Translate

Affichage des articles dont le libellé est gibraltar. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est gibraltar. Afficher tous les articles

vendredi 20 mai 2011

African immigrants targeting Europe. Les harragas à l'assaut de l'Europe

Avertissement - Warning


Il existe une nouvelle version de ce texte... A new version of this text is available... here  - ici - hier - aquí...


Summary: why do so many young Africans prefer to leave their beautiful continent and come to Europe to get drowned in the sea or -  when they survive - to be humiliated as slaves?

Chers amis de Tunisie, du Maroc et d'Algérie, je sais que vous êtes nombreux à consulter ce blog, surtout depuis quelques semaines, où les choses se sont vraiment accélérées. Je mettrai cela sur le compte du bouche à oreille. Le phénomène est tellement étonnant que, l'autre jour, en jetant un coup d'oeil sur les statistiques, j'ai vu, par exemple, que la Tunisie se classait première, avant la France et les Etats-Unis ! Vous vous rendez compte ? La semaine dernière, j'ai eu plus de visiteurs tunisiens que français ou américains !

Du coup, cela va m'inciter à m'intéresser d'un peu plus près à ce qui se passe au Sud de la Méditerranée, même si, pour ma part, je me sens citoyen du monde, autant intéressé par ce qui se passe en Afrique qu'en Iran, à Cuba, en Chine, en Amérique du Sud et partout ailleurs.

Je m'en vais, donc, enfourcher de nouveau un dada : si nous nous devons de féliciter notamment la Tunisie et l'Egypte (on croise les doigts pour que certains fous furieux se calment et arrêtent de s'en prendre aux Coptes !) pour le formidable travail accompli dans ce début de printemps arabe, nous nous devons, par ailleurs, de mettre en garde les jeunes Africains contre cette mode de l'émigration sauvage à travers la Méditerranée ou l'Atlantique, avec les noyades qu'on imagine, et les humiliations pour les rescapés ! Car, contrairement aux boniments que l'on entend ici ou là, cette mode n'est en rien suscitée par la pauvreté - les pauvres n'ayant pas les moyens de payer les passeurs - mais plutôt par l'engouement pour tout ce qui brille en Occident, notamment par le biais des programmes de télévision par câble ou par satellite.

Pour ma part, j'entends bien insister sur le fait que ces arrivées massives d'Africains à Lampedusa, à Gibraltar ou sur les Îles Canaries ou ailleurs sont humiliantes pour tout le continent, quand on voit les millions d'étrangers qui se pâment d'aise sur les plages africaines ou à travers les pistes des savanes ou des forêts d'un continent qui compte plus d'animaux sauvages que  tous les autres continents réunis !





Un rapport de l’ONU rendu public en août révèle qu’il y a dans le monde 214 millions d’immigrants dont 49% sont des femmes. 6 sur 10 de ces immigrants résident dans des nations développées. La plupart d’entre eux viennent des pays pauvres et arriérés.

Le principal flux humain de la planète a comme point de départ l’Amérique Latine et les Caraïbes. Les États-Unis sont la destination finale. Le second provient de l’Afrique et vise l’Europe. Dans tous les cas, la tentative pour échapper à la misère et à l’exclusion de leurs pays d’origine est une motivation commune.


Malgré la crise économique globale, la tendance est à la hausse. Le cas du Mexique est un paradigme. Il s’agit non seulement du pays de la région ayant le plus grand nombre de personnes qui tentent de traverser la frontière. Il est aussi une sorte de pont que d’autres immigrants utilisent pour essayer de regagner coûte que coûte les États-Unis.

Conduire des gens de l’autre coté de la frontière est devenu une affaire juteuse qui génère- comme l’a fait savoir l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime organisé, 7 milliards de dollars par an, un chiffre bien supérieur aux revenus de la vente de marihuana ou de cocaïne en territoire étasunien.


La plupart de ceux qui tentent d’émigrer aux États-Unis, payent un trafiquant qui est appelé “pollero”. Les sommes apportées par cette affaire sont si importantes que le crime organisé s’est impliqué dans cette traite de personnes.

Cela augmente les risques pour les immigrants qui sont déjà dans une situation trop vulnérable, compte tenu du fait que ce voyage est hasardeux et qu’ils peuvent être victimes d’abus de la part des autorités corrompues. Les immigrants doivent affronter maintenant des enlèvements, des extorsions et au pire, la mort.


Dans le patio numéro 2 du cimetière de Tarifa une corde tendue à la hâte sépare, à la gauche du visiteur, un lieu de sépulture pour les morts sans nom du reste du cimetière. Cette corde n’a d’autre rôle que d’éviter aux visiteurs de piétiner ces sépultures qui ne portent aucun signe distinctif. Un modeste signe de respect pour les morts, dont la dernière demeure ne porte ni pierre tombale ni épitaphe et auxquels personne ne vient porter de fleurs. 

