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mercredi 22 juin 2022

Les Français sont obsédés par le burkini - et tout cela devient franchement gênant

Ceci est la traduction par mes soins d'un article de Arwa Mahdawi, paru sur le site du Guardian. (Source)

Relecture en cours

La planète brûle et la France en est à se demander si les femmes doivent ou non porter des manches longues pour se baigner – une agitation qui a visiblement ses racines dans la profonde islamophobie du pays.

Bonjour et bienvenue au prix "Get A Grip" (1)(Ressaisissez-vous !"), que je viens d'inventer. Le prix GAG est décerné au cas par cas à un pays qui déploie une formidable énergie dans le seul but de s'humilier sur la scène mondiale en se concentrant sur quelque chose de ridicule pendant que le feu couve. Le prix rend hommage à ceux qui semblent avoir perdu tout sens de la perspective et les exhorte gentiment à essayer de s'inquiéter de quelque chose de plus important.

Il y a beaucoup de prétendants au prix inaugural du GAG, mais j'ai décidé de commencer avec la France. Il se passe beaucoup de choses en France, mais d'énormes pans de la population déploient toujours une énergie embarrassante pour se disputer sur la quantité de chair que vous devez montrer pour mettre les pieds dans une piscine ou un équipement public. Les Français sont obsédés (oui, OBSÉDÉS !) par le débat sur la question des maillots de bain appropriés et ça fait sérieusement grincer les dents.

Plus précisément, les Français font une fixation (2) sur les burkinis. Le maillot de bain couvrant le corps de la tête aux pieds, le plus souvent associé aux femmes musulmanes, a été interdit dans plusieurs villes françaises il y a plusieurs années. Cette interdiction a été strictement appliquée et semble avoir été étendue à toute personne portant plus de vêtements que l'État ne juge strictement nécessaire. En 2016, par exemple, des policiers français armés ont fait la Une des journaux lorsqu'ils ont forcé une femme musulmane, sur la plage de Nice, à retirer certains de ses vêtements et lui ont délivré une contravention indiquant qu'elle ne portait pas "une tenue respectant les bonnes mœurs et la laïcité". Comme tout bon laïc le sait, la façon dont vous faites preuve de bonnes mœurs se fait avec un bout de nichons qui dépasse (3).

Les Burkinis ont un peu disparu des gros titres en raison de problèmes plus urgents tels que la pandémie mondiale et la guerre en Ukraine. J'ai le regret de vous annoncer qu'ils sont de retour dans l'actualité car, le mois dernier, la ville de Grenoble a décidé d'autoriser les usagers à se baigner en burkinis (4). Un contrecoup a suivi cette décision de bon sens. La dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen a déclaré que le feu vert au burkini était "la façon dont les fondamentalistes islamistes prennent le pouvoir". (Je dois tenir ces fondamentalistes à distance en persécutant toute femme qui veut porter des manches longues pour se baigner.) Pendant ce temps, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a qualifié la politique de la mairie de Grenoble de "provocation inacceptable". S'adressant, la semaine dernière, à la National Public Radio aux États-Unis, le maire de Grenoble a noté que la décision d'autoriser le burkini "a suscité une vive émotion (réprobation) chez certaines personnes". Avec tout mon respect, ces personnes devraient trouver un thérapeute pour gérer cette intense émotion. Si vous êtes dérangé par une femme qui ne montre pas ses jambes nues en public, le problème n'est pas l'Islam, c'est vous.

Le recul de Grenoble sur les burkinis n'a pas seulement déclenché des émotions intenses ; cela a aussi déclenché une bataille juridique. La plus haute juridiction administrative de France doit rendre incessamment une décision sur le type de maillot de bain légalement acceptable. Entre nous, quelle merveilleuse utilisation des impôts  des contribuables.

