation. […] Mais il en est une des causes majeures. Le secteur du bâtiment et des travaux publics a perdu 1 000 emplois en 5 ans.

– À la rentrée 85, l’inspection académique a donné les chiffres suivants concernant les départs d’enfants d’immigrés : maternelles : 480 ; primaire : 1300 ; collège. : 293 ; Total : 2073.

Les chiffres fournis par la préfecture font apparaître que le nombre d’enfants de moins de 16 ans est passé de 9 849 à 6 992 au cours de l’année 85. Dans la mesure où le ministère de l’Éducation se refuse à diminuer les effectifs des classes de façon significative dans les zones prioritaires, cela se traduit par de nombreuses suppressions de postes. Par exemple sur le quartier des Buis qui compte 4 000 habitants, l’inspection académique vient d’annoncer, en février 87, 9 suppressions de postes : 6 en primaire et 3 en maternelle.

– C’est certainement dans le commerce et les services que les suppressions d’emplois induites sont les plus importantes. Aucune évaluation n’a été faite à notre connaissance, mais on peut dire sans risquer de se tromper qu’il s’agit de plusieurs centaines de suppressions d’emplois.

Les élèves d’un collège ont réalisé une enquête auprès des commerçants du quartier des Buis à Valentigney. Voici ce qu’ils ont entendu :
  • Supermarché RAVI : baisse de 30 % du chiffre d’affaires
  • Boulangerie : grosse baisse des ventes due au départ des Maghrébins
  • Boucherie : le départ des Portugais qui étaient des gros acheteurs a entraîné une nette baisse des ventes – Bureau de tabac, pressing, […]
  • Les moyens financiers des communes sont également touchés par la diminution de la taxe d’habitation et de la Dotation générale de fonctionnement qui sont liées au nombre d’habitants.
[…]

Nous assistons donc à un véritable engrenage de la récession économique. Les suppressions d’emplois chez Peugeot et les départs des immigrés entraînent une diminution du nombre d’habitants donc de consommateurs. Cela induit des suppressions d’emplois dans d’autres secteurs comme le commerce, le bâtiment, l’enseignement, etc. Ce qui, par contrecoup, induit une nouvelle baisse de la consommation donc de nouvelles suppressions d’emplois, etc. La firme Peugeot s’en tire et devient sans doute plus compétitive, mais cela se fait au détriment de tous les autres secteurs de l’activité économiques de la région. […]

Retour ou exode

Quand un travailleur immigré quitte son pays pour des raisons économiques, il part dans l’idée de revenir au pays et cet espoir va le suivre pendant des années avant de se réaliser ou de glisser lentement vers l’oubli. Souvent le retour subsiste au niveau des mots, du rêve, du mythe. Il vit d’abord en célibataire dans l’espoir de réaliser rapidement les économies qui lui permettront de réaliser son rêve : l’achat d’un commerce, d’une ferme, d’un véhicule de transport, etc. Mais l’argent ne se gagne pas aussi vite qu’il l’espérait. Il fait venir sa femme et ses enfants. Ces derniers sont scolarisés en France et commencent à vivre comme tous les jeunes et tous les enfants de leur âge.

La pression du racisme et les primes proposées aux candidats au départ sont venues perturber les mécanismes normaux d’intégration dans la société française. Les familles immigrées se sont trouvées déstabilisées et certaines d’entre elles se sont décidées à quitter notre pays. Le collège des Tâles à Valentigney a organisé une correspondance avec les enfants rentrés au pays de leurs parents pour savoir ce qu’ils étaient devenus. Le collège a reçu des dizaines de lettres pleines de tendresse et de nostalgie. Cet échange de courrier, s’il n’a pas le caractère d’une enquête scientifique, permet de se faire une idée sur les difficultés de réinsertion de ces enfants. Ce sont eux les véritables sacrifiés de cette politique dite d’aide au retour.