Ceux qui sont enterrés ici ont été à un doigt de leur but final. C’est la dernière étape d’un périple de milliers de kilomètres qui se révèle fatale. La majorité d’entre eux vient du de l’Afrique du Nord-Ouest et du Maghreb. Plusieurs d’entre eux traversent le Sahara à pied: Ce sont des Africains noirs du Nigeria, du Ghana, de Sierra Leone, des pays où la guerre fait rage ou dont la situation intérieure n’évolue pas. D’autres viennent même d’Irak ou d’Afghanistan. D’une manière ou d’une autre, entassés dans des camions, des cargos rouillés ou confortablement installés dans un avion de ligne, ils réussissent à débarquer à Tanger. Cette ville pittoresque, qui fut la capitale culturelle du Maroc, s’est transformée en plaque tournante pour les migrants qui font tout pour rejoindre l’espace Schengen.

Plusieurs habitants de l’Espagne du Sud appellent l’Estrecho la plus "grande fosse commune de l’Europe". Le détroit de Gibraltar est l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde. Du haut des ponts des supertankers et des porte-conteneurs les zodiacs sont totalement invisibles. En quelques minutes, la mer peut passer d’un calme plat à des vagues de quatre ou cinq mètres de hauteur. Les moteurs des zodiacs peuvent tomber en panne, quelques-uns sont si vieux que le caoutchouc qui les revêt est devenu poreux.



Ce jour-là un jeune du nom d’Abdelfagour est mort à l’hôpital de Ceuta, l’autre enclave espagnole. Le jeune homme, âgé de 14 ans, était originaire de la ville marocaine de Tétouan, il avait réussi à traverser la frontière de l’enclave. Comme d’autres jeunes, il traînassait sur le port, en attendant une occasion de tenter sa chance. Cette chance s’est offerte à lui après une fiesta. Abdelfagour a dû se cacher dans un camion qui ramenait des cabines de spectacle vers Algésiras. Il a été trouvé à demi-mort sur la plage de Chorillo sur la face sud de  Ceuta. Quelqu’un l’a transporté à l’hôpital où il a lutté contre la mort pendant douze jours encore.


Targeting Schengen!

A UN report released in August shows that there are worldwide 214 million immigrants of whom 49% are women, 6 out of 10 live in developed nations, most of them coming from poor and backward countries.

The main stream of human migration starts in Latin America and in the Westindies. The United States are the (main) final destination. The second stream comes from Africa and targets Europe. In all cases the attempt to escape from poverty and exclusion in the original country is the main motivation.






Despite the global economic crisis, the trend is going upward. Mexico is a good paradigm of it, then it is not only the country of the region with the largest number of people trying to cross the border; it is also a sort of bridge that other immigrants use when trying at all costs to reach the United States.

Leading people to the other side of the border has become a lucrative business that generates – as reported by the United Nations Office against Drugs and Organized Crime – 7 billion US$ per year, that is much more than the sales figures of marijuana or cocaine in the U.S.


Most of those who try to emigrate to the United States pay a smuggler who is called "pollero". The amounts provided by this business are so important that organized crime has got involved in the trafficking, and that increases the risks for immigrants who are already in a too vulnerable position, given the fact that the trip is risky and that immigrants could be abused by corrupt officials. Furthermore, people have also to face kidnappings, extortion or worse: death.

In the patio Nr 2 of the cemetery of Tarifa a rope has been hastily stretched between two sections, in order to separate unnamed dead people from the rest of the cemetery. The only role of that rope is to prevent visitors from trampling graves without any sign distinguishing them. A small mark of respect for the dead, whose final resting place shows no tombstone nor epitaph, nobody coming here to put flowers. 

Those who are buried here were a whisker away from reaching their final goal. The graveyard is the last step in a journey of thousands miles that turned out to be fatal. The majority of them came from North-West and North Africa. Many of them crossed the Sahara on foot: black Africans from Nigeria, Ghana, Sierra Leone, countries where war is raging, or with a no changing miserable domestic situation. Others even come from Iraq or Afghanistan. In one way or another they get crammed into trucks, cargo ships or comfortably installed in airliners; anyway, they manage to land at Tangier, that picturesque town which used to be the cultural capital of Morocco and has been transformed into a hub for migrants who try everything in order to join the Schengen area.