Bien qu'il puisse être habillé d'arguments sur la laïcité, le retour de bâton contre les burkinis a des racines évidentes dans l'islamophobie profonde de la France. Cependant, pour être juste, il y a plus que la simple haine des musulmans ; il y a aussi des idées bizarres sur l'hygiène. La police française de la mode n'est pas seulement occupée à surveiller ce que portent les femmes, elle milite également en exigeant que les hommes portent des maillots de bain moulants dans les piscines publiques. Une loi interdisant les shorts de style boxer dans les piscines est en place depuis 1903. Les "moule-burnes" australiens (5) sont plus propres que les caleçons amples, car ils ne peuvent pas être portés pendant des heures avant la baignade, selon l'argument. Je suppose que c'est logique. Mais il semble étrange de se focaliser dessus, étant donné que les piscines sont généralement remplies de chlore. Je suggère à la France de s'en tenir à ce qu'elle fait le mieux. S'il vous plaît, les amis : mangez du fromage !

Arwa Mahdawi est une chroniqueuse du Guardian

 

Notes du traducteur

 (1) L'acronyme G.A.G. se retrouve dans diverses occurrences :

- It's time to stop panicking and get a grip. He's too nervous; he needs to get a grip. Il est temps d'arrêter de paniquer et de se ressaisir. Il est trop nerveux, il doit se ressaisir.

- I just think he ought to get a grip on himself - he's behaving like a child.  Je pense juste qu'il devrait se ressaisir - il se comporte comme un enfant. 

(2) To get their knickers  in a twist

- If someone is getting their knickers in a twist about something, they are getting annoyed or upset about it without good reason. Si quelqu'un s'énerve pour quelque chose, c'est qu'il est agacé ou contrarié sans raison valable. 

(3) Sideboob

Il faut comprendre ici que l'auteur suggère ironiquement que la laïcité à la française consiste à laisser dépasser de ses vêtements l'un ou l'autre bout de sein ou de ventre. 

(4) Burkini : il s'agit d'une marque déposée, comme Ray Ban ou Rolls Royce. Toutes les tenues de bain pour femmes ne sont donc pas des burkinis, pas plus que tous les réfrigérateurs ne sont des frigidaires ! Raison pour laquelle je doute fort que la ville de Grenoble ait fait figurer "burkini" dans son arrêté !

(5) Budgie smugglers (toujours au pluriel) : Australie et Nouvelle-Zélande. Style de maillot de bain masculin ajusté, coupé comme un slip, et qui recouvre les fesses et l'aine mais pas les jambes et révèle le renflement des organes génitaux ; particulièrement porté dans le cadre du sauvetage en mer et des compétitions de natation. 

 

En Droit

Il se trouve que la ville de Rennes n'interdit nullement les tenues de bains couvrantes dans ses piscines publiques, pour peu qu'elles soient adaptées au bain, le tout sans aucune connotation religieuse. Le moins qu'on puisse dire est que la dernière décision du Conseil d'État, invalidant la délibération grenobloise libéralisant les tenues de bains dans les piscines municipales, crée un hiatus juridiquement incompréhensible, que cette haute juridiction devrait régler tôt ou tard, à moins que la Cour Européenne des Droits de l'Homme ne soit saisie de la question et mette tout le monde d'accord.

Pour ma part, tant qu'une personne n'a pas explicitement exprimé sa religion en public, nul n'est habilité à lui en attribuer une, ce qui relèverait du délit de faciès. Et, là encore, on ne comprend pas très bien d'où le Conseil d'État déduit que les femmes en tenues couvrantes de Grenoble soient toutes mues par des contingences religieuses ! 

 

 


vendredi 9 septembre 2016

Retour sur un psychodrame autour d'un gadget vestimentaire : le 'burkini'. Episode 4


Comment dire les choses ?

Les journalistes m'épateront toujours... Pour être allé en FAC, autrefois, avec une personne qui présente les informations sur RadioFrance, je sais pertinemment que les journalistes ne manquent pas de culture, enfin, je suppose.

La journaliste à laquelle je pense a, notamment, bouclé une maîtrise de Droit public, et c'est là que j'ai perdu sa trace, avant de reconnaître sa voix sur une radio du service public français. Après la FAC de droit, elle a intégré - par concours - une école de journalisme, ce qui l'a menée où vous savez.