Que disent-ils dans leurs lettres ? D’abord que certains parents n’ont pas trouvé de travail. Sur 21 pères, 11 se sont installés comme commerçants, 5 ont un autre travail et 5 sont au chômage, soit près de 25 %. Cela vient contredire le discours officiel de l’ONT qui laisse croire que la réinsertion se passe bien. L’ONI devait d’ailleurs vérifier le sérieux des projets de réinsertion avant la signature des contrats. Les projets de réinsertion ne correspondent que rarement aux besoins des pays d’origine. L’Algérie ou la Turquie ont besoin d’ouvriers très qualifiés, de techniciens, d’ingénieurs, etc. et pas tellement de commerçants. Il faut donc battre en brèche un certain discours sur le retour considéré comme un outil du développement de pays du Tiers-Monde. La France n’a d’ailleurs jamais fait un effort sérieux de formation professionnelle des travailleurs immigrés. À Sochaux, ils sont ouvriers à plus de 99 % (en 1977, seulement 6 ingénieurs et cadres et 40 employés, techniciens, agents de maîtrise sur 6 500 étrangers).

La réinsertion scolaire est également très problématique. Les enfants algériens disent qu’ils ont beaucoup de mal avec l’arabe classique. Les jeunes rentrés en Turquie ne maîtrisent pas la langue turque. Certains disent qu’ils ne comprennent rien à aucune matière. Ce qui est dramatique, c’est que ces enfants qui commençaient à réussir dans l’école française se retrouvent à la case départ. Certains expliquent dans des termes bouleversants qu’ils ne pourront pas réaliser leur projet de devenir infirmière ou technicien.

Mais c’est sans doute au niveau psychologique que leur situation est la plus dramatique.

[…]

En fait, ces enfants, ces jeunes étaient intégrés dans la société française, parfois peut-être sans s’en être rendu compte.

Mais nous avons aussi des échos des adultes. Certains connaissent de grosses difficultés : chômage, absence de logement, différences de mode de vie, etc. Le syndicat CGT de Sochaux par exemple a reçu plusieurs lettres disant : « Nous avons été trompés, nous n’avons pas de travail, aidez-nous à revenir. Nous sommes prêts à rembourser les primes ». Quand François Mitterrand est venu à Montbéliard, SOS Racisme l’a d’ailleurs interpellé sur cette question. Il faudra bien que la France accepte que ceux qui ne peuvent pas se réinsérer puissent revenir. Certains sont déjà là avec des visas de tourisme.

L’attitude des amicales qui entretenaient plus ou moins le mythe du retour a changé. Pendant longtemps, l’Amicale des Algériens par exemple, disait que l’Algérie était prête à accueillir tous ses ressortissants. La crise économique : baisse du pétrole et baisse du dollar, a entraîné une modification du discours. L’AAE insiste maintenant sur le droit de rester, ce que fait aussi l’ATMF depuis plusieurs années. L’ATMF dit même : les immigrés sont intégrés dans la société française et ils resteront ici. Point de vue que nous partageons complètement.

 

En guise de conclusion

1 – La région de Montbéliard a fait l’expérience de la politique de renvoi massif des immigrés, préconisée par Le Pen puisque le quart des immigrés est parti. Les effets en sont catastrophiques pour l’économie de la région. Les commerçants des quartiers sont peut-être ceux qui font le plus les frais du départ des immigrés. Ce qui est sûr : les déséquilibres économiques se sont encore accentués.

[…]

2 – Les problèmes humains de ceux qui sont partis ont souvent été négligés. La prime, même si elle atteint les dix ou douze millions de centimes, ne résout pas magiquement les problèmes de réinsertion. Elle a finalement empêché les familles de faire un véritable choix qui tienne compte de tous, c’est-à-dire aussi des femmes et des enfants.

Article extrait du Plein droit n° 4, juillet 1988


Source 


(1) Auto..., en anglais self. S'agissant de la Nouvelle-Calédonie, à qui peut bien renvoyer ce "self"/"auto" ? On ne sait pas. En tout cas, le concept même de "peuple autochtone" semble avoir été effacé des tablettes, à la manière des sbires de Staline retouchant une photographie gênante afin d'en faire disparaître un quidam tombé en disgrâce ! France, pays des droits de l'Homme, mais pas de ceux des Canaques !


Lecture


dimanche 16 décembre 2018

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert... #4


Épisode §4 : Paris profanée, Paris vandalisée, Paris traumatisée... 


