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jeudi 15 mars 2012

2012: message des candidats aux musulmans : surtout, ne votez pas pour nous !



Dans ce qui aurait pu relever de la rubrique du Canard Enchaîné : Le Mur du Çon, voici le dossier "halal", parti de déclarations de Marine Le Pen sur une viande qui serait consommée par tout le monde à son insu.

J'ai cru comprendre à l'occasion que le vote musulman n'intéressait pas Marine Le Pen, moi qui pensais qu'elle se rêvait présente au second tour de la présidentielle, comme son père en 2002, lequel a précisément bénéficié d'un vote massif des musulmans de France.

Ah bon, vous n'étiez pas au courant ? Alors, je vous le redis : en 2002, c'est essentiellement aux musulmans que Jean-Marie Le Pen doit d'avoir été présent au second tour de la présidentielle.

Non mais, ça par exemple !, devez-vous penser.

Pauvres naïfs que vous êtes ! L'explication est pourtant simple. Vous souvenez-vous de Bir-Zeit ? Oui, cette université palestinienne où Lionel Jospin, obnubilé sans doute par le "vote juif" en France, était allé insulter le Hezbollah, le qualifiant de mouvement terroriste, au point de quitter l'endroit sous les jets de pierres, la queue entre les jambes, comme un rat.

Ce qui lui a valu une véritable "fatwa"...

Il se trouve seulement que, ce jour d'avril 2002, je l'ai passé dans la banlieue sud de Paris... Je me souviens encore d'une énorme assiette de couscous... et des youyous des femmes lorsque fut rendu public le résultat du premier tour. Et moi de m'interroger en voyant toutes ces faces hilares.

Quel crétin, ce Jospin ! Il avait juste oublié un détail - comme dirait l'autre - : il y a, en France, dix fois plus de musulmans que de juifs. Alors, les dîners du Crif ! Avez-vous remarqué qu'il manque une lettre au sigle "Crif" ? Le "J" comme "Juif" !

Bien évidemment, aucun organisme de sondages n'a eu l'idée d'aller creuser pour savoir qui avait bien pu propulser Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002.

Crétins de sondeurs.

C'est vous dire si j'ai été un peu surpris de voir Marine Le Pen cracher sur quelques milliers (millions !!!) d'électeurs et d'électrices français(e)s de confession musulmane. Mais bon, ça voudra simplement dire qu'elle n'a pas trop envie de se retrouver au second tour de la présidentielle, quoi qu'elle prétende par ailleurs. Étonnant non ? Serait-elle en train de se dégonfler ?

À moins qu'il n'y ait une autre explication : quelque chose comme une collusion.

Vous avez bien lu : COLLUSION ! (1)

Parce que, entre temps, d'aucuns ont cru bon de surenchérir, à l'instar de ce bon ministre de l'intérieur. 



Déclaration stupide s'il en est ! Comme s'il n'y avait pas déjà un certain nombre d'élus de confession musulmane dans les conseils municipaux !

Et comme il fallait s'y attendre, la surenchère a enflé, tout le monde rivalisant désormais de formules à la limite de la crétinerie.



Une minorité qui voudrait imposer son mode de vie à tout le monde.

Henri G. c'est cet écrivailleur auteur de bien calamiteux discours, dont ce fameux discours de Dakar, sur l'homme africain, qui ne serait pas entré dans l'histoire...

L'encore écrivailleur préposé à la confection des  médiocres discours de qui vous savez a, donc, cru devoir ajouter son grain de sel à la tambouille.

Ce pauvre homme ne doit pas sortir souvent. Ce qui explique qu'il n'ait jamais visité ces quartiers peuplés de populations bigarrées, où la grande majorité des boucheries affichent sur leur devanture la mention "Viande halal", histoire de prévenir les non intéressés de passer leur chemin.

Mais l'écrivailleur préposé à la confection des mauvais discours de qui vous savez ne connaît pas non plus le seizième arrondissement de Paris, quartier où j'ai vécu quelques années et que j'ai sillonné dans tous les sens en qualité de professeur particulier.

Prenez, au hasard, cette rue située non loin du Trocadéro. Un beau jour s'y est installée une épicerie "Kosher", comme "casher". Moins d'une année plus tard, elle fermait. Pas assez bon marché ! C'était chic, mais cher, même pour les bobos du 16ème !

Il faut dire que les Juifs des beaux quartiers mangent le plus souvent... halal !