Voilà, donc, quelqu'un qui a fait du droit, notamment international, et qui sait pertinemment - du moins le supposé-je, car je ne suis plus que très peu les informations à la radio et à la télévision, trop peu fiables ! -, par exemple, que la Corée du Nord ne viole aucune règle de droit international en procédant à des essais militaires sur son sol, tant que les territoires voisins ne sont pas menacés, ce qui devrait dispenser des pays lourdement équipés en ogives nucléaires de lui faire la morale. 

Et pourtant, à chaque performance militaire des techniciens nord-coréens, on a droit à la même logorrhée médiatique sur la prétendue folie du dirigeant du pays, son goût pour la provocation, et autres conneries ; rien de tel, vous l'avez compris, à propos des assassinats ciblés pratiqués régulièrement, aux quatre coins du monde, par l'illustre dirigeant de cette belle "démocratie" que sont les Etats-Unis. Et tant-pis si aucun Afghan, Irakien, Libyen, Pakistanais, Syrien... n'a jamais eu à subir le moindre bombardement de la part des armées nord-coréennes.

Rappelons, en passant, à tous ceux et à toutes celles qui n'ont pas le temps de lire ni de se documenter, que le droit international est dit relatif, dans la mesure où un pays ('Etat' serait plus précis) ne se soumet à une règle (arbitrage ou traité international) qu'à la condition de l'avoir expressément acceptée via une ratification en bonne et due forme, le droit en question reposant sur le sacro-saint principe de la souveraineté des États. Il se trouve simplement que la Corée n'a jamais ni signé ni ratifié quelque traité de non prolifération nucléaire que ce soit (cf. l'AIEA). Dans ces conditions, tout ce tintamarre autour de soi-disant "provocations du dictateur nord-coréen" ne sont que pipi de chat.

D'aucuns appellent ça "double standard", ou l'éternelle histoire de la paille et de la poutre.

Mais comment expliquer l'alignement systématique d'une certaine presse, prompte à jouer les moutons de Panurge dans la désinformation, alors même que ses animateurs savent pertinemment que, grâce à l'Internet, nous disposons désormais d'une infinité de moyens de les démasquer.

Revenons sur le fameux "burkini".

Le fait est que, sur la totalité des images illustrant des incidents survenus sur des plages françaises ces dernières semaines, je n'ai pas reconnu un seul "burkini".

Prenez les deux images qui suivent : vous appelez-ça des "burkinis" ? Evidemment qu'ils n'en sont pas !


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Et c'est là qu'on se dit : ils (journalistes et politiciens) le font exprès ou sont-ils fous, voire débiles ?

Prenez ce magazine français pour bobos qu'est Le Point. Normalement, on s'attendrait à voir un tel organe de presse y regarder d'un peu plus près dans ses formulations. Peine perdue ! Le fait est que la femme que l'on aperçoit ci-dessous, avec la tête, les bras et les jambes recouverts de rose, ne porte pas de "burkini".

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Sur l'image qui suit, le magazine semble avoir voulu rectifier le tir, puisque la tenue noire que l'on aperçoit ci-dessous semble bien être un "burkini", ce que l'étiquette collée au revers du vêtement devrait pouvoir confirmer.

Vous avez compris que, pour interdire dans un arrêté le port du "burkini", le maire concerné va devoir se heurter à un écueil, à savoir l'impossibilité pour ses policiers municipaux à accéder à l'étiquette cousue au revers du col, soit à l'intérieur du vêtement ?!

Parce qu'il suffirait à une femme un peu moins naïve que les autres d'affirmer "ce que je porte n'est pas un burkini !", pour que les agents municipaux se heurtent à un mur.

Comprenez-vous maintenant pourquoi, depuis le début, je clame qu'il n'y aura jamais la moindre loi - ni même le moindre arrêté municipal - anti-burkini ?

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J'en entends d'ici qui doivent penser que je m'efforce de noyer le poisson, que j'essaie de couper les cheveux en quatre, et patati et patata, puisque, de toute façon, toutes ces tenues se ressemblent, la cause étant entendue, dans la mesure où tous nos experts auto-proclamés de la politicaillerie et du microcosme médiatique semblent avoir formellement identifié la religion des personnes portant ces tenues. Alors, dès lors que leur religion ne fait aucun doute, à en croire nos "beaux" esprits, il est où, le problème ?