Les images des manifestations parisiennes du samedi 8 décembre sont venues conforter les sentiments que j'exprimai dans le tout premier article. Le fait est que, malgré la sympathie que pourrait susciter un mouvement populaire comme les Gilets Jaunes, la simple réalité de l'inévitable infiltration d'une manifestation populaire d'envergure par des voyous, casseurs, voire par de véritables criminels me fait toujours prendre mes distances avec les émeutiers quels qu'ils soient. (Lien 01 - Lien 02  - Lien 03)

Pour ma part, j'ai toujours privilégié le débat et la confrontation intellectuelle aux jets de cocktails molotovs et de pavés sur la police et au pillage organisé de magasins. Et au risque de me répéter, j'estime que les gros bras et autres abrutis ayant dévasté une partie de Paris l'autre samedi ne sont que des brutes épaisses dont le slogan pourrait se résumer en "Tout dans les biscotos, rien dans le ciboulot !".

Un beau jour, je pars à pied de La Défense en direction de Notre-Dame, soit près de trois heures de marche (excellent pour garder la ligne !) via Neuilly-sur-Seine, les Champs-Elysées, la Concorde... Sur l'Avenue de la Grande Armée, je suis intrigué par une marque de motos dont je n'avais jamais entendu parler et pousse la porte du magasin pour en discuter avec le gérant, un homme tout à fait courtois, au demeurant. En fait, "Indian" ne renvoie pas à l'Inde mais aux Etats-Unis. J'ai appris tout récemment que le magasin avait reçu la visite de quelques vandales lors des dernières échauffourées. Quelques connards ont dû penser qu'ils pouvaient repartir de là avec une moto sous le bras !


À tous les autres protestataires, venus initialement sur Paris dans le but de manifester pacifiquement, j'aimerais présenter un petit bout de ce Paris (haussmannien) que je connais un peu, pour y avoir habité, d'abord, et y avoir officié comme prof particulier, ensuite, en étant souvent logé par les familles de mes élèves, et quelles familles ! J'ai ainsi passé quelques années dans une mansarde Rue d'Artois, entre Friedland et Champs-Elysées, avec une très belle vue sur l'Arc de Triomphe ; puis je me suis retrouvé dans la Rue Vineuse, près du Palais de Chaillot, à deux pas de la statue de Benjamin Franklin et des bureaux de Brigitte Bardot, puis, des années plus tard, après avoir décliné une offre de studio sur l'Avenue Foch - artère prestigieuse mais ô combien sinistre, surtout la nuit, avec (à l'époque) toutes ces "filles de l'Est" - , je me suis rabattu sur le Boulevard Suchet, avec quelques bistrots tout près, et même un hypermarché Porte d'Auteuil. 

Mais même si je n'y habite plus, je continue de sillonner ce Paris haussmannien régulièrement, et à pied ! Vous allez comprendre le pourquoi du comment en examinant les images qui suivent. Il se trouve que Paris (mais ça vaut pour Bruxelles, que j'adore, Munich, Prague, Budapest, etc.) regorge d'objets architecturaux  répertoriés nulle part et que l'on ne découvre qu'en flânant. Pour n'en citer que deux sortes, vous avez les mascarons et les cariatides.

Alors, messieurs-dames les manifestants paradant sur les grands boulevards parisiens, offrez-vous un jour une petite déambulation, en dehors de toute manifestation. Levez le nez et vous découvrirez quelques curiosités architecturales tout à fait remarquables.

Les images qui suivent sont des épreuves de repérage. La plupart sont en 3D (lunettes spéciales rouge-cyan requises).... 

En espérant que cette petite visite fera comprendre à quelques crétins et vandales que si le Paris du Baron Haussmann attire autant de touristes, il y a de bonnes raisons à cela !