Several inhabitants of southern Spain call the Estrecho the greatest "mass grave of Europe". The Strait of Gibraltar is one of the busiest shipping lanes in the world. From the top decks of supertankers and container ships zodiacs are totally invisible. Within minutes, the sea can pass from dead calm to waves of four or five meters high. The engines of zodiacs sometimes fail; some of the boats are so worn that their rubber skin has become porous. 

That day a boy named Abdelfagour died in Ceuta's hospital, another Spanish enclave. The young man, aged 14, was from the Moroccan city of Tetouan, and had managed to cross the border, like other young people do, standing around the port, waiting for an opportunity. This opportunity came after a fiesta. Abdelfagour had to hide in a truck that brought the show booths back to Algeciras. He was found half dead on the beach of Chorillo, in the south of Ceuta. Someone took him to hospital where he fought against death for twelve more days.



Boat-people

The turmoil over illegal migrants is a consequence of the Arab pro-democracy awakening on the far side of the Mediterranean and, perhaps, of the Western military intervention in Libya. According to UNHCR, more than 20,000 boat people have landed on the Italian island of Lampedusa this year, almost all of them from Tunisia. More than 800 have arrived in Malta, mostly from Libya.

At today's meeting of the European Union's interior ministers in Luxembourg, Italy and Malta called on the EU to activate a 2001 directive to grant temporary protection to migrants in cases of “mass influx” and to share the burden of absorbing the newcomers. But ministers flatly turned down the proposal. The European Commission described the call as “premature”, but said the EU was offering “solidarity” in other ways, including money and additional surveillance teams provided by the EU's Frontex border agency.


Malta would be helped on a voluntary basis in resettling boat people, given its small size and the fact that most of its newcomers are people fleeing war in Libya. Italy is confronted by a bigger wave, but its boat people are mainly economic migrants rather than refugees who have taken to the sea because of the economic crisis in Tunisia after its pro-democracy revolution, and because border controls have become laxer after the downfall of President Zine el-Abidine Ben Ali.


In any case, say fellow ministers, the flow of migrants to Italy is nothing like the influx of refugees into Europe (mainly Germany) during the Balkan wars, in response to which the EU directive was adopted.

L'agitation autour des migrants illégaux est une conséquence du printemps démocratique qui s'est manifesté de l'autre côté de la Méditerranée et, peut-être, de l'intervention militaire occidentale en Libye. Selon le HCR, plus de 20.000 boat people ont débarqué sur l'île italienne de Lampedusa cette année, la quasi-totalité d'entre eux venant de Tunisie. Plus de 800 sont arrivés à Malte, principalement en provenance de Libye.

Lors de la réunion tenue aujourd'hui, à Luxembourg, entre les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne, l'Italie et Malte ont appelé l'UE pour qu'elle active une directive de 2001 visant à  accorder une protection temporaire aux migrants en cas d'"afflux massif", et à partager le fardeau de la prise en charge des nouveaux arrivants. Mais les ministres ont catégoriquement refusé la proposition. La Commission européenne décrit l'appel des deux pays comme "prématuré", mais estime que l'UE était en train de mettre en place "la solidarité" par d'autres moyens, y compris de l'argent et des équipes de surveillance supplémentaires prévues par l'agence Frontex de l'Union européenne en charge des frontières.

Malte disposerait d'une aide, sur une base volontaire, dans la réinstallation des réfugiés, étant donné sa petite taille et le fait que la plupart des nouveaux arrivants sont des gens qui fuient la guerre en Libye. L'Italie est confrontée à une plus grande vague, mais ses boat people sont principalement des migrants économiques plutôt que des réfugiés, et ils ont pris la mer en raison de la crise économique en Tunisie après la révolution pro-démocratique, et parce que les contrôles aux frontières sont devenus laxistes après la chute du Président Zine el-Abidine Ben Ali.

Dans tous les cas, selon les ministres du reste de l'Europe, le flux de migrants vers l'Italie ne ressemble en rien à l'afflux de réfugiés en Europe (principalement en Allemagne) pendant les guerres des Balkans, en réponse auxquelles la directive européenne a été adoptée.


Mafia, immigration et racisme en Italie

L'exploitation inhumaine d'immigrés souvent clandestins, sous contrôle de la mafia locale, symbolise toute la misère de l'Italie du Sud.

L'ONU dénonce des conditions proches de l'esclavage. Les violences qui ont éclaté à Rosarno rappellent celles du sud de l'Espagne il y a peu, avec un même fond sordide et raciste.