Le problème ?

Il est là : j'invite ces "beaux" esprits et experts auto-proclamés à identifier la religion des porteurs des tenues de bains figurant ci-dessous ; compte tenu de leur expertise, j'imagine qu'ils n'auront aucun mal à le faire :

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Le problème réside aussi dans le fait que, dans son (excellent) papier évoqué plus haut, dans le magazine Le Point, François Kersaudy, dont je crois savoir qu'il est historien, donc bien plus cultivé - dans ce domaine en tout cas - que tous les journalistes français réunis, y est aussi allé de sa facilité de langage, lorsqu'il écrit ceci :

Tout compte fait, je ne peux qu'approuver la décision du Conseil d'État au sujet de l'arrêté municipal interdisant le port du burkini. D'abord parce que ce n'est pas le burkini qui a tué devant les plages de Nice, mais l'intégrisme – ou plutôt la délinquance habillée en intégrisme. Or, nous verrons que burkini et intégrisme sont deux choses différentes, et même opposées. Mais la principale raison de mon approbation est qu'il faut toujours se garder d'édicter des règles inapplicables – et l'interdiction du burkini en fait manifestement partie. Car enfin, combien de gendarmes Cruchot, Fougass...

Le problème, cher Français Kersaudy, est que le Conseil d'Etat n'a invalidé aucun arrêté municipal "interdisant le port du burkini", dès lors que le mot même de "burkini" ne figure sur aucun des arrêtés municipaux rendus tantôt par des villes françaises. 

Mieux, ou pire : j'ai entendu le maire de Sisco, la ville corse d'où est partie la vague hystérique qui secoue la France, déclarer qu'au grand jamais, il n'avait entendu s'en prendre au "burkini", dès lors qu'il a découvert ce mot dans les médias , et ce, longtemps après avoir pris son fameux arrêté, motivé, il faut le rappeler, par des considérations tenant à l'ordre public et n'évoquant à aucun moment la religion des femmes concernées.

La rigueur, cher monsieur Kersaudy, la rigueur !

Tant il est vrai qu'aucun biologiste élevant des cellules vivantes dans un milieu nutritif à base de saccharose ne prétendra jamais avoir utilisé du fructose, et s'il utilise du fructose à 2 g/litre, il ne lui viendrait pas à l'idée d'afficher 5 g/litre !

La rigueur quoi ! Indispensable compagne de tout scientifique qui se respecte. Et puisque le mot "science" est mis, désormais, à toutes les sauces - sciences économiques, sciences de l'éducation, sciences du langage...-, soyons précis dans nos formulations ! 

Petite piqûre de rappel à destination des politicards et autres journalistes. 



mercredi 7 septembre 2016

Retour sur un gadget vestimentaire : le 'burkini'. Épisode 3

Retour sur une épidémie d'hystérie comme on en voit parfois en France, où quelques idiot(e)s et ringard(e)s croient pouvoir faire interdire ce qu'ils prennent pour un signe d'appartenance religieuse, le fameux maillot de bain inventé par une Australienne.

Soit dit entre nous, on parie combien qu'il n'y aura jamais de législation sur ni contre le fameux "burkini" ?

Pour commencer, invitons nos experts auto-proclamés en signes religieux (entendez signes d'une religion qui n'est pas la leur !) à identifier la religion des deux femmes représentées ci-dessous :

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Vous savez quoi ? Je pense souvent à un pauvre politicard français - et il n'est pas le seul, hélas ! - qui ne perd jamais une occasion de se couvrir de ridicule et d'étaler au grand jour sa phénoménale inculture. Et voici ce que ce pauvre gugusse a déclaré récemment à propos des femmes musulmanes forcées - on s'en serait douté ! - de s'affubler de ces horribles choses qui voudraient les dissimuler aux regards :