Précision utile : la Place de l'Étoile se situe à près de 22 mètres au-dessus de la Concorde, ce qui explique que la déambulation sur les Champs-Elysées soit plus commode de l'Arc de Triomphe vers l'Obélisque. Alors, imaginons que vous soyez tout en haut des Champs-Élysées, près de l'Arc auquel vous tournez le dos ; en longeant le côté droit (impair) de l'avenue, vous allez passer devant un étrange bâtiment couvert de couples d'enfants tout nus dans des attitudes tellement réalistes qu'on les croirait authentiques. Et, dans la rue qui fait l'angle avec l'avenue, vous apercevrez de bien beaux mascarons.

Andiamo!

Rue Galilée

Avenue du Président Wilson

Grand Palais
Pas moins d'une demi-heure pour réaliser cette image (en fait plusieurs images façon puzzle) d'un étonnant escalier visible au sein du Grand Palais


arc, cariatide, champs, élysées, émeute, gilet, gouvernement, haussmann, jaune, macron, manifestation, mascaron, paris, triomphe, vandale, macron, révolte, révolution, france

arc, cariatide, champs, élysées, émeute, gilet, gouvernement, haussmann, jaune, macron, manifestation, mascaron, paris, triomphe, vandale, macron, révolte, révolution, france

arc, cariatide, champs, élysées, émeute, gilet, gouvernement, haussmann, jaune, macron, manifestation, mascaron, paris, triomphe, vandale, macron, révolte, révolution, france

arc, cariatide, champs, élysées, émeute, gilet, gouvernement, haussmann, jaune, macron, manifestation, mascaron, paris, triomphe, vandale, macron, révolte, révolution, france




Opéra Garnier : un des trois plus beaux bâtiments profanes de Paris (à elles seules, les cariatides décorant l'arrière du bâtiment valent le détour !), avec le Louvre et l'Hôtel de Ville  (cliquer sur l'image pour l'agrandir ; un autre clic pour la refermer)

Opéra de Paris, le foyer

Plafond du Petit Palais (cliquer sur l'image pour l'agrandir ; un autre clic pour la refermer)

Lui, c'est Montaigne, et il contemple la Sorbonne



















Trocadéro


Rue de Turbigo (Paris 3ème) - Le numéro ? Si j'ai bonne mémoire, entre le 53 et le 57 !




















"Kalap Alap" : une drôlatique cariatide assise, près du jardin du Luxembourg
   

À suivre...

lundi 22 mai 2017

Roland Garros. Retour sur un scandale §1



Pour une fois, on va parler d'autre chose : du tournoi de tennis de Roland Garros.

Voilà qu'on apprend que la Russe Maria Sharapova, après avoir purgé une suspension de quinze mois pour une sombre embrouille autour de la consommation d'un médicament qu'elle avait l'habitude de prendre (le meldonium), s'est vu refuser par la fédération française la 'Wild Card' tant espérée.


auteuil, paris, chelem, fft, garros, grand, ivanovic, maria, meldonium, muguruza, paris, roland, serre, sharapova, tennis, wta, 3d
Image en 3D (lunettes rouge-cyan) volontairement floutée

J'en connais qui doivent vraiment l'avoir mauvaise : les gogos qui avaient pris soin d'acheter leurs billets en ligne dans l'espoir de voir la grande Russe de retour à Paris. Et, pour comble de malheur, voilà que le Suisse Federer, à son tour, déclare forfait !

J'avoue compatir à la douleur des neuneus roulés dans la farine par la FFT ! Et je me réjouis par la même occasion de ne plus faire partie de ces gogos, depuis que j'ai décidé, en 2014, de ne plus jamais remettre les pieds dans ce stade.

Le fait est que je connais bien Roland Garros, cette pseudo manifestation sportive où la plupart des gens se rendent essentiellement pour croiser des "peoples" !

Par parenthèse, que ceux qui suivent le tennis à la télévision me disent lequel des quatre tournois dudit Grand Chelem (Melbourne, Roland Garros, Wimbledon, Flushing Meadows) affiche le plus de personnalités connues dans ses gradins, je veux dire dans ses loges pour V.I.P. !?

Ne cherchez pas : les vieux acteurs et vieilles actrices de cinéma, les chanteurs passés de mode, les starlettes de la télé-réalité, les journalistes et autres animateurs de télévision..., c'est surtout en France qu'on les voit afficher leurs tronches dans les loges, lors des retransmissions assurées par France-Télévision !