À Rosarno, dans le sud de l'Italie, des immigrés ont incendié des voitures, brisé des vitrines et mis le feu à des poubelles, pour protester contre l'attaque d'ouvriers agricoles africains par une bande de jeunes Calabrais, rapporte la police. Les migrants, qui ont en outre bloqué un axe routier, se sont heurtés aux policiers en tenue anti-émeute. Une quinzaine d'étrangers ont été interpellés. Le nombre de blessés dans leurs rangs s'élève à 20. Certains émeutiers scandaient "Nous ne sommes pas des animaux !" et brandissaient des pancartes affirmant "Les Italiens ici sont racistes !".

Les incidents ont éclaté après que de jeunes Calabrais circulant en voiture eurent tiré à la carabine sur un groupe de migrants africains revenant des champs. Deux de ces étrangers ont été blessés. Des travailleurs agricoles immigrés ont été sauvagement tabassés et blessés par une horde de Rosarniens déchaîné, et armés de barre de fer. Les victimes, toutes des étrangers en Italie, furent pour certaines renversées par des voitures, pour d'autres molestés sans ménagement à l'aide d'outils.

Le bilan de ces violences s'établit à 38 blessés, dont 20 étrangers et 18 policiers, selon l'agence de presse Ansa. Certains étrangers ont été renversés volontairement par des voitures, d'autres essuyant des tirs de fusil.

Pas d'Italiens pour accepter de travailler dans de pareilles conditions.

Des années que cela fonctionne ainsi pourtant, même si tous faisaient semblant de l'ignorer. La révolte a déclenché une dure confrontation, sans pitié, incontrôlable, entre les habitants de Rosarno et les immigrés africains. Bagarres, violences, pillages, guet-apens et coups de feu : au moins 3 immigrés ont été blessés par des coups de fusil tirés par les habitants.

La guerre silencieuse entre les 2 communautés qui durait depuis des mois, voire des années, a éclaté au grand jour. Les Africains étaient relégués aux confins de la ville, dans une vieille usine abandonnée à la périphérie du centre habité. Sans services, sans hygiène, dans la promiscuité et la précarité la plus totale. Dépourvus de structures et de quelque type d'accueil que ce soit, ils se rassemblent en communautés précaires qui finissent inévitablement par entrer en conflit avec la population locale.



Mafia, immigration and racism in Italy

The inhuman exploitation of immigrants, often illegal, under control of the local Mafia, symbolizes the misery of Southern Italy.

UN condemns conditions close to slavery. The violence that erupted in Rosarno remind us those in southern Spain long ago, with the same sordid background of racism.

At Rosarno, in southern Italy, immigrants have burned cars, smashed windows and set fire to garbage cans to protest against the attack of African farm workers by a gang of young Calabrian, police said. The migrants who also blocked a road, clashed with police in riot gear. Fifteen foreigners were arrested. The number of casualties in their ranks is about 20. Some rioters chanting "We're not animals!" and waved placards saying "The Italians here are racist!".

The incident erupted after Young Calabrian had fired at a group of African migrants returning from the fields. Two of those foreigners were wounded. Migrant farm workers were brutally beaten and injured by a horde of excited inhabitants of Rosarno, armed with iron bars. Some of the victims, all foreigners, were knocked down by cars, others beaten mercilessly with tools.

The result of the riot amounts 38 injured, including 20 foreigners and 18 policemen, according to news agency Ansa. Some foreigners have been deliberately toppled by cars, others came under fire.


Not a single Italian would accept to work under such conditions.

The business has been running quite for years, even if most of the people pretended to ignore it. The rebellion triggered a serious battle, ruthless, uncontrollable, between the residents of Rosarno and immigrants from Africa. Fighting, violence, looting, ambushes and shootings: at least three immigrants were injured by gunshots.

The silent war between the two communities that had lasted for months, even for years, has come to light. Africans were relegated to the confines of the city in an old abandoned factory at the outskirts of an inhabited area. Without any services, without sanitation, in the most precarious and complete promiscuity. Without any structures and any type of accomodation they gather in precarious communities which inevitably end in conflict with the local population.



More :

"Shipwrecked" in the desert



Ils avaient un "chez eux", ils préfèrent risquer leur peau pour venir se faire humilier comme esclaves chez les autres !

They chose to flee their homes and prefer to risk their own lives in order to be humiliated as slaves far away from their country!




Entre nous, comment rester insensible devant une image comme celle-ci : leur barque branlante a chaviré dans la Méditerranée, et fort heureusement, il y avait un filet d'élevage de thons non loin de là. Ceux qui ont réussi à nager jusqu'au filet ont eu la vie sauve. Quant aux autres... !

Look! How can one be insensitive to a picture like this? Their rickety boat capsized in the Mediterranean, and fortunately, there was a trickle of tuna farming nearby. Those who managed to swim till the net could have rescue. As for others ... !