"Le corps des femmes n'est ni pur ni impur. Il est le corps des femmes. Il n'a pas à être caché pour protéger de je ne sais quelle tentation. "
Comme preuve que certaines femmes n'ont besoin d'aucune leçon d'exposition aux yeux de tous délivrée par la cohorte des incultes représentée par le gugusse cité plus haut, voici une petite galerie d'images représentant des femmes dont chacun pourra essayer de deviner la religion ; et, pour ce faire, il suffira de cocher dans la bonne case : 

               O Catholique   O Juive    O Protestante    O Autre

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Le pauvre homme cité plus haut a aussi dit ceci :
En France, nous considérons bien au contraire qu'une femme qui a envie de se baigner n'a pas à rester dans l'ombre. Que les femmes ne peuvent être l'objet de la moindre domination. Et il y a bien domination masculine, dès lors que l'on considère que le corps de la femme doit être soustrait de l'espace public.
Vous avez forcément compris que notre homme n'a jamais entendu parler de la "danse du ventre", si chère, par exemple, au cinéma classique égyptien, et vous allez, forcément, en déduire que les femmes n'appartenant pas à la même religion que les "belly danseuses" figurant ci-dessus sont forcément soumises à une bien insupportable domination masculine... 

Les pauvres !

Quand on vous dit que les cons, ça ose décidément tout !

Cerise sur le gâteau, il se trouve que je suis aussi amateur de photographie, et que celle qui suit est de ma production. Par parenthèse, elle est en 3D, effet que vous ne pourrez apprécier qu'à la condition de disposer de petites lunettes bicolores (rouge-cyan).


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Comme preuve que le tchador, ça peut aussi être extrêmement sexy ; allez expliquer ça à quelques connards et autres connes ! 



lundi 5 septembre 2016

Conseil d'Etat '1', Parti des ringards et des politicards '0'

Vous parlez d'une  humiliation !

Plaignons la France, ce pays dirigé par des... - "incompétents" me conviendra pour le moment.

Et dire que notre illustre premier ministre avait tout tenté, notamment de nous rejouer une 'dieudonnite', vous savez ? cette entourloupe consistant à s'immiscer dans une procédure juridictionnelle.

À l'époque, il s'agissait de l'interdiction du spectacle d'un comique, sur le motif ahurissant selon lequel les spectacles en question n'auraient été que des meetings, toutes choses susceptibles de porter un trouble à l'ordre public. On se souvient des interventions publiques tonitruantes du pouvoir à la veille d'une importante décision du Conseil d'Etat en la matière, décision finalement rendue par un seul magistrat.

Pour mémoire (2014):
Le préfet de Loire-Atlantique a signé mardi 7 janvier l'arrêté d'interdiction du spectacle de Dieudonné qui devait se jouer à Nantes.
Après la diffusion lundi aux préfets d'une circulaire du ministère de l'Intérieur préconisant au cas par cas l'interdiction du spectacle de Dieudonné pour troubles à l'ordre public, le préfet "a procédé à l'analyse des circonstances particulières du spectacle" programmé au Zénith de Nantes le jeudi 9 janvier, début d'une tournée du polémiste poursuivi à plusieurs reprises pour ses propos antisémites. Le préfet a ensuite "signé en conséquences l'arrêté d'interdiction" qui sera "notifié à l'organisateur du spectacle".
Des spectacles qui n'auraient, donc, été que des meetings, de l'avis du ministre de l'intérieur d'un pays qui, sous occupation nazie, a vu Jean Anouilh monter son "Antigone" sans essuyer le refus de la Kommandantur, alors même que la pièce avait été délibérément truffée d'anachronismes susceptibles d'éveiller les soupçons de l'occupant. Heureux Jean Anouilh, et pauvre Dieudonné... Vous imaginez l'hilarité du monde en apprenant que l'auto-proclamée "patrie de Droits de l'Homme" en était encore à interdire des spectacles.

Est-ce pour rééditer ce qui a dû passer à ses yeux pour un exploit, que notre ex-ministre de l'Intérieur a cru bon de devoir, dans l'affaire dite du "burkini" - et alors même que nous mettions tout le monde en garde contre ce qui ressemblait fort à une hystérisation collective - donner l'impression de chercher de nouveau à orienter la décision à venir du Conseil d'Etat ? (1)

Et là, patatras !