Quant à l'intérêt sportif, là encore, il n'y a pas débat : avant qu'un(e) joueur/euse français(e) ne gagne de nouveau ici, la dernière victoire datant de Yannick Noah, en 1983, un gros paquet d'eau aura coulé sous les ponts de la Seine. Et là, j'entends déjà les critiques pour ce qui serait de la phallocratie : "Et les filles alors ?!" Les filles ? Vous voulez parler de Mladenovic ? Ben, après une 'franco-américaine' (Mary Pierce), pourquoi pas une 'franco-yougoslave', ou 'franco-croate' ? Cela dit, j'espère voir Halep enfin aller au bout, et pourquoi pas une des soeurs Pliskova, sans oublier la tenante du titre, ainsi que Kerber ou Svitolina. Mladénovic ? Il faut voir si elle supporte la maudite "pression" qui a tant joué des tours à Mauresmo !

La vérité est que Roland Garros, bien plus qu'une manifestation sportive, est avant tout un happening mondain pour pseudo-V.I.P.s, ainsi qu'une grosse foire commerciale au cours de laquelle un énorme achalandage de boutiques réalise un chiffre d'affaires colossal tiré de la vente de produits de pacotille coûtant la peau des fesses.  

Ce qui explique que les commerçants de la FFT n'aient eu de cesse de presser la municipalité parisienne d'étendre le domaine commercial alloué au tournoi, soi-disant pour construire un stade couvert - tous les autres tournois du Grand Chelem disposant, depuis des années, d'un stade couvert ; ex. 1988 pour l'Australian Open ! -, alors que la véritable raison de l'extension du domaine était la possibilité de multiplier le chiffre d'affaires en casant un plus grand nombre de boutiques !

Et s'il n'y avait que cela !

2013 : j'arrive à Roland Garros, ce matin-là, avec mon matériel photographique, lorsque des agents de sécurité m'invitent à faire examiner ledit matériel, s'appliquant à mesurer la longueur des téléobjectifs et m'intimant l'ordre de déposer mon pied photographique à la consigne.

- Ah bon ! Et pourquoi donc ?

- Ben, c'est la règle : comme vous n'êtes pas accrédité, vous ne devez pas avoir le même matériel que les photographes officiels.

Je tombe des nues et découvre, à l'occasion, que les photographes accrédités auprès du tournoi se sont constitués en véritable mafia, faisant interdire tout appareil un peu trop sophistiqué détenu par le public, le tout dans le but de ne pas voir "monsieur ou madame Tout-le-monde" faire de la concurrence aux photographes professionnels.

Les deux images qui suivent datent, précisément, de 2013 : on y voit la Serbe Ana Ivanovic durant un entraînement, puis observant une pause, tout en se montrant visiblement intriguée par l'étrange objet pointé vers elle, équipement que j'ai réussi à remonter une fois franchie la grille.


Images en 3D - lunettes rouge-cyan requises

Je suis retourné à Roland Garros l'année suivante, pour assister au triomphe de Maria Sharapova, et j'en ai profité pour m'équiper d'un monopode plus facile à camoufler que celui confisqué l'année précédente. Il faut dire que, sans un pied-photo, compte tenu du poids du matos, l'image qui suit, prise au téléobjectif, aurait été rendue impossible !

Je dois dire que la fille m'a tout de suite tapé dans l'oeil : une jolie plante plutôt grande pour une Espagnole (1,82 m) et originaire du Venezuela, Garbiñe Muguruza. Dois-je rappeler que Muguruza est la tenante du titre, ayant battu Serena Williams  en 2016 ?

Image en 3D - lunettes rouge-cyan requises
C'est en apprenant les projets d’agrandissement du stade de Roland Garros, au détriment des Serres d'Auteuil, que j'ai définitivement décidé de ne plus jamais remettre le pied dans ce tournoi devenu un peu trop commercial à mon goût.

Autant dire que la nouvelle de la non-invitation de Sharapova par la FFT m'a laissé froid, tout en étant révélatrice de la duplicité des commerçants de ladite fédération.