Ça vous en bouche un coin, n'est-ce pas ? Si vous ne me croyez pas, faites donc une virée dans les quartiers haussmaniens de l'Ouest parisien, et comptez les épiceries casher et... les "arabes du coin". Il faut dire que, quand vous revenez du spectacle, tard le soir, disons du côté du Ranelagh ou de l'Avenue George Mandel, ou ailleurs, sachant que grandes surfaces et épiceries traditionnelles sont fermées, vous êtes bien content de tomber sur ce bon épicier nord-africain, chez lequel vous ne trouverez que de la viande halal. Hé oui ! Mais comme ces commerçants ne sont pas idiots, ils vendent aussi du vin, et même du cognac et du whisky !

Autre chose ? Essayez donc de faire une petite enquête dans l'ouest parisien et de me dénicher une femme de ménage juive. En vingt ans, je n'en ai pas vu une seule. Tandis que des femmes de ménage tunisiennes, marocaines, plus rarement algériennes, il y en a plein.

L'explication ? Faute de femmes de ménage juives, les Juifs des beaux quartiers adorent les nord-africaines, parce qu'au moins ces dernières n'achèteront jamais de viande non sacrifiée rituellement (même si le casherout ne se réduit pas à l'abattage de la viande.). Ce qui fait que les femmes de ménage les plus recherchées par les familles juives sont de confession musulmane. Et voilà pourquoi les petits "Feujs" du côté de la Rue de la Pompe ou du Ranelagh, voire de Neuilly-sur-Seine, mangent plus souvent halal que casher !

Ça s'appelle un scoop. Mais ne le répétez pas trop, parce que les intéressés n'en sont pas très fiers. Mais qu'est-ce que vous voulez, une femme de ménage juive, ça ne court pas les rues !

Tandis que les petites Philippines !

Il faut que je vous dise que le conflit israélo-palestinien a quelque peu brouillé les rapports entre Juifs et Arabes. Mais ça ce n'est pas un scoop. Ce qui fait que même les femmes de ménage arabes se font rares au sein des familles juives. L'une d'elles m'a même dit, un jour : "Je n'aime pas ma patronne ; elle le sait, et je n'attends qu'une chose, c'est de trouver une autre famille !".

Comme une animosité sournoise, mais tenace, les patrons juifs se doutant bien que la soubrette maghrébine ruminait de sombres pensées à leur endroit, rapport à l'occupation israélienne en Palestine. Ce qui fait qu'à table, on évite certaines conversations, en tout cas, en présence de Fatima !

Voilà comment, fin des années 90, on a vu débarquer des cohortes entières de soubrettes venues tout droit de Manille. Le problème est que ces demoiselles sont toutes catholiques - les Philippines, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, c'est ce pays d'Asie dont l'oligarchie porte des patronymes espagnols : Enrile, Marcos, Aquino, et j'en passe ! -, donc pas très au courant des pratiques du casherout.

Et voilà comment, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, bien des Juifs des beaux quartiers se sont mis à manger n'importe quoi, et à regretter la bonne vieille soubrette maghrébine d'antan, qui, elle, n'aurait jamais acheté son lait ou sa viande au premier Prisunic venu !

C'est vous dire qu'il faut être stupide comme un politicard de bas de gamme ou un vulgaire écrivailleur pour ne pas savoir, par exemple, la bénédiction que c'est, pour bien des Juifs, de manger halal, à défaut de manger casher !

"Imposer son mode de vie à tout le monde...", n'importe quoi !

Connaissez-vous une seule boucherie maghrébine qui ne porte sur sa devanture le panneau : "Viande halal", de manière à ce que les gens qui s'y rendent sachent ce qu'ils y achètent ?

Je me souviens encore de cet entretien avec un élève, dans un gros lycée de la région parisienne. Sur le coup de midi, je le vois venir vers moi et me demander de lui prêter quatre euros. Je me demande intérieurement ce qui me vaut d'être la cible de sa requête, tout en riant sous cape. J'avoue que j'avais un excellent commerce avec la plupart des élèves, qui me le rendaient bien, du reste. Et voilà, donc, que le garçon vient me taper de quatre euros. Et tout en sortant deux pièces de deux euros de mon porte-monnaie, il me vient l'envie de le titiller un peu, dès lors que j'ai compris la destination de ce prêt.