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Vous savez quoi ? J'en connais qui ont dû sécher les cours d'ECJS (Éducation Civique Juridique et Sociale) au collège... Les pauvres ! Et ça prétend vouloir diriger la France !


P.S. Soit dit en passant, et conformément à ce que j'insinuais dans un précédent texte, il se trouve qu'à peu près tout le monde a joué de l'euphémisme autour du fameux vêtement, aucune des femmes (hormis celle visible ci-dessus, photographiée apparemment en Australie) visées par les arrêtés municipaux évoqués ne portant de burkini, dont je rappelle qu'il s'agit d'une marque déposée, c'est-à-dire la partie d'un tout, de même que "Ray Ban" est une marque de lunettes de soleil, sans que toutes les lunettes de soleil ne soient des "Ray Ban", pas plus que toutes les chaussures de sport ne sont des "Nike" ni que tous les pantalons en toile "de Nîmes" ne sont des "Levis". Du reste, et comme il fallait s'y attendre, le mot "burkini" n'apparaît nulle part dans l'arrêt du Conseil d'État, ni même dans l'arrêté municipal de Villeneuve-Loubet !
L'arrêté était formulé comme suit : « L'accès à la baignade est interdit, du 1er juillet au 31 août, à toute personne ne disposant pas d'une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et du principe de laïcité, et respectant les règles d'hygiène et de sécurité adaptées au domaine public. »
Il reste à espérer que nos pitoyables politicards ainsi que leurs hérauts (les journalistes), bref, tous ces illettrés diplômés, qu'Alain Souchon avait baptisés "volaille qui fait l'opinion" dans une de ses chansons, en prennent de la graine, mais ça, c'est pas gagné !

Ah, juste pour rire, j'ai trouvé ce panneau sur le site de l'AFP : il y est question de "tenues islamiques"...
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Voilà qui va m'inciter à inviter quelques politicards et politicardes, ainsi que nos "grands" journalistes... à identifier la religion de cette femme.


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(1)  Le député ardéchois PS « réformateur » Pascal Terrasse s’est dit « surpris de voir à quel point le Premier ministre soutient les maires, sans que le Conseil d’État ou même la loi soient venus dire si cette décision était conforme à notre Constitution ». Le Premier ministre n’entend pas légiférer et renvoie à l’application de la loi interdisant le port du voile intégral dans l’espace public. Le vide juridique persiste : le burkini est-il assimilé aux tenues interdites, telles le niqab ou la burqa ? (Source)

Memento

jeudi 7 octobre 2010

Le ventre législatif

Le ventre législatif est une fameuse caricature que l'on doit à Honoré Daumier (1834).





Le texte qui suit, rédigé (sous pseudonyme) par Honoré de Balzac, colle parfaitement avec les personnages croqués par Daumier, à moins que ce ne soit l'inverse, Daumier ayant composé son dessin d'après le texte.

"(...) L'ordre du jour est la suite de la discussion du projet de loi sur les contributions extraordinaires. M. Thiers, qui est un financier extraordinaire, a la parole pour contribuer à éclaircir la question. Il nous apprend que la situation de la France est grave ; puis, il justifie, en passant, les trois ministères qui se sont succédé, ce qui semble prouver qu'on aurait fait sagement de les conserver tous les trois. Ensuite l'orateur fait une savante improvisation de trente pages in-quarto, d'où il résulte qu'un gouvernement à bon marché est celui qui perçoit le plus possible et dépense le moins qu'il peut.

Un vaste silence accueille ce discours. Le Constitutionnel appelle cela de l'approbation.

Cependant, un petit bruit régulier, sourd d'abord, bientôt progressif, puis enfin insupportable, part d'un coin de la salle. C'est M. Viennet l'immortel (1), se croyant à l'Académie, qui dort paisible, ronflant le programme de l'Hôtel de Ville en variations.