Explication : tous les ans, les habitués du tournoi reçoivent des alertes sur leur boîte mail, afin qu'ils réservent des billets en ligne, ce qui intervient bien avant la fin du moi d'avril. Ce qui veut dire que, lorsqu'elle a annoncé la non-invitation de Sharapova, soit le mardi 16 mai 2017, la FFT avait déjà fait le plein de réservations-ventes de billets...

Ai-je besoin de préciser que lesdits billets ne sont pas remboursables ?

Vous avez compris ? Que ces gredins de la FFT ont attendu que le gros des billets soient vendus sur l'Internet avant d'annoncer la non-invitation de Sharapova ? Car, l'annoncer trop tôt eût certainement ruiné les ventes de tickets, en l'absence notable de Serena Williams et de Roger Federer !

En tout cas, les petits businessmen spécialisés dans le marché noir risquent de faire de bien mauvaises affaires cette année, avec la petite montagne de tickets invendus et invendables qu'ils vont avoir sur les bras !

Il ne reste plus aux gogos floués par la FFT qu'à manifester bruyamment leur mécontentement dans les gradins lors des prochains matches, ce qui ne manquera pas de se voir et de s'entendre sur tous les écrans de télévision du monde !

Quant à notre grande Russe, elle va avoir un peu de temps, maintenant, pour préparer les tournois sur herbe en terre britannique et, va savoir ce qu'elle peut nous réserver à Wimbledon, dès lors que je vois mal les organisateurs de ce prestigieux tournoi se montrer aussi cons que leurs collègues français !


Lien...

lundi 23 janvier 2017

Un sommet dans l'art de la séduction : la parure berbère. Retour d'une exposition à l'Institut du Monde Arabe


Et dire que j'ai bien failli ne pas y aller !

Dimanche 8 janvier 2017. Je consulte mon planning, sur lequel il y a marqué : Parures berbères à l'Institut du Monde Arabe - Orchestre des animaux à la Fondation Cartier.

Dimanche, jour de flemme... J'hésite tout en cogitant 'dans ma Ford intérieure' (copyright feu Frédéric Dard/San Antonio) : "des parures de bonnes femmes en Afrique du Nord ? Mouais, mais en quoi des bijoux féminins pourraient-ils m'intéresser, moi qui déteste porter quoi que ce soit de métallique sur la peau ? Mais, d'un autre côté, c'est le tout dernier jour de l'expo, et j'aurai l'air de quoi s'il s'avère que j'ai raté quelque chose d'important ?????"

Je n'en continue pas moins d'hésiter fortement, d'autant plus qu'il y a une course importante (un des quatre Grand Prix siglés 'B' servant aux sélections pour le Grand Prix d'Amérique) à l'hippodrome de Vincennes le même jour.

Et puis, zou ! Je me lance : on part pour l'IMA, puis on ira jeter un oeil à la Fondation Cartier.

Petit retour en arrière : hiver 2013-2014, le joaillier Cartier s'expose au Grand Palais, à Paris. Là encore, je m'y étais pris au tout dernier moment, je veux dire le tout dernier jour. On se marchait littéralement sur les pieds et j'avoue être un peu tombé des nues en découvrant le formidable travail du fondateur de cette prestigieuse marque de luxe, à l'origine, un simple artisan, mais quel artisan !

Pour réaliser les images qui suivent, il a fallu se contorsionner dans tous les sens, les objets étant protégés par d'épaisses vitrines luisant dans la pénombre ; heureusement que je pratique assidûment la gymnastique ! Les six images qui suivent sont, donc, des stéréoscopies visibles (en 3D) à l'aide de lunettes bicolores rouge-cyan. Et si vous apercevez des traces blanchâtres sur les photos, c'est tout simplement en raison du format 'gif', impliquant une forte compression du fichier image, donc une certaine perte de définition.

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome


arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

D'autres images sont visibles ici... et ailleurs !


En fait, c'est le formidable souvenir, qui m'était resté de l'expo 'Cartier', qui m'a incité à visiter aussi celle-ci, à l'IMA. Par ailleurs, j'avais tout de même une vague idée de la légendaire propension des femmes berbères (et il n'y a pas qu'elles en Afrique : voyez les femmes Massaï ou Peulh !) à s'affubler des colifichets les plus extravagants. Et là, quel choc ! 