- Au fait, c'est pour quoi faire, les quatre euros ?
- Euh, c'est pour acheter un sandwich chez le Turc.
- Ah oui, le kebab d'à côté. C'est pas très diététique, entre nous. Et pourquoi est-ce que vous ne mangez pas à la cantine ?
- La cantine ? Mais non, c'est pas halal !
- Et alors ?
- Comment ça, alors ?! Je ne peux pas manger là-bas !
- Vous êtes sûr ?
- Mais, évidemment ! Nous, on doit manger halal.
- Bon, puisqu'on y est, vous connaissez les cinq piliers de l'Islam !
- Bien sûr !
- Alors, vous allez me les rappeler.
Il hésite. Alors je l'aide.
- Premier pilier, la profession de foi : Il n'y a de dieu que Dieu et Muhammad est son prophète. Ensuite, il y a les cinq prières quotidiennes. Puis la "zakat" : l'aumône. Ça nous en fait trois. Les deux derniers : observer le ramadan et faire le "hadj" (pélerinage à la Mecque), quand on en a les moyens. Alors, est-ce que manger halal figure parmi les cinq piliers ?

Et là, je vois qu'il commence à montrer de l'agacement. Il sait que je ne suis pas musulman et ne goûte pas trop la leçon qui vient de lui être infligée par un "infidèle". Mais j'abrège la séance de torture en lui remettant les quatre euros.

Ce que cette anecdote m'inspire ? Que Marine Le Pen et bien des politiciens ne connaissent pas l'Islam ni les musulmans, faute d'avoir fait l'effort d'aller à la rencontre des gens. Ce qui explique qu'ils se bornent à dire à peu près tout et n'importe quoi.

Prenons le quartier parisien du Sentier (on y accède par le Boulevard de Sébastopol, direction Gare de l'Est, première ou deuxième rue à gauche...), disons un samedi après-midi. Vous avez remarqué toutes ces devantures fermées ? Les Juifs font shabat. Et maintenant allez vous promener du côté de la Goutte d'Or ou dans le vingtième arrondissement, deux des quartiers les plus "musulmans" de Paris, disons du lundi matin au dimanche soir. Les magasins y sont toujours ouverts. C'est tout juste si l'une ou l'autre boutique ferme le vendredi en début d'après-midi, pour la grande prière. Sinon, les musulmans, en tout cas les commerçants maghrébins, sont bien moins obnubilés par la religion que leurs confrères juifs. Et ne parlons pas du 15 août : cette fête catholique débile qui n'est relatée dans aucun texte  ; et pourtant, sur la base d'un dogme foireux (je défie quiconque de me dénicher une référence à l'Assomption de la Vierge dans les Évangiles !), la France entière se trouve paralysée.

J'inviterais volontiers Marine Le Pen et quelques politicards à visiter la cafétéria d'un foyer Sonacotra. Vous savez ? Ces foyers de travailleurs africains peuplés à 95 % de musulmans. Allez donc dans la cafétéria d'un de ces foyers et mettez-vous dans un coin pour observer les gens. Vous serez surpris par le nombre de consommateurs de... bière !

Autre chose ? Savez-vous quelle est la boisson préférée des habitants du Sahel africain ? C'est le dolo, une sorte de bière à base de mil et exclusivement brassée par les femmes. De la bière. De l'alcool !

Quant aux Comorres, cet archipel peuplé à 90 % de musulmans, on y découvre une bien étrange tradition, celle du banga : à l'adolescence, le garçon se fait aider par des amis pour bâtir une petite case derrière la maison familiale, une case dans laquelle il va pouvoir vivre comme un grand, en y recevant qui il veut, des filles, par exemple. Tout ça en terre d'Islam !

J'invite, donc, Marine Le Pen et quelques autres à cesser de fantasmer bêtement sur l'Islam, ou alors, à se faire sérieusement instruire sur le caractère extrêmement plastique de cette religion, surtout dans sa version sunnite - sans clergé, donc sans maître à penser ni directeur de conscience -, qui continue de prospérer un peu partout dans le monde, contrairement au christianisme, qui semble avoir mangé son pain blanc. Il faut dire que les missionnaires se font vieux et ont le plus grand mal à trouver des successeurs, tandis que l'Islam sunnite n'a que faire de missionnaires.

En guise de conclusion, je ne résiste pas au plaisir de vous  présenter ce prospectus déniché quelque part, dans la banlieue parisienne, comme preuve qu'un jour, les Chinois domineront le monde. Rendez-vous compte : tandis que des politicards sans imagination glosent sur la viande halal, et que des municipalités s'infligent un manque à gagner en refusant de servir des repas halal dans leurs cantines scolaires, un traiteur chinois a tout compris, lui, dans cette banlieue hébergeant une grosse population musulmane. Comment faire pour capter cette importante population qui, en temps ordinaire, ne mange jamais "chinois" ? Ben, c'est tout simple !




Et voilà le travail ! Des nems et des rouleaux de printemps halal, il fallait y penser ! Par parenthèse, l'immense territoire qu'est la Chine compte, on s'en doute, de fortes minorités musulmanes !



(1) On en reparlera, de cette collusion. Ou plutôt non, on en parle maintenant. On a eu le halal, avec Le Pen, Sarkozy et ses larbins, plus le vote étranger pour les mêmes, ou à peu près. Et là on se dit que ces gens n'ont pas trop envie des voix des musulmans, voire des Français d'origine étrangère. Ça fait quelques millions quand même. Pulsion suicidaire ? Du coup, on pense que ça serait tout bénef pour la gauche. Ouais ! Si l'on oublie Manuel Valls, qui voulait un peu plus de blancos sur les marchés de sa ville d'Evry, et qui aura beaucoup de mal aux prochaines législatives voire pour conserver son fauteuil de maire d'Evry. Mais bon, Valls n'était qu'une exception dans le Landerneau de gauche. C'est en tout cas ce que d'aucuns croyaient. Parce qu'il y a eu l'absence de réaction voire la connivence de cette même gauche avec la droite, depuis la loi liberticide sur les signes religieux à l'école de 2004, jusqu'à une nième loi, toute récente, sur le voile, sans oublier la bénédiction accordée par la gauche française à l'agression coloniale en Libye, sous couvert d'ingérence humanitaire. Et puis, cerise sur le gâteau, on a eu droit à ça  :

À quelques semaines d'échéances électorales importantes, il faut croire qu'il y avait urgence ! Comme il faut croire que cette sénatrice radicale de gauche a agi en "freelance", sans avoir été instrumentalisée par quiconque. Du coup, il s'avère qu'à gauche, aussi, on ne veut pas du vote musulman, qui doit faire peur ; car unis, ces millions d'électeurs auraient les moyens de faire battre n'importe qui. Alors autant faire en sorte qu'ils ne soient jamais unis, voire qu'ils se marginalisent tout seuls en se réfugiant dans l'abstention... Le moins qu'on puisse dire est que ce petit calcul s'est avéré payant jusqu'à présent - et ce n'est pas le très anecdotique "parti anti-sioniste" qui va changer quoi que ce soit en la matière !

Vous croyez sans doute impossible l'hypothèse d'une collusion entre gauche, droite et extrême-droite, moyennant la "collaboration" de certains musulmans eux-mêmes, histoire de mettre les "bougnoules" de France dans l'impossibilité de choisir un camp, d'où leur repli dans l'abstention, ce qui les marginaliserait automatiquement..., vous croyez donc une telle collusion impossible ?

Pour ma part, je m'en tiens à ce que je vois : entre le discours sur la viande halal, le vote des étrangers, la persécution des nounous musulmanes et le silence radio de certains "harkis" de la communauté musulmane, je vois bien que les musulmans de France se trouvent repoussés vers l'abstention. C'est un fait !



P.S.


1. Autre conversation, cette fois avec une mère de famille (des avocats à la Cour, quartier de l'Avenue Kléber, à Paris).
- Au fait, il mange où à midi (par "il", j'entends un jeune de 12/13 ans, qui préparait sa "Bar Mitzvah") ?
- Comment ça, "il mange où" ?
- Ben, comme il ne rentre pas à midi, il faut bien qu'il mange quelque part !
- Ben, au collège !
- Vous voulez dire à la cantine ?

Les yeux de cette mère lançaient des éclairs. Ah, le salaud, devait-elle penser dans sa Ford intérieure (la formule est de Frédéric Dard/San Antonio) ; il m'a eue ! Il faut dire que dans cette famille, tellement juive et si peu pratiquante (si, si, ça existe !), l'essentiel des conversations à table concernaient Israël. Et c'est comme cela que j'ai découvert à quel point des gens de gauche, je veux dire des Français de gauche, pouvaient adhérer, dès lors qu'il s'agit d'Israël, aux thèses les plus infectes du Likoud, voire des colons et autres nazillons installés en Cis-Jordanie ou dans le Golan syrien. C'est dire si j'étais mort de rire en tirant les vers du nez de cette mère, contrainte de m'avouer que son fils chéri mangeait - même pas casher - à la cantine du collège !


2. Lu sur le site lenouvelobs.fr

Pigeon Maurice a posté le 4-03-2012 à 09:33
La dernière fois qu'ils ont mangé halal



3. Trouvez-moi donc quelque chose d'aussi sexy dans l'univers (prude et tristounet) judéo-chrétien !