Son réveil égaye l'assemblée. Une foule d'honorables quittent leurs bancs pour assiéger celui des ministres. M. Thiers, qui paye le cens pour qu'on l'écoute, fait remarquer ce désordre au président, et de cette séance résulte une intéressante leçon parlementaire. M. Dupin s'écrie avec une louable indignation :

- Je prie Messieurs les solliciteurs de retourner à leurs places. Nous ne sommes point ici pour présenter des placets, mais pour délibérer. (Approbation générale... des électeurs.)..."

Autre représentation de la Chambre (source : Le Monde Magazine, n° 54, 25 septembre 2010), avec cette légende : "Révoltés. Ceints de leur écharpe tricolore, les députés de l'opposition dénoncent le "passage en force" du gouvernement avant le vote du projet de loi sur les retraites, que l'Assemblée a adopté par 329 voix contre 233."



On appelle ça une fronde, une bronca, un charivari, un tohu-bohu ? En tout cas, les caméras des chaînes infos n'en ont pas perdu une miette. 

Et là, je me dois d'affirmer, tranquillement, que le spectacle qui nous est offert, sur cette photo, relève de l'escroquerie, tout comme la charge intervenue contre Bernard Accoyer et tentant de le faire passer pour un "factieux".

Il se trouve que, non loin d'ici, j'avais pris le pari que, malgré une agitation de façade, dans l'affaire du voile intégral, le parti socialiste "se coucherait... (il sait si bien le faire !)". Le fait est que la loi sur le voile intégral est bel et bien passée, mais comme c'est étrange, personne n'en a parlé, et surtout pas les élus socialistes, qui ont, une fois encore (cf. 2004), oublié l'adresse du Conseil Constitutionnel, d'où ce brouhaha autour des retraites, histoire de faire diversion et de faire passer leurs électeurs pour des cons !



N.B. : Bien évidemment, les élus du peuple ont parfaitement le droit de s'indigner pour des questions qu'ils jugent importantes. Ce que j'en dis c'est simplement qu'aux dernières législatives, l'UMP a décroché la majorité absolue des sièges à l'Assemblée Nationale. La Droite agit en parfaite conformité avec le mandat qu'elle a reçu du peuple. Et si la Gauche veut que les choses changent, il lui incombe de l'emporter aux prochaines législatives, auquel cas elle votera les lois qu'elle voudra, tant il est vrai que le camp qui l'emporte aux législatives gouverne la France ! 


P.S. Jeudi 7 octobre 2010 : le Conseil Constitutionnel, saisi par les présidents des deux Chambres, valide l'essentiel de la loi sur le voile intégral. Un bon point pour MM. Accoyer et Larcher. Juste une question : la loi sur le voile intégral (les lois sur les "signes religieux") s'applique(nt)-t-elle(s) aussi en Alsace-Moselle ? La question devrait venir, tôt ou tard, devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme. 


(1) Le Viennet en question a bel et bien existé (Jean-Pons-Guillaume V., académicien français, 1777-1868, élu en 1830 au fauteuil n°22 contre Benjamin Constant) ; homme politique, auteur dramatique, poète voire rapeur avant la lettre, on lui doit ce petit poème dodécasyllabique, en forme de pamphlet contre l'intrusion (déjà) de termes anglais dans la langue française. Personnellement, avec le recul, je trouve le poème très drôle.


On n'entend que des mots à déchirer le fer
Le 'railway', le 'tunnel', le 'ballast', le 'tender',
'Express', 'trucks' et 'wagons' ; une bouche française
Semble broyer du verre ou mâcher de la braise…
Certes, de nos voisins l'alliance m'enchante,
Mais leur langue, à vrai dire, est bien envahissante !
Faut-il, pour cimenter un merveilleux accord,
Changer l'arène en 'turf' et l'exercice en 'sport',
Demander à des 'clubs' l'aimable causerie,
Flétrir du nom de 'grooms' nos valets d'écurie,
Traiter nos cavaliers de 'gentlemen-riders' ?
Je maudis ces auteurs dont le vocabulaire
Nous encombre de mots dont nous n'avons que faire !