Ci-dessous, des images tirées du catalogue officiel (images en 2D).

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome


Et dire que j'avais bien failli ne pas y aller ! Il se dégageait de ces objets la même magnificence que des inaccessibles diadèmes, bagues, rivières de diamants et autres couronnes princières de la maison Cartier, exposés naguère au Grand Palais, avec, ici, et c'est en cela que l'expo était tout bonnement époustouflante, des objets de la vie quotidienne, portés par de simples "bonnes femmes" : des fiancées, des épouses, de simples mères de famille berbères.

Comme chez Cartier au Grand Palais, l'omniprésence des vitrines m'a imposé de longs exercices de contorsion, histoire d'éviter de méchants reflets dans l'objectif. Et ce ne fut pas toujours facile !

Là encore, les images qui suivent sont en 3D et requièrent le port de lunettes bicolores.


arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

arabe, parure, institut, paris, exposition, bijou, monde, berbère, djurdjura, algérie, maroc, tunisie, sahara, hoggar, bouvier, trésor, porter, hidjab, djilbab, tassili, cartier, grand, palais, expo, place, vendome

Ici, contrairement à l'expo Cartier, il y avait bien moins de monde (mais il faut croire que l'expo a connu un indéniable succès, puisqu'elle a vu sa date de clôture passer du 28 août 2016 au 8 janvier 2017 !), la principale déception   - mais je commence à en avoir l'habitude, surtout depuis l'ouverture du Musée du Quai Branly, où les rares Africains qu'on croise sont des agents de sécurité ! - étant suscitée par la quasi totale absence d'un public africain, a fortiori maghrébin. C'est tout juste si j'ai vu passer un couple de jeunes "Beurs", dont la femme portait le hidjab. Pour le reste, rien que des "toubaabs" : des Blancs et des Blanches.

Dois-je vous avouer que cette absence de curiosité intellectuelle des Africain(e)s, toutes catégories sociales confondues, pour la Culture, dans son acception la plus large - celle des autres mais aussi leur propre patrimoine culturel -, me consterne au plus haut point ?

Résultat des courses, ce sont toujours les autres qui se passionnent pour NOTRE culture et la collectent religieusement, comme ici, avec le couple Bouvier, propriétaire des objets exposés. Et quand on envisage l'étendue du domaine géographique parcouru par ces collectionneurs, soit la totalité de l'espace saharien, on ne peut qu'être admiratif.

Et c'est ici que j'aurais comme une furieuse envie de pousser un fort coup de gueule en direction de ces pseudo-élites africaines de Paris et d'ailleurs : un des principaux marqueurs du sous-développement d'un pays ou d'une nation tient certainement dans la propension des catégories sociales soi-disant les plus évoluées à se cantonner dans la "singerie" d'un modèle socio-culturel exogène... Voyez un peu l’appétence d'une certaine bureaucratie africaine pour des costumes-trois-pièces, en pure laine vierge, parfaitement inadaptés au climat tropical ou équatorial ; voyez aussi les grands immeubles en béton et en verre qui ornent tant de capitales africaines, avec ce formidable effet de serre généré par un soleil omniprésent, imposant l'installation de climatiseurs fort gloutons en énergie... Et voyez encore les soi-disant élites féminines noires et leur obnubilation pour les cheveux défrisés ou carrément en plastique, alors que la tresse traditionnelle africaine constitue certainement - et soit dit sans chauvinisme aucun ! - le nec plus ultra du raffinement artistique en matière de parure capillaire !

Au final, je serai resté plus de deux heures, soit aussi longtemps que chez Cartier au Grand Palais, pour photographier la quasi-totalité de cette fabuleuse collection dont on ne félicitera jamais assez les exceptionnels collecteurs, surtout lorsqu'on pense aux tonnes de sable qu'ils ont dû ingurgiter par la bouche, le nez, les oreilles et tous les pores de leur peau lors d'une quête à travers oueds et déserts qu'on imagine harassante, mais ô combien passionnante !



Liens :  1  